ℂ𝕙𝕒𝕡𝕚𝕥𝕣𝕖 𝔻𝕚𝕩

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"I'm dancin' more just a little bit

Breathin' more just a little bit

Tell little less just a bit"

Sunshine - OneRepublic

― Alors qu'est-ce que tu as fait hier ?

Mes joues prirent immédiatement une teinte plus rosée qu'à leur accoutumée à l'entente de cette question.

Je me trouvais actuellement dans un petit café assez familial avec mon grand-frère, une bonne tasse de chocolat fumant entre les mains. Comme chaque vendredi, nous avions pris cette habitude ensemble. Nous nous retrouvions ensemble dans la petite boutique, généralement le matin ou le midi, pour passer un moment ensemble. Malgré son emploi du temps chargé à cause de ses gardes en tant que chef de la médecine interne de l'hôpital et sa nouvelle vie auprès de sa fiancée, mon frère mettait un point d'honneur sur ces rendez-vous hebdomadaires.

Je ne lui avais encore rien dit sur la petite correspondance que j'avais entretenu avec Chris et encore moins que je l'avais rencontré sur un coup de tête, si on veut. Je ne savais absolument pas comment il pourrait réagir face à cela. Je le connaissais certe par coeur, mais depuis certains événement dans ma vie, il avait une certaine tendance à être surprotecteur. Pourtant, je ne me voyais pas lui cacher quelque chose comme ça alors que j'avais pour habitude d'absolument tout lui dire.

De plus, Andréa savait lire en moi comme dans un livre ouvert.

― Tu ne réponds pas tout de suite... fit-il remarquer avec un sourire moqueur.

Je ne répondis pas dans la minute, réfléchissant à toutes les possibilités de lui annoncer ma singulière rencontre.

― J'ai rencontré un homme, finis-je par lui avouer sans lui accorder un regard, ce dernier étant occupé à regarder mes doigts que je tripotais en tous sens.

― C'est génial ! s'enthousiasma Andy, tout heureux pour moi. Comment l'as-tu rencontré ?

― Tu promets de ne pas t'énerver ? Parce que je sais que, ce que je m'apprête à te dire, ne va pas forcément te plaire.

― Tu me fais peur... Mais vas-y, je t'écoute.

J'avalai une gorgée de ma boisson chaude avant de me lancer dans des explications qui, je le savais pertinemment, allaient être compliquées.

Je commençai donc par le commencement, lui détaillant mon envie de partager mes écrits avec une personne dont j'ignorais tout afin d'avoir des retours les plus francs possibles. Andréa ne me posa aucune question sur cette partie-là ni sur celle où je lui exposais la méthode que j'avais utilisée. Il savait pertinemment que, quelques fois, j'avais des idées plutôt atypiques. Toutefois, d'après lui, c'était ce qui faisait mon charme.

La partie suivante s'annonçait un peu plus corsée.

― Dans sa dernière lettre, Chris m'a demandé si l'on pouvait se rencontrer, lâchais-je.

Mon frère allait prendre la parole mais avec un seul regard de ma part il se rappela la promesse qu'il m'avait faite un peu plus tôt.

― Je n'y ai pas répondu tout de suite, continuai-je, toujours angoissée de sa réaction. J'ai bien fait poireauter le pauvre homme pendant plus de vingt jours... Tu me connaîs, j'avais peur de ce que ça pouvait engendrer. Puis j'ai finalement accepté sa requête à la condition que ce soit moi qui fixe le lieu. Je lui avais donné rendez-vous au Old Poway Park. Je ne voulais pas que l'on se rencontre dans un lieu vide de monde et que je ne connaissais pas vraiment.

Compagnons D'âmes VagabondesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant