ℂ𝕙𝕒𝕡𝕚𝕥𝕣𝕖 𝕋𝕣𝕖𝕚𝕫𝕖

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"So look me in the eyes, tell me what you see

Perfect paradise, tearin' at the seams

I wish I could escape it, I don't wanna fake it"

Bad Liar - Imagine Dragons

Son visage était proche du mien. Ses lèvres étaient proches des miennes. Il me regardait de son regard de braise, sans un mot. Et moi non plus, je n'osais pas parler. Je n'osais même plus bouger, tant j'avais peur de briser ce moment.

Pourtant, il le fallait bien.

J'allais perdre sinon.

Des sensations, que j'avais cru éteintes à jamais, se réveillèrent en moi.

Toutefois, je ne devais pas céder à la tentation.

Je ne pouvais pas.

Je lui avais promis.

Nous nous étions jurés fidélité...

Comme si une vive brûlure m'avait frappée au dos, je me dégageais de l'homme et, chancelante, je glissai jusqu'à la rambarde sur laquelle je pris appui, la tête entre les mains. Je ne comprenais pas ce qu'il s'était passé. Et j'avais peur. J'étais terrifiée de ce que j'avais pu ressentir à cet instant là.

A chaque fois que je sentais que la situation m'échappait, que j'en perdais le contrôle, je fuyais. C'était mon instinct de survie. Je fuyais tout ce que je ne contrôlais pas, pour ne pas souffrir. Pour ne pas avoir plus de cicatrices sur mon cœur, déjà bien meurtri. Je ne savais pas faire autrement. J'avais toujours agi comme ça. C'était d'ailleurs l'un de mes plus gros défauts. On me le disait souvent.

Seulement quelques secondes plus tard, je sentis une présence à mes côtés. Je ne relevai pas les yeux, mais je sus immédiatement qu'il s'agissait de Chris.

― Tout va bien Diana ? me demanda-t-il avec une voix où pointait une note d'inquiétude palpable.

Je ne répondis pas.

"Non, ça n'allait pas. Je suis perdue. Je ne sais plus où j'en suis."

Mais ça, jamais je ne le dirais. Parce que j'étais ce genre de personne qui ne disait pas ce qu'elle ressentait vraiment. Pour différentes raisons. Par peur des conséquences possibles sur mon entourage, de tout dramatiser, de ne pas être légitime d'être dans cet état... Une personne me l'avait dit, une fois, dans ma vie.

Une personne que j'admirais plus que tout. Ce jour-là, ces paroles m'avaient tant fait mal. Jamais des mots ne m'avaient fait autant souffrir...

― J'ai fais quelque chose de mal ? s'enquit Chris. Je m'excuse si c'est le cas, je ne le voulais pas, je...

― Non ! le coupai-je immédiatement, ne voulant pas qu'il se tourmente pour une chose dont il n'était absolument pas responsable. Ce n'est pas ça. Ce n'est pas toi le problème. C'est moi... C'est moi, le problème.

Le brun ne répondit pas, me laissant ainsi la possibilité de soit poursuivre ou m'arrêter. Il ne m'obligeait en rien et ça, je l'appréciais beaucoup.

― C'est... C'est compliqué pour moi tout ça... balbutiai-je d'une petite voix. Mais ce n'est pas de ta faute. Juste la mienne.

― Pourquoi serait-ce ta faute ? me questionna doucement l'acteur, bienveillant.

Il ne cherchait pas à me piéger. Juste à m'aider à démêler le nœud qui se formait progressivement dans ma tête.

― On... on peut aller sur la plage ? lui demandai-je. Je veux bien t'en parler un peu, mais pas ici. Je ne suis pas à l'aise...

Compagnons D'âmes VagabondesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant