Chapitre 7 : On va en boîte ?

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28 Janvier. Nice.

Le trajet Monaco/Nice est plutôt rapide. Avec de la bonne musique et de bons amis, on ne voit pas le temps passer. Par contre, c'est vraiment le premier trajet en voiture où j'ai eu peur pour ma vie, entre Marius qui a peur à chaque fois qu'il doit prendre un rond-point, le fait qu'il roule à 90 km/h au lieu de 130 sur l'autoroute, et qu'on lui criait tous qu'il devait rouler plus vite, j'ai bien cru qu'on n'arriverait jamais à Nice en un seul morceau.

- Jules m'a envoyé un message, il nous attend devant la boîte.

- Déjà, m'exclamais-je. Mais il est en avance.

- Non, il est à l'heure, c'est juste nous qui sommes en retard, dit Evan, se moquant gentiment de Marius.

- Il nous reste combien de temps de trajet, demande Camilla impatiente de retrouver son Jules.

- Le GPS nous dit qu'on arrive dans dix minutes, plus le temps de se garer, on va dire, dans quinze minutes, nous informe Marius.

Marius n'est pas très large sur les horaires. Je m'approche de Camilla et lui demande de dire à Jules qu'on sera là dans vingt minutes, ça nous laisse un peu plus de temps.

- En tout cas les filles, vous êtes magnifique, si je n'étais pas gay, c'est sûr que je vous draguerai ce soir, nous dit Evan.

En effet, Evan n'avait pas tout à fait tort. Camilla était magnifique, avec ses cheveux tressés et pailletés, elle était vêtue d'une robe argentée à paillettes, plutôt courte mais qui la mettait parfaitement en valeur. Si on n'allait pas en boîte, on aurait dit une boule à facettes vivante.

- C'est vrai, Camilla tu es magnifique.

- Je crois que tu n'as pas bien compris ce qu'Evan a dit. Il a dit "les" filles et non pas "Camilla tu es magnifique". Alors je te le dis vu que personne n'ose le dire dans cette voiture. Izzya... Tu as pris ton insuline ?

Elle se fout de moi là ? Face à mon incompréhension, Camilla explose de rire.

- Mais non, je rigole ma belle. Attends, je recommence, même si tu vas devoir répondre à ma question après, elle marque une pause, se racle la gorge : Izzya, tu es la personne la plus magnifique que cette terre ait pu accueillir.

- Elle a totalement raison, rétorque Evan, tu es splendide. Une vraie déesse.

Face à ce torrent de compliments, mes joues s'enflamment. Je n'arrive pas à croire tout ce qu'ils viennent de me dire. Je sais qu'ils ont raison, mais quand pendant toute ton enfance, on t'a répété que tu étais une enfant inutile, moche et grosse, tu as beaucoup de mal à avoir confiance en toi.

- Mamma mia, je coule sous les compliments, m'exclamais-je avec humour. Mais ce n'est pas moi, c'est la robe qui est somptueuse.

- Ce n'est pas la robe qui te met en valeur, c'est toi qui mets en valeur la robe.

- Merci Marius, c'est exactement ce que j'allais dire, renchérit Camilla.

La robe était magnifique. Elle était assez simple de couleur bleu électrique coupée juste au-dessus du genou avec un petit décolleté ajustée. Dans la précipitation du départ, Camilla et moi sommes parties rapidement et dans l'excitation nous avons oublié nos blazers. Il fait froid en janvier, non ?

- D'ailleurs, tu n'as pas répondu à ma question. Ton insuline ?

- J'ai pris une dose avant de partir et j'en ai une de secours dans mon sac.

- Moi aussi, s'exclame Marius.

- Et moi de même, me dit Camilla. On est parés pour la nuit !

On s'exclame tous de joie et Evan monte le son, Heartless de The Weeknd se diffuse dans la voiture. On se lance tous dans un concert improvisé, alors que nous arrivons dans le centre-ville de Nice. Juste avant la fin de la chanson, Marius trouve une place pour se garer pas trop loin de la boîte.

Une dernière danseOù les histoires vivent. Découvrez maintenant