ℂ𝕙𝕒𝕡𝕚𝕥𝕣𝕖 𝕍𝕚𝕟𝕘𝕥-𝕋𝕣𝕠𝕚𝕤

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"In this world, it's just us

You know it's not the same as it was

As it was"

As It Was - Harry Styles

Le soleil se faisait de plus en plus chaud en ce début d'après-midi. Si bien que je n'étais vêtue que d'une chemisette à manches courtes au ton lilas. Mon casque sur les oreilles, je chantonnai l'air de musique qui passait, qui n'était nulle autre que Rather Be de Clean Bandit, tout en corrigeant mon dernier chapitre, installée sur la terrasse.

J'avançais plus vite que prévu.

D'ici un moi, je pense, et je l'espérais, je pourrais inscrire le point final à ce texte, que j'écrivais depuis de longues années maintenant.

Je l'espérais sincèrement.

Rien que pour la symbolique qu'il y aurait.

J'étais tellement concentrée dans mon monde que je n'aperçus même pas Chris, appuyé nonchalamment contre la baie vitrée en train de me regarder. Ce ne fut que lorsqu'il posa sa main sur mon épaule, que je remarquai enfin sa présence. A ce contact, mon corps se crispa et je sursautai en retirant mon casque.

― Excuse-moi, je ne t'avais pas vu, fis-je avec un sourire désolé.

― C'est ce que j'ai vu oui. Je voulais simplement te prévenir que je partais, je risque de rentrer en fin d'après-midi.

― Ça marche, hochai-je la tête.

― Ton amie ne devrait pas tarder c'est ça ? me demanda-t-il, visiblement peu serein de me laisser seule.

― Elisa ? Oui, elle devrait être là d'ici une petite demi-heure.

― Tu ne veux pas que je reste jusqu'à ce qu'elle arrive ?

Chris s'inquiétait. Et je savais pourquoi.

Ce matin, je m'étais endormie pendant le film qu'on avait mis. Et, quand je me suis réveillée, une nouvelle crise d'angoisse m'avait attrapé. J'avais mis plus d'une heure à me calmer complètement. Je savais à quoi elle était dû, son origine mais je n'avais rien dit à l'acteur, ne souhaitant pas qu'il s'inquiète.

― Chris, ne t'en fais pas, lui assurai-je, d'une voix qui se voulait confiante. Je vais mieux. S'il y a un problème et que je suis seule, je t'appelle. Et puis, si jamais ça m'arrive encore mais qu'Elisa est là, elle saura gérer. Elle est psychologue et c'est ma meilleure amie depuis que j'ai seize ans. Elle me connaît parfaitement.

C'était vrai. Durant mon adolescence, lorsque j'avais fait mes premières crises, c'était avec elle qu'elles s'étaient passées. Pendant plusieurs longs mois, cela avait été notre secret avant qu'elle ne m'oblige à en parler au psychologue qui me suivait à cette époque.

Chris hocha la tête et se décida finalement à partir, avant d'arriver en retard. Quant à moi, je me plongeais à nouveau dans ce que je faisais précédemment, voulant terminer mon chapitre avant l'arrivée de ma meilleure amie.

Aujourd'hui, elle ne travaillait pas, contrairement à son mari qui, lui, était journaliste. Je lui avais proposé que l'on se voit en ville, mais l'acteur m'avait dit que je pouvais lui dire de venir chez lui. Cela ne le dérangeait pas, bien que moi ça me gênait un peu. Je ne voulais pas lui imposer la présence d'une personne qui lui était inconnue, alors que lui m'hébergeait sans y être obligé.

J'avais peur que ce ne soit déplacé de ma part. Néanmoins, encore une fois, le brun m'avait assuré que cela ne le dérangeait absolument pas et que je pouvais inviter n'importe qui durant mon séjour. Mais il était évident pour ma part que je ne le ferais pas.

Compagnons D'âmes VagabondesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant