Une dernière danse

Chapitre 35 : Une dernière danse

POINT DE VUE DE CHARLES

23 Août. Monaco.

Ça commence à devenir long. Plus d'une heure et demie que les filles sont parties et toujours pas de nouvelle. Je m'inquiète vraiment.

Lando vient souvent me demander si j'ai des nouvelles de sa sœur, mais rien. Tout le monde semble s'amuser mais j'ai une étrange sensation, l'angoisse peut-être ?

Lewis et Marius sont aussi tendus que moi. Izzya doit avoir plus de 20 appels manqués. Je ne fais que ça, l'appeler. Je veux juste entendre sa voix et savoir qu'elle va bien, qu'elles ont juste eu un petit contre temps et qu'elles arrivent bientôt. Je suis totalement paranoïaque. 

-  Charles ! crie une voix féminine.

Je me retourne rapidement vers la source de cet appel et je tombe nez à nez avec Layla, mon cœur se pince.

- Des nouvelles des filles ? demande-t-elle.

- Non, aucune. Mais va profiter de ton mariage et rassure Lando. Je vous tiens informé dès qu'elles arrivent, c'est promis.

- Panique pas, je suis sûre qu'elles ont perdu la notion du temps ou que Izzya a mis plus de temps que prévu pour trouver le discours.

Elle me fait un petit sourire et retourne voir les invités. Je croise le regard de Lando au loin qui me questionne et je secoue négativement la tête. Les paroles de Layla me rassurent un peu, mais ma boule au ventre ne fait que s'accentuer.

J'ai senti le téléphone de Lando dans ma poche mais je n'ai pas répondu car ce n'est pas mon téléphone. Il me l'avait confié pour que je puisse le donner à Izzya pour qu'elle le range dans son sac à main.

Lewis essaye d'appeler une nouvelle fois Camilla, mais rien, à chaque fois nous tombons sur leurs répondeurs. Nous faisons tout notre possible pour ne pas inquiéter Lando, mais il vient souvent nous demander des nouvelles. Nous ne voulons pas gâcher le mariage avec notre panique. Je ne cesse de me répéter qu'elles arriveront d'une minute à l'autre, qu'il y a peut-être du monde sur la route ou que ma belle Izzya a mis du temps à retrouver son discours. Quand je vois le nom d'Izzya s'afficher sur mon téléphone je me lève en vitesse et décroche le téléphone.

-  Allo ? Izzya, tout va bien ?

- Bonsoir, vous êtes hum- Champion ?

- Oui, je m'appelle Charles qui êtes-vous ?

-  Police nationale, je m'appelle Luisina Bastos. Vous êtes le deuxième numéro d'urgence de ce téléphone. On a essayé de contacter le premier mais sans réponse. Il y a eu un accident de la route. Un camion a grillé un stop et a percuté une voiture. Nous avons retrouvé ce téléphone dans les débris.

- Comment ça, un accident ? Elles vont bien ?

Je l'écoute mais je ne l'entends plus, tout mon monde s'effondre. Je n'ai pas pleuré tout de suite, le choc est si brutal, comme entre la détonation et l'impact d'une balle invisible qui me touche en plein cœur, mon cerveau crache de la morphine, je suis resté immobile et le temps s'est arrêté. Non, ce n'est pas possible. Mes jambes me lâchent et je m'écroule au sol le téléphone à la main. Je ne veux pas l'entendre. Un cri me déchire les cordes vocales. Je refuse d'y croire. Je raccroche le téléphone et je lève mes yeux vers Lando qui accourt vers moi. Je ne peux pas lui dire, c'est trop dur, ça va le détruire encore plus que moi. Il m'aide à me relever mais mes oreilles bourdonnent et mon regard devient floue.

- Charles ! CHARLES ! Dis-moi ce qui s'est passé ! hurle Lando à pleins poumons.

Ma respiration devient courte.  

- Lando, elles... Elles ont eu un accident, tentais-je d'articuler entre mes larmes. Un camion... Stop... Camilla est... Est inconsciente, il l'emmène à l'hôpital.

- Et Izzya, Charles. Et Izzya, demande Lando avec une voix que je ne reconnais pas. 

Lewis me prend dans ses bras voyant que mes yeux s'inondent de larmes. Je suis incapable de dire la suite. Comme si le dire le rendrait plus réel alors que la réalité est tout aussi différente.

- Lando... Elle... Ils... Ils n'ont pas réussi à la réanimer.

Chaque mot que je prononce me tue. Lando s'écroule dans les bras de Layla en larmes, et tombent au sol. Il pousse un cri qui me déchire le cœur. Un cri si profond que même les anges auraient pu entendre. Leur mère s'est évanouie et tous les invités sont plongés dans le silence. Je ne supporte plus rien. Je repousse Lewis qui me tient par les épaules. Je détache ma cravate et desserre le col de ma chemise pour essayer de respirer un peu mieux. Je manque d'air. J'ai besoin de respirer.

Tous les gestes que je fais sont au ralenti. Ma vision est brouillée par cet océan de larmes qui coulent à n'en plus finir. Je n'en peux plus.

Les pompiers emmènent les filles à l'hôpital de Monaco. Lewis prend le volant de ma voiture car je ne suis absolument pas en état de conduire. Lando, Layla et la mère d'Izzya sont avec moi. Marius et les autres nous suivent derrières. On fonce à l'hôpital, Lewis roule vite, beaucoup trop vite, mais la gravité de la situation me donne envie de lui hurler d'accélérer.

- Dites-moi que c'est faux ! Dites-moi que son cœur bat encore ! hurle Lando sur l'infirmière.

- On n'a rien pu faire, je suis sincèrement désolée. Elle est morte sur le coup.

Non, elle ne peut pas. C'est une erreur. Une putain d'erreur. Après tout ce qu'elle a vécu, après tout ce que l'on a vécu, il a fallu un seul et unique oubli de discours pour que tout bascule, pour que tout s'arrête. Elle ne peut pas me laisser là.

Une policière accompagnée de l'infirmière nous emmène voir son corps, pour l'identification. Elle est là, allongée, les yeux clos. On dirait qu'elle dort, mais, elle ne se réveillera jamais. 

Je détourne le regard, nauséeux, et sort de la pièce alors que son frère et sa mère s'effondrent dans les bras l'un de l'autre. Je cours en direction des toilettes les plus proches pour vomir tout ce que j'ai dans l'estomac. Je rejoins Lewis et Marius dans le hall, toujours les larmes aux yeux. Je refuse de retourner la voir. 

- Camilla est dans le coma. On ne sait pas quand elle se réveillera, m'informe Lewis.

Mais pour le moment, je me contre fou de Camilla. Je veux Izzya. Je veux qu'elle se réveille comme par miracle et que les anges ne l'emmènent pas encore... Pas maintenant... Je veux la revoir sourire, rire, je veux la prendre dans mes bras, je veux l'embrasser, refaire nos journées en amoureux et nos nuits d'amour. Je veux la voir en vie. 

Lando nous rejoint et Layla me prend dans ses bras. Je n'ai jamais vu autant de larmes versées. Un homme s'approche de nous hésitant et se présente comme étant le conducteur du camion et nous présente ses plus sincères condoléances. Lando le prend par le col et lui donne un coup de poing en pleine tête. Layla lui hurle d'arrêter alors que Lando, fou de rage, le rue de coups. 

- Tu aurais dû mourir à sa place, hurle-t-il de rage et de désespoir alors que deux agents de sécurité essayent de le maîtriser. 

Je dois sortir d'ici. Je n'en peux plus. J'ai perdu ma sœur et maintenant mon amour. Je prends ma voiture et je roule perdant la notion du temps comme je l'ai perdu, elle. Elle ne reviendra pas. C'est fini.

✩

Je n'ai pas les mots pour le moment, alors, on se rejoint à l'épilogue mes amours...

Merci d'être arrivé jusqu'ici, j'espère que vous avez aimé ce chapitre 🫶🏼

N'hésitez pas à voter le chapitre si il vous a plu et à me donner votre avis en commentaire ⭐️

À toute suite pour l'épilogue :)

𝐾𝑖𝑠𝑠 - 𝐿𝑦𝑣 🏎️