Compagnons D'âmes Vagabondes

ℂ𝕙𝕒𝕡𝕚𝕥𝕣𝕖 ℍ𝕦𝕚𝕥

"So maybe

Maybe we were always meant to meet

Like this was all our destiny"

Maybe - James Arthur

― Chris...?

Cet homme, je le connaissais.

Je le connaissais de part sa notoriété internationale.

Parce que cet homme était un acteur mondialement connu.

― Vous... Vous devez vous trompez, Monsieur... soufflai-je, le souffle coupé, alors que l'homme se levait. Je ne peux pas être celle que vous recherchez...

En guise de réponse, l'homme me tendit une enveloppe qu'il sortit de la poche de son manteau. Cette enveloppe, je la connaissais, elle aussi. Son papier était de couleur crème. Une pastille de cire mauve était encore collée contre le rabat, intacte. Mis en relief avec une fine couche de peinture argentée, un D et un G ressortaient du sceau. Je connaissais cette enveloppe puisque c'était mes initiales dessus et que j'avais moi-même glissé ma lettre à l'intérieur.

Sous le choc, je m'assis précipitamment sur le banc de bois. Mon fidèle compagnon vient immédiatement se mettre avec moi, appuyant ses pattes avants sur mes cuisses, inquiet. Je caressai sa tête, le regard perdu dans le vide, droit devant moi.

― Tout va bien ? s'empressa de me demander Chris, ses yeux azur brillant d'inquiétude.

Un temps de silence s'écoula avant que je ne relève enfin les yeux vers l'homme qui me faisait face. Un instant, je me perdis dans l'océan bleu et vert qu'étaient ses prunelles. On dit que les yeux d'une personne sont les réels reflets de l'âme de leur possesseur. Ce que je pus y lire eut le don de me rassurer.

Son regard témoignait de sa gentillesse, de sa bonté. Tout dans ses éclats prouvait qu'il n'était pas un homme mauvais, un psychopathe. Ou alors, il parvenait parfaitement à le cacher. Toutefois, je sentais que ce n'était pas le cas. Que ça ne l'était absolument pas.

― Oui... fis-je d'un souffle. C'est juste que...

― Que vous m'avez reconnu, n'est-ce pas ? comprit l'homme avec un sourire.

J'acquiesçai simplement par un hochement de tête. Je ne savais plus vraiment comment agir.

― Cela vous dérange ? demanda-t-il, un brin d'inquiétude se faisant ressentir dans sa voix. Je le comprendrai parfaitement...

― Pardon ?

― Que je sois acteur ? expliqua Chris avec une grimace gênée. Beaucoup de monde me reconnaît...

Je lui lançai un regard incrédule. Je travaillais aussi dans le monde du cinéma et il m'arrivait fréquemment de rencontrer des hommes ou des femmes célèbres. Alors non, cela ne me dérangeait pas le moins du monde. Après tout, c'était mon choix de doubler des films animés de petite envergure afin de ne pas me faire connaître du grand public.

Néanmoins, tous les acteurs sont des êtres humains comme les autres. Pourquoi devrait-on les traiter différemment ?

― Non, non absolument pas, répondis-je. C'est juste que j'ai été surprise. Sans vous mentir, je m'attendais à tout type d'homme sauf à vous. J'ai juste été très surprise, voilà tout. Comment aurais-je pu penser qu'un acteur de votre envergure puisse démarrer une correspondance avec une femme comme moi ?