ℂ𝕙𝕒𝕡𝕚𝕥𝕣𝕖 𝕋𝕣𝕖𝕟𝕥𝕖-ℂ𝕚𝕟𝕢

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"The feeling I thought was set in stone

It slips through my fingers

Trying hard to let go"

Waves - Dean Lewis

― Je suis désolée... soufflai-je. Je n'aurais pas dû m'enfuir.

Ses bras s'enfermèrent sur mon corps, m'attirant vers lui.

Il était là. Avec moi. Et ça me faisait tant de bien de le sentir près de moi.

― J'ai eu tellement peur...

Je me tournai vers lui, délaissant mon carnet, et nichai mon nez dans son cou alors qu'il s'asseyait dans le sable à mes côtés.

― Je suis désolée... répétai-je une nouvelle fois.

― Ce n'est rien Diana, okay ? m'assura Chris en embrassant le sommet de mon crâne. J'ai eu très peur, mais tu vas bien et c'est le plus important.

― Je n'aurais pas dû partir comme ça, secouai-je la tête en m'éloignant un peu de lui. J'aurais dû te le dire, à toi ou à Elisa, ou alors te laisser un mot. Je n'aurais pas dû m'enfuir comme ça...

― Je m'en fiche de tout ça Diana, tu m'entends ? reprit le brun qui prit mon visage en coupe alors que je m'entêtais. Okay, peut-être que tu aurais dû. C'est vrai. Mais en même temps si tu nous l'avais dit, on t'en aurait empêchée. Et si, toi, tu as fait ça, c'est qu'il y avait une bonne raison et que tu en avais vraiment besoin. Alors, surtout, ne t'excuse jamais de faire ce qui te semble bon pour toi, ce qui te semble juste, ou encore ce dont tu as envie. Ne t'en excuse jamais.

Je plongeais dans ses bras, m'accrochant à lui comme si j'étais prise dans une tornade. Je m'accrochais à lui comme si, dans moins de quelques heures, de quelques minutes, je ne pourrais plus le faire.

Je laissai les larmes couler ce qui trempa son pull. Ce n'était pas joli à voir. C'était un triste spectacle qui se produisait entre mes reniflements, ma peau marquée par la douleur et les larmes, mes spasmes et le ciel magnifique qui nous surplombait. C'était un triste spectacle, oui, mais il reflétait surtout la vérité.

Dans les livres ou dans les films, quand l'héroïne fond en larmes, on pense qu'il n'y a que de l'eau qui sort de ses glandes lacrymales. Sauf que c'est faux.

La vérité, c'est que quand on pleure vraiment, on tremble. On est trempé. On n'arrive plus à respirer. De la morve nous sort du nez. Notre peau devient rouge, piquée de petits points horribles à voir. On a mal à la tête. On veut être seul. On tousse parfois. On a mal au coeur. On a mal aux yeux. On a chaud. On en veut à la terre entière. On s'en veut. On a l'impression immonde que notre monde s'effondre. On est faible. On est vulnérable.

Ce n'est pas que quelques larmes qui coulent quand on pleure vraiment. Souvent, c'est retranscrit de manière jolie, de manière touchante. On veut toucher le public et c'est bien. Mais ça ne se passe pas comme ça. Ce n'est pas la réalité. Ce n'est pas vrai.

― J'ai peur... J'ai tellement peur Chris...

― Je sais, tenta-t-il de m'apaiser. Mais ça va aller, tu n'es pas seule. Je suis là. On est tous avec toi.

― Tu ne comprends pas, lui dis-je alors en m'éloignant de lui, le visage ravagé par la vague d'émotions qui me submergeait.

― Alors explique-moi Diana. Dis moi ce qui te fait peur.

Compagnons D'âmes VagabondesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant