Chapitre 30 : L'odeur de l'hôpital

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29 Juin. Monaco.

Mes narines se dilatent. Cette odeur. Je la hais. Je ne la connais que trop bien. Je n'ai même pas encore ouvert les yeux, que je sais exactement où je suis. Je commence peu à peu à reprendre mes esprits, mes paupières toujours closes. J'entends le bip, bip incessant des machines qui commencent à me donner la migraine. Quand j'ouvre, enfin, les yeux je suis aveuglée par une lumière blanche. C'est ça le paradis ? Ou je suis juste dans un lit d'hôpital à attendre qu'on m'explique ce qui m'est arrivée. Je sens tous mes muscles se réveiller et j'essaye de me redresser, mais je suis vite arrêtée par une main qui vient se poser sur mon épaule.

- Non, Izzya, reste allongée, dit la voix.

- Ne me touchez pas, dis-je avec la voix cassée.

- Tout va bien. On est avec toi, reprends la voix que j'essaye d'identifier, mais mes pensées sont tellement embrouillées...  

Mon regard se dirige vers cette personne mais je ne distingue que son ombre, je vois encore flou. Mes respirations sont saccadées, je sens que je commence à paniquer. La boule présente dans ma gorge ne veut pas partir. 

- Lando, articulais-je. 

- Oui sœurette, tu ne vas pas te débarrasser de moi si facilement, dit-il avec un rire triste. Maman est là aussi. 

-  Je veux me redresser Lando.

- Non, on va d'abord attendre l'arrivée du médecin et après on avisera.

Je hoche la tête difficilement. Les yeux fixés sur mon frère, je ne veux pas regarder dans quel état est mon corps et affronter le regard triste de ma mère.

- Bonjour Izzya, je suis le Docteur Davide, c'est moi qui me suis occupé de vous.

-  C'est votre prénom ou votre nom Davide ?

-  Izzya ! me réprimande ma mère.

- Ce n'est rien, elle est encore sous l'effet de la morphine. Davide est bien mon nom de famille. Mon prénom est Pierre.

-  Donc vous vous appelez Pierre Davide ?

-  C'est ça, dit-il en étouffant un rire. Bon, comment vous sentez-vous ?

- Comme si je venais de me faire rouler dessus par vingt Formule 1.

- Au moins, tu as toujours ton humour de merde, rit Lando.

- Par contre, j'ai mal de partout, à la tête, à l'épaule, au dos, à la jambe...

- Quelle jambe ? me coupe le docteur.

- La droite. Je me souviens de... Du kart sur ma jambe. Je crois.

Il hoche la tête et commence à m'ausculter sous le regard de mon frère et de ma mère. Le docteur dit que "tout va bien", ce qui est un peu minime comparé à ce que j'ai vraiment. Je dois avoir une vingtaine de bleus sur le corps, un léger traumatisme crânien, un poignet cassé et une fracture ouverte sur toute la jambe droite. Autrement dit, je vais devoir rester là, dans ce lit d'hôpital, pendant encore très longtemps et j'aurais besoin de séances de rééducation pour réapprendre à marcher avec ma jambe droite. Ma jambe gauche elle va bien. Rien à signaler.  

- Est-ce que je peux me redresser ? demandais-je.

- Oui, mais ne soyez pas surprise quand vous verrez votre jambe.

- Donnez-moi la date d'aujourd'hui ? demande-t-il.

-  Le 25 juin ?

- Nous sommes le 29. Vous avez dormi 5 jours.

Une dernière danseOù les histoires vivent. Découvrez maintenant