Chapitre 1

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- Charlène -

Mercredi 23 février 2022 (Barcelone)

Le voyage depuis Monaco vers Barcelone n'est pas si long, et pourtant je suis déjà fatiguée, non éreintée. La fatigue est telle que je me laisse tombée sur mon lit à peine arrivée dans la chambre d'hôtel qui sera la mienne pour trois jours. Dire qu'il n'est même pas huit heures du matin et que je suis déjà levée depuis plus de trois heures. Si j'étais du genre à me plaindre j'oserais dire que je regrette déjà d'avoir accepté ce boulot.

Sérieusement Charlène tu t'entends ? Regretter un boulot pour la Scuderia Ferrari en Formule 1 ? Décidément me lever avant le soleil me fait vraiment dire n'importe quoi. Personne ne décroche un tel job à la fin de ses études. Enfin personne ne peut le faire sans un peu d'aide.

Et parlant d'aide je suppose que c'est elle qui tambourine à la porte de ma chambre me forçant déjà à abréger mon repos pourtant tant mérité. C'est donc accompagnée d'un long et bruyant soupir que je finis par me lever pour aller ouvrir. Je ne prends même pas la peine d'accueillir Charles dignement et je me contente de faire demi-tour pour me laisser tomber à nouveau sur mon lit sans oublier de râler.

« Pourquoi tu ne m'as pas laissée partir hier ? J'aurais pu dormir au moins, je continue de me lamenter.

- Oh ma pauvre princesse manque de sommeil » se moque-t-il en s'installant à mes côtés.

Je le sens passer sa main dans mes cheveux pour me décoiffer, cet énergumène sait que je déteste ça, et mon grognement de mécontentement semble beaucoup l'amuser.

« Dis-moi tu comptes être grognon toute la journée ? Juste pour que je sache quelle Charlène je vais devoir gérer aujourd'hui.

- La Charlène fatiguée et de mauvaise humeur » j'annonce en me relevant finalement.

J'ouvre ma valise à même le sol, et une fois que j'y ai trouvé ce que je cherche à savoir mon polo de la Scuderia et ma trousse de toilette. Je referme la porte de la salle de bain en laissant un jour de quelques centimètres afin de pouvoir continuer de discuter avec Charles pendant que je me change et que j'essaie d'avoir l'air à peu près présentable. Surtout que je sais que je risque de voir mon visage s'afficher sur les réseaux, alors autant essayer de ressembler à quelque chose.

« T'en as encore pour longtemps ? Je vais finir en retard si tu ne sors pas de là rapidement.

- Personne ne t'oblige à m'attendre. Et crois-moi tu n'as pas envie qu'on ne parle que de ta nouvelle chargée de RP pistonnée et mal coiffée.

- Charlène, tu es très bien comme ça.

- Tu vois à travers les portes maintenant ? Je me moque gentiment en sortant.

- Non, mais je le sais. Tu es toujours très belle, et j'avais raison, ajoute-t-il en relevant les yeux sur moi. Bon maintenant que tu es prête, on peut y aller ? Andréa nous attend en bas.

- Vas-y Charles, je te rejoins là-bas. Je vais prendre un taxi.

- Un taxi ? Mais qu'est-ce que tu me racontes ? Je le vois froncer les sourcils.

- On ne peut pas arriver ensemble, je me justifie en ramassant les affaires dont j'ai besoin. J'imagine déjà les photos de nous partout sur les réseaux sinon... non merci, hors de question d'être cataloguée comme ta petite amie dès mon premier jour.

- Tu seras sur les réseaux que tu le veuilles ou non, il y a forcément des personnes qui te reconnaitront avec ou sans moi, tu le sais très bien.

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