Chapitre 5 : Elle a dit oui

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15 Janvier. Lyon.

De toutes les émotions que j'avais éprouvées au cours des derniers mois, aucune n'égalait ce sentiment de joie inconditionnelle quand Lando m'a annoncé que Layla avait dit "oui". Il était rentré à l'appartement tard dans la nuit, alors que j'étais en train de finir Cars 3, avec un grand sourire aux lèvres. Malgré la fatigue qui commençait à s'emparer peu à peu de moi, je lui ai sauté dans les bras, comme des enfants à qui on aurait annoncé qu'ils partaient à Disneyland.

Il est environ quatorze heures et nous nous baladons dans les rues de Lyon profitant de nos derniers instants tous les deux et du soleil, malgré les températures hivernales frôlant le zéro. Je dois retourner à Monaco mais Lando a décidé de prolonger son séjour avec Layla.

Layla vient de m'envoyer un message, elle est déjà sur la place. On devait la rejoindre sur la place Bellecour pour qu'elle nous fasse visiter la ville et boire un verre au Grand Café des Négociants. Mais ça, c'est la théorie, car Lando nous a perdus. Je rejette la faute sur lui car cela faisait trois jours qu'il me vantait son sens de l'orientation, qui est selon lui extraordinaire, mais qui en réalité est très peu développé.

- Lando, tu sais qu'on peut utiliser Google Maps.

- Non, je refuse. Je veux essayer de retrouver le chemin sans GPS.

Il commence à faire les cent pas et à chercher au plus profond de sa mémoire quelle rue nous devons emprunter. À ce rythme-là, nous ne nous sommes pas rendus ! J'envoie un message à Layla pour lui annoncer qu'on sera en retard.

- J'ai trouvé ! On doit faire demi-tour et prendre à gauche.

- Continuez tout droit puis prenez la première rue à droite. Dit la voix du GPS que je viens de démarrer.

Lando se tourne vers moi, dépité d'avoir tout faux et se résigne à suivre le GPS.

- Je te jure Izzya, mon sens de l'orientation marche, mais pas à Lyon.

- Et tu vas me dire qu'il ne marche qu'à Monaco ?

- Oui ! C'est exactement ça.

- Tu es idiot ou tu le fais simplement exprès ? Monaco c'est notre ville natale, on y a vécu presque toute notre vie, donc c'est normal que tu saches te repérer à Monaco. Le contraire m'aurait fortement étonnée.

- Pourquoi, on y a vécu "presque" toute notre vie ? Moi j'y ai vécu toute ma vie, c'est toi qui es partie à Nice pour tes études.

- Lando, quand tu ne travailles pas, tu passes les trois-quarts de ton temps chez Layla à Lyon. Tu es censé connaître la ville.

- Car tu penses vraiment qu'on va tout le temps se balader, me dit-il avec un sourire en coin.

- Non, Lando. Non, je ne veux pas savoir. Je ne veux rien savoir.

- Mais je n'ai rien dit. Ce n'est pas de ma faute si tu es désespérément romantique et que tu interprètes tout de manière inappropriée.

- C'est totalement faux, je ne suis pas désespérée, m'exclamais-je.

- À quand remonte ta dernière relation sérieuse ?

- Il y a très longtemps, mais je ne suis pas désespérée, je n'ai pas besoin d'un homme pour me sentir aimée. Je t'ai toi, j'ai Camilla et Marius, ça me suffit. Et puis si un jour quelqu'un entre dans ma vie ce serait génial, mais ce n'est pas indispensable à ma vie.

Le fait de mentionner Camilla alors que nous sommes en froid me fait mal au cœur. Je ne peux pas lui en vouloir indéfiniment. Ça fait une semaine, que nous ne nous sommes pas adressées la parole et je me dis qu'en rentrant, une discussion va s'imposer. Je serais moins sur les nerfs et beaucoup moins fatiguée.

Une dernière danseOù les histoires vivent. Découvrez maintenant