Chapitre 25

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- Charles -

Lundi 16 mai 2022

« Je suis enceinte. »

Ces mots mots flottent entre nous dans le silence absolu qui nous entoure simplement rompu par les sanglots irréguliers de Charlène.

Enceinte.

C'est comme si sur le moment ce mot refuser de faire sens dans mon esprit. Ou en tout cas, comme si je rejetait ce que ce mot implique.

D'un côté je suis soulagé parce que cette annonce aussi surprenante et inattendue soit-elle signifie qu'elle va bien. Mais d'un autre côté je suis complètement paniqué et ce pour diverses raison.

Charlène de son côté me fixe d'un regard encore pleins de larmes mais surtout à la fois si désolé et perdu que je n'ose même pas imaginer le bazar qui doit régner en elle. Nul doute qu'elle n'a pas encore encaissé ni digéré la nouvelle non plus.

Cependant, de mon côté alors que je commence à me faire à l'idée de la réalité de ce qu'elle vient de m'annoncer, une nouvelle idée commence à germer. Ou plutôt un doute. Et je ne sais pas comment le formuler sans la blesser.

Évidement notre nuit passée ensemble à Imola me revient immédiatement en mémoire, de même qu'un détail extrêmement important qui aurait dû m'alerter bien avant : nous ne nous sommes pas protégés.

J'ignore à quel moment j'ai pu être stupide d'abord au point d'oublier tout sens des responsabilités ce soir là, puis simplement omettre dans mon esprit ce détail qui n'en est pas un. En effet, depuis je n'avais jamais envisager cette possibilité.

Il faut dire aussi qu'il y avait tellement de choses qui luttaient en moi depuis que finalement je n'ai jamais repensé au côté technique de la chose. Évidement cette nuit vit dans mon esprit, mais pas pour me demander si j'ai pensé au préservatif.

Non, c'est plutôt cette ambivalence entre le fait que c'était certainement la nuit la pluie incroyable de ma vie durant laquelle j'ai envie céder à cette envie, à ces sentiments que j'avais enfouis en moi toutes ces années. Et qui se sont vus le temps d'une nuit au moins partagés.

Et d'un autre côté, la réaction de Charlène pour qui ce dérapage n'a visiblement pas été une révélation puisque c'est elle qui a proposé de faire comme si ce n'était jamais arrivé. « On a trop bu et c'est arrivé. » Voilà ce qu'elle a dit. J'imagine que le fait qu'elle n'ait pas utilisé le mot erreur est déjà un moindre mal, cela dit je n'avais pas vraiment espéré ces conséquences.

J'imagine que ce n'est pas parce que j'ai pris conscience du fait que je ressentais bien plus que de l'amitié pour elle que cela doit être réciproque. Cependant sa réaction lorsque j'ai débarqué dans sa chambre ce soir là et la nuit que nous avons passé ensemble pouvait me laisser espérer au moins l'arrivée d'un doute dans son esprit. Au lieu de quoi elle s'est complètement fermée, et depuis même si elle maintient que ça n'a rien changé la distance entre nous n'a cessé de grandir.

Peut être était-ce la preuve d'un doute dans ses sentiments, peut être simplement qu'elle ne savait pas comment agir avec moi. Le fait est que je ne pouvais pas la perdre, alors si ce qu'elle souhaitait c'était d'oublier et de reprendre notre amitié, je devais accepter la situation.

Maintenant, cela ne règle aucunement cette question qui embrouille mon esprit et dont je ne trouve aucune formulation satisfaisante qui ne soit pas maladroite, brutale ou vexante pour elle. Mais le fait est que si la possibilité qu'elle soit enceinte soit une conséquence de notre nuit à Imola, je ne peux ignorer le fait qu'elle ait couché avec Pierre peu avant.

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