ℂ𝕙𝕒𝕡𝕚𝕥𝕣𝕖 𝕊𝕖𝕚𝕫𝕖

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"Deep down, way down, Lord, I try

Try to follow your light, but It's night time

Please, don't leave me in the end"

Daylight - David Kushner

05h00.

Je m'étais levée à une heure, pour préparer toutes mes affaires, faire un brin de ménage, sans aspirateur, les voisins obligeant, descendre le tout dans ma voiture et remonter pour récupérer Woody, qui avait du mal à marcher. Avec les deux heures et demi de trajet qui m'attendaient pour atteindre la petite bourgade entre Pine Valley et Cleveland National Forest, j'arrivais enfin chez mes parents à cinq heures du matin.

Quand j'arrivai dans l'allée gravillonnée qui menait à la maison de type victorienne, je remarquai qu'aucune lumière n'était allumée dans la maisonnée, indiquant que mes parents n'étaient pas encore levés. N'ayant pas le cœur à sonner et de les réveiller, j'attrapai mon carnet de notes à l'arrière de ma voiture avant de me mettre à écrire un peu.

A peine dix minute plus tard, mon téléphone émit une sonnerie caractéristique me disant que je venais de recevoir un message.

"Rentre donc, je suis réveillée et j'ai fait des pancakes avec une salade de fruit. Ce sera mieux que de rester dans ta voiture."

Ma mère. Un sourire naquit sur mes lèvres au fur et à mesure de ma lecture. J'aurai dû parier qu'elle se serait levée aussi tôt uniquement pour m'accueillir. Je reconnaissais bien là, la mère poule, protectrice et attentionnée qui m'avait éduquée. Je sortis donc de ma voiture, pris les affaires de Woody et le fit descendre de la banquette arrière. Je me dirigeai vers le perron où je vis que ma mère se tenait, en robe de chambre.

Louise, ma maman, était une femme de petite taille avec quelques rondeurs, dues à ses quatre grossesses, qui n'avaient pas été sans séquelle. C'était une femme merveilleuse avec ses enfants et petits enfants et même les personnes qu'elle ne connaissait pas. Elle avait le cœur sur la main et n'hésitait jamais à aider les autres. Son choix de carrière le prouvait bien, elle était infirmière militaire. A soixante-douze ans maintenant, elle n'était plus active, mais il lui arrivait quelquefois d'aller dans des bases militaires pour prêter main-forte à ses anciens collègues, quand ceux-ci étaient surchargés. Elle était vraiment la bonté incarnée.

― Bonjour Mamina, la saluai-je en la serrant contre mon cœur, heureuse de la retrouver, même si cela ne faisait que deux mois que je ne l'avais pas vue.

J'avais toujours été très proche de mes parents et de ma famille en général. Alors ça me faisait toujours chaud au cœur de les revoir à chaque fois.

― Ma grande fille ! La route s'est bien passée ? me demanda-t-elle en me prenant ce que j'avais dans les mains, c'est-à-dire le panier de mon chien ainsi qu'un sac avec ses gamelles et jouets. Rentre donc !

― Ça s'est très bien passé, même si c'était fatiguant, lui répondis-je tandis qu'elle m'entraînait dans la cuisine après avoir posé la couchette de Woody près de la cheminée du salon, l'endroit où il adorait être.

― Tu es partie à quelle heure déjà ?

― Lever à une heure du matin et je suis partie à trois heures trente.

― Au moins, tu n'as pas dû avoir beaucoup de monde sur la route, me fit-elle remarquer. Tiens, mange donc un bout, ma puce, ça te fera du bien.

Compagnons D'âmes VagabondesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant