"Soon, you'll get better
Ooh-ah you'll get better soon
'Cause you have to"
Soon I'll Get Better - Taylor Swift
Les jours, les semaines, les mois étaient passés. Certains avec une lenteur extrême, d'autre avec une rapidité qui me fit peur. Nous étions au mois de Mars 2017. Cela faisait huit mois que je me battais pour survivre.
J'étais faible. C'était une certitude. Je voulais rentrer chez moi. Parce que dans mon esprit, la réalité s'imposait et je ne pouvais plus la nier maintenant. Mais les médecins refusaient inlassablement ma demande. Il fallait que je reste constamment sous surveillance. D'autant plus que j'étais sous assistance respiratoire maintenant.
Je ne marchais plus, je ne mangeais plus, je ne buvais plus, je ne me levais plus... La maladie gagnait du terrain. Je recevais la nourriture, l'eau, les nutriments, les médicaments par les veines. Je passais mon temps à dormir. Les rares fois où ce ne n'était pas le cas, mon esprit était tellement embrumé que j'étais comme dans un état second.
La chimiothérapie continuait. Néanmoins mon traitement avait été allégé. J'étais repassée à six heures au lieu de huit. Les médecins avaient décidé cela car je répondais bien au traitement. La masse accrochée à mon foie avait très bien rétréci. Pas aussi bien que ce à quoi je m'attendais, mais les résultats étaient bien là.
Comme chaque matin, Chris était arrivé à l'heure de l'ouverture des visites. En général, il prenait son petit déjeuner pendant que j'essayais d'avaler difficilement un yaourt. Si je voulais vraiment rentrer chez moi, c'était la condition. Je devais réussir à me nourrir seule, sans assistance.
Toutefois, le contenu que j'arrivais à mettre dans mon estomac ne prenait pas longtemps à en ressortir. Une fois n'est pas coutume, ce jour-là ne dérogea pas à la règle. Par la suite, avec l'aide de Kate, une infirmière que j'aimais beaucoup, le beau brun m'aidait à me doucher et à me changer. Je ne supportais pas les blouses d'hôpital, alors il m'avait ramené plusieurs joggings et tee-shirts que je mettais quand je n'avais pas d'examens ou de séances.
Après cela, en général quand il faisait beau, nous allions nous promener dans le parc de l'hôpital où Chris aimait bien me faire la lecture de mon livre du moment. Ce matin-là, le soleil n'était pas au rendez-vous, alors nous restâmes dans ma chambre. Chris s'installa en premier dans le lit et je m'allongeai sur lui. Je récupérai mon livre et le lui tendis avec un sourire.
― Combien de chapitres veux-tu que je te lise aujourd'hui Sweetness ? me demanda-t-il au creux de mon oreille.
― Juste un seul s'il te plaît, lui demandai-je en me blottissant contre son torse.
Le brun accepta et déposa un tendre baiser sur mes lèvres. Je souris contre les siennes. Je lui étais plus que reconnaissante. Au début, quand on m'a annoncé mon cancer, j'étais terrifiée à l'idée qu'il me quitte. J'aurais très bien pu comprendre son choix de ne pas vouloir s'encombrer d'une fille malade comme moi, avec déjà un lourd passif.
Malgré cela, il n'en avait rien fait. Il m'avait soutenu comme personne. Il m'avait accompagné à chacun de mes rendez-vous, à chacune de mes séances de chimiothérapie. Il restait au lit avec moi quand je n'avais pas la force de me lever. Il préparait mes repas, m'aidait à m'habiller, à me doucher. Il m'aidait à contrôler mes nausées. C'était lui qui me tenait les cheveux lorsque je vomissais à cause des effets secondaires du traitement. C'était lui qui m'avait aidé à couper mes cheveux, à me les raser.
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Compagnons D'âmes Vagabondes
Fanfiction"Peut-être n'étions nous que deux âmes vagabondes destinées à nous rencontrer et à nous sauver mutuellement ?" La vie n'est qu'un jeu de masques. Quand la vie a été d'une violence sans pareille envers vous, comment se la réapproprier ? Le bonheur ne...