Chapitre 36

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- Charlène -

Samedi 11 juin 2022

Les nausées matinales auront raison de moi un jour c'est certain. C'est un enfer, et je prie pour que ces dernières ne s'éternisent pas. J'aime les grasses matinées, et être réveillée chaque matin par ces envies de vomir et me retrouver agenouillée devant la cuvette des toilettes sincèrement c'est tout sauf agréable. 

Ce matin encore, me voilà donc en train de rendre mon repas de la veille pendant que mon estomac se retourne. J'envisagerais bien de sauter ou décaler le repas du soir, mais j'ai déjà pu constater que c'était inefficace : c'est même pire lorsque j'ai le ventre vide. De toute façon il n'y a pas vraiment de mieux dans cette situation ...

Pour ne rien changer, Charles que j'ai à nouveau réveillé en quittant le lit se trouve à mes côtés. Et tandis que de façon très glamour j'attends la tête au-dessus de la cuvette de voir si mon corps a enfin fini de faire des siennes, lui passe tendrement une main dans mon dos et de l'autre il tient comme il peut mes cheveux. Un début de relation rempli de romantisme il n'y a pas à dire. Le pauvre.

« Tu veux un peu d'eau ? »

Je hoche doucement la tête sans oublier de soupirer, et je ne bouge pas du sol durant les quelques instants qu'il met à revenir avec un verre d'eau. Charles m'aide à me relever, et tout en prenant appui sur lui je me rince rapidement la bouche au robinet avant de boire l'eau qu'il m'a ramené. Le même rituel tous les matins.

Autant dire que je préférerais que notre premier rituel du matin soit de se blottir l'un contre l'autre et de s'embrasser. Mais non... Voilà ce qui se passe quand on fait tout dans le désordre.

Enfin Charles est tellement prévenant que même ces moment peu charmants restent très tendres. Il a toujours un petit geste, un petit mot, une petite attention adorable. Comme lorsqu'il reste dans mon dos, la tête posée sur mon épaule alors que je me brosse les dents essayant désespérément de faire disparaître ce goût amer désagréable et persistant.

« Tu sais que tu as l'air d'un psychopathe un peu comme ça ? Je demande en croisant son regard dans le miroir.

- Merci, il fait une moue boudeuse. J'ai juste perdu assez de temps loin de toi. »

Seigneur, comment ai-je fait pour être juste amie avec lui pendant ces années ? Tout est si simple, si naturel, si beau et si évident entre nous. C'en est presque déroutant. Et partageant malgré mes remarques provocatrices son avis je me laisse aller contre lui. Néanmoins même si sa présence est apaisante là tout de suite après tout ça, je ne rêve que d'une chose.

« Je vais prendre une douche » j'annonce en me tournant vers lui.

Il ne répond rien, et je me contente de déposer un baiser sur sa joue avant d'aller chercher une serviette que je reviens poser sur le rebord du lavabo. Mais alors que je cherche après l'un des tapis de bain sur les étagères, je note que Charles enlève son t-shirt. Et si je ne me prive pas de la vue je ne peux m'empêcher de rire doucement en lui demandant ce qu'il est en train de faire.

« Quoi ? Il me regarde l'air sincèrement étonné. Tu as parlé d'une douche non ?

- Oui j'ai dit que j'allais prendre une douche, toute seule. »

Alors que je lui réponds, je lève les yeux au ciel avec un sourire amusé et face à son air boudeur et suppliant je viens me lover contre lui en passant mes bras dans son dos, pas décidée à changer d'avis. Même si la tentation est extrêmement grande.

« C'est plus écologique à deux, il tente me faisant éclater de rire.

- On a dit qu'on y allait doucement tu te rappelles ? J'essaie de me montrer raisonnable pour deux.

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