ℂ𝕙𝕒𝕡𝕚𝕥𝕣𝕖 𝕍𝕚𝕟𝕘𝕥-𝔻𝕖𝕦𝕩

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"And I know what's around the bend

Might be hard to face 'cause I'm alone

And I just might fail"

Stand Up - Cynthia Erivo


J'avais fini par accepter. Chris était revenu à la charge quelques jours plus tard pour savoir ma réponse quant à sa proposition de venir chez lui, le temps que je termine mon enregistrement. Après maintes réflexions, j'avais finalement dit oui, ce qui avait ravi le brun. Il y a trois jours, j'étais allée chercher Woody chez mon amie, Elisa, avant de rejoindre la demeure de Monsieur Evans.

J'avais appelé Matt pour qu'il prévienne les Studios afin qu'ils stoppent le paiement de la chambre. Je lui avais également confié que je participerai à une avant-première de film en tant qu'accompagnatrice d'un acteur sans pour autant lui révéler avec qui j'y allais et de quel film il s'agissait. Ce détail là, il n'avait pas besoin de le savoir.

La nuit était tombée depuis longtemps déjà. Je dormais dans une chambre à l'étage, non loin de celle du brun. Une belle vue sur le jardin s'offrait à moi. Les rayons d'opale de la lune passaient au travers de la fenêtre, éclairant d'une douce lumière la pièce. Je n'avais pas fermé les volets, ni tiré les rideaux car Morphée avait fini par m'attirer dans son palais alors que j'observais les astres scintiller dans le ciel d'encre.

Cela faisait trois jours que je m'endormais de cette manière, la nature nous offrant de magnifiques cieux dégagés de jour comme de nuit. Alors j'en profitais un maximum. Depuis mon enfance, j'adorais tout ce qui touchait aux étoiles et à la lune. Petite, quand les nuits d'étoiles filantes avaient lieu, avec mes parents et mes frères, nous allions dans une petite forêt camper en toile de tente.

Nous passions toute la nuit à les regarder et à pointer du doigts toutes les constellations que nous connaissions, le tout accompagné de chamallow et de fruits cuits avec les flammes de notre feu de camp. Chaque année, mon père nous en apprenait de nouvelles en nous expliquant la provenance de son nom et son origine. Il mettait tellement de ton dans ses histoires, tellement d'enthousiasme... Cela restera les plus beaux souvenirs que je pouvais avoir de mon enfance.

Il devait être aux alentours de trois heures du matin lorsqu'un bruit étrange, non loin de moi, me tira de mon sommeil. Au début, l'esprit encore embué par la brume de mes rêves, je n'y fis pas vraiment attention, pensant que c'était mes pensées qui me jouaient des tours.

Toutefois, quand je compris que ce n'était pas le cas, je me redressai précipitamment sur mon lit, le cœur battant la chamade. Parce que ce bruit n'était pas normal...

Ce dernier ressemblait à une forte toux grave. Comme si quelqu'un ne pouvait plus respirer. Que l'air ne passait plus au travers de l'œsophage.

Mon sang ne fit qu'un tour dans mes veines. Parce que je compris d'où cela venait. Mais que cela m'était tout bonnement inconcevable et inimaginable...

Pas lui.

Pas maintenant.

Pas tout de suite.

Ça ne pouvait pas se passer comme ça...

Je sautai hors du lit et me précipitai vers le panier de mon chien, installé juste au bout. La panique vrillait mon ventre tout comme la peur.

Woody ne respirait plus.

L'air ne passait plus dans ses poumons.

Il ne parvenait plus à respirer.

Compagnons D'âmes VagabondesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant