Love & friendship

Chapitre 7

- Charles -

Vendredi 11 mars 2022

Alors que je me dirige vers l'ascenseur après avoir pris mon petit déjeuner afin de retourner récupérer mes affaires dans ma chambre, je tombe sur Pierre. Habituellement j'aurais été ravi de le croiser surtout qu'avec les week-end chargés que nous avons passer du temps ensemble est souvent compliqué, mais ce matin vu que c'est toujours silence radio depuis la dernière fois, je soupire d'avance.

« Charles ! Attends, on peut parler deux minutes s'il-te-plait ? Il m'arrête dans le couloir.

- Ah donc tu m'adresses à nouveau la parole ? Je ne contiens pas une remarque sarcastique sincèrement agacé par son attitude de la dernière fois.

- Écoute je ... ouais je suis désolé j'ai déconné. J'ai été surpris de revoir Charlène et savoir que tu ne m'avais rien dit, que vous étiez restés en contact ... j'ai vrillé. Mais franchement ça ne vaut pas le coup de me fâcher avec toi pour ça, c'est sa vie je n'ai plus rien à dire. Je n'aurais pas dû lâcher mes nerfs sur toi, excuse-moi. »

Je ne sais pas ce qui lui a fait retrouver la raison ainsi mais je ne vais pas me plaindre. Et puis quelque part je sais que je méritais une part de ses reproches : je lui ai caché ça depuis deux ans et il est vrai que nous aurions pu gérer le retour de Charlène différemment. Enfin, il est mon ami, nous ne pouvons pas rester en froid indéfiniment.

« Pas de soucis, et puis tu avais raison au moins sur un point, j'aurais dû te prévenir avant.

- C'était compliqué, il conclut en haussant les épaules.

- Oui, c'est exactement ça, je confirme en me disant qu'il ne réalise pas vraiment à quel point ça l'est. Tout va bien alors ?

- Évidement. On se retrouve sur le paddock tout à l'heure. »

Sans rien ajouter, comme souvent Pierre disparait simplement en courant comme s'il était toujours pressé par le temps. Ce qui n'est pas faux car il a tendance à souvent être en retard cela dit.

De mon côté je regagne ma chambre comme prévu, j'y récupère mes affaires et tandis que je vérifie mon portable avant de descendre je ne suis pas plus surpris que cela de lire le message de Charlène m'indiquant de partir sans elle car elle est en retard et qu'elle prendra un taxi. Si la ponctualité n'est pas son fort habituellement, ajoutons à cela un peu de perturbation d'être à l'étranger et d'avoir une heure de décalage horaire, et elle est complètement perdue.

D'ailleurs c'est en courant et à moitié-essoufflée qu'elle débarque dans l'hospitalité un peu plus tard. Si je ne peux m'empêcher de la charrier pour le plaisir, la vérité c'est qu'elle aurait même pu arriver encore un peu plus tard que ça n'aurait pas été bien dramatique. Je ne roule pas aujourd'hui alors à part me coltiner des interviews obligatoires et trainer dans le garage pour suivre l'évolution du roulage, mon programme n'est pas des plus millimétrés.
Un peu de retard ne fait donc aucun mal.

Cela dit la faire tourner en bourrique est si drôle que je ne la contredis pas dans son idée de devoir se dépêcher et c'est sans vraiment avoir pris le temps de discuter que nous nous dirigeons vers le carré médiatique. Je ne me plains pas : plus vite cette corvée est effectuée, plus vite je pourrais me concentrer sur la voiture. D'autant plus que je sais que j'ai une interview de programmée avec une chaine française cet après-midi. L'inconvénient de ne pas rouler de la journée.

J'explique donc une bonne dizaine de fois mon ressenti après ma journée au volant hier, et une fois que j'ai enfin terminé de déambuler de journaliste en journaliste en me répétant inlassablement je retrouve Charlène qui semble bien trop heureuse de me voir blasé. C'est simple plus les journalistes me torturent, plus son sourire s'agrandit. De mon côté, le seul point positif à tout ce côté médiatique c'est la présence de Charlène à mes côtés. Sans ses obligations, elle ne serait pas là, ce qui fait une raison suffisante pour accepter de l'endurer.