07 Août. Monaco.
Je suis enfin sortie de l'hôpital après de longues semaines d'ennui. J'ai dû dire au revoir à Marlena ce qui m'a déchiré le cœur. On s'est promis qu'on resterait en contact et qu'on s'appellerait au moins une fois par semaine. Je sais qu'elle va beaucoup me manquer, on s'est rencontré il n'y a pas si longtemps et pourtant je sais qu'elle fait maintenant partie intégrante de ma vie.
J'ai passé pas mal de temps avec ma mère, Layla et Lando pour finaliser les préparatifs du mariage qui approche à grand pas. Mon frère n'arrête pas de me poser des questions sur la robe de mariée de sa future femme, mais je reste muette comme une tombe. Il la découvrira en même temps que les autres.
Aujourd'hui, Charles vient me voir à Monaco, comme c'était convenu avant l'accident. Il passe me chercher pour m'emmener à ma séance de kiné à l'hôpital. Après la séance, nous avons prévu de sortir en ville, pour passer un peu de temps ensemble. En amoureux. J'adore cette petite précision. Car 885 kilomètres nous séparent. J'entends des coups de klaxon en bas de l'immeuble, c'est sûrement Charles. Je prends toute mes affaires et ma béquille. J'ai beau faire d'énormes progrès, il me faut encore une béquille de soutien. Je ne sais pas quand je pourrais m'en passer, mais j'espère ne plus l'avoir pour le mariage. J'ai encore d'énormes bleus et des cicatrices sur la jambe, je ne veux pas d'une béquille en plus. Je soupire venant de me souvenir que la fente sur la robe du mariage est du côté droit donc ma jambe ne sera pas cachée par le tissu.
Une fois en bas de l'immeuble, je vois une Ferrari rouge garée devant.
- Buongiorno amore, dit Charles adossé à celle-ci avec son éternelle bandana.
- Mon dieu. C'est la tienne ?
- Celle de mon grand-père.
- Elle est magnifique.
- Je vais finir par être jaloux.
- Le pilote est tout aussi beau, dis-je en l'embrassant.
Il m'aide à monter dans la magnifique voiture rouge. Je suis juste dans une Ferrari F40. C'est incroyable.
- Alors, comment va mon handicapée préférée ?
- Je suis peut-être handicapée, mais je peux toujours te frapper avec ma béquille.
- Trop de violence Izzya, tu sais, tu peux toujours y aller à pied.
- Je t'aime.
- Je sais.
J'ouvre la bouche mais la referme aussitôt.
- Tu n'as plus les mots ? dit-il avec un rictus.
- Je vais te faire manger ce petit sourire que tu as sur le visage.
Il éclate de rire et je lui donne une tape sur l'épaule.
- Pourquoi à chaque fois que je suis avec toi j'ai l'impression que tu me tapes en permanence.
- Ce n'est pas une impression Cha'. Je me défends c'est tout.
- Tu peux aussi te défendre avec des mots, comme quelqu'un de civilisé.
- Je le suis, simplement pas avec toi.
- Si tu me tapes à chaque fois que je dis quelque chose notre couple ne va pas tenir longtemps.
- Ne dis pas ça, je sais me faire comprendre et te comprendre sans aucun échange de mots.
- Et comment ?
- Tes yeux Cha'. Tes yeux parlent pour toi. Toute tes émotions sont dans tes yeux.
Son regard change comme s'il venait d'avoir une révélation.
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Une dernière danse
Fiksi RemajaIzzya Vitchi, atteinte de diabète, décide d'arrêter ses études de journalisme pendant un an pour vivre sa vie à fond et fuir son quotidien maussade qui se résumait à ses études et au rendez-vous chez le médecin. Lors d'un voyage à Paris, elle croi...