Chapitre 22

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- Charlène -

Dimanche 24 avril 2022

« Charlène, il a plus de dix secondes d'avance, arrête de me détruire le bras pour rien.

- Je te détruis le bras si je veux, maintenant arrête de râler, tu me déconcentres. »

Arthur rit à mes côtés, et malgré sa tentative de se dégager je ne bouge pas d'un millimètre accrochée à son bras comme si c'était ce qui me gardait debout. Ce qui n'est pas faux car mes jambes flagellent d'émotions. C'est le dernier tour, et je n'attends qu'une chose que cette dernière minute s'écoule et que le drapeau à damiers soit enfin brandi pour pouvoir respirer à nouveau correctement.

Ce qui arrive pour notre plus grand bonheur à tous quelques instants plus tard laissant place à une immense explosion de joie dans le garage.
Charles l'a fait.
Il a gagné un nouveau Grand Prix.

Je lâche finalement le poignet d'Arthur pour me jeter dans ses bras en pleurant déjà d'émotions, et rapidement il glisse sa main dans la mienne pour nous entrainer au bas du podium. Nous arrivons quelques instants avant la Ferrari et je ne le lâche pas tandis qu'il se fraie un chemin jusqu'à l'avant des barrières parmi les membres de l'écurie déjà présents. Évidement Charles célèbre d'abord debout sur sa monoplace avant de venir se jeter dans les bras des membres de son équipe qu'il étreint dans un joyeux désordre.

Alors qu'il arrive à notre niveau, Charles referme ses bras autour de nous deux en même temps, et étonnement cette étreinte me semble trop courte. Surtout que lorsque nos regards se croisent j'ai la sensation d'y lire une étincelle nouvelle, que je ne comprends pas, mais qui électrise littéralement mon corps.

Tandis que je le regarde s'éloigner pour la pesée et l'interview réglementaire, Arthur passe un bras autour de mes épaules et j'essaie de chasser cette sensation étrange. Pourtant cette dernière ne me quitte pas un instant. Ni quand j'écoute sans comprendre les réponses de Charles aux questions du commentateur, ni quand j'admire à travers mes larmes Charles monter sur la plus haute marche du podium, ni quand j'écoute avec émotion résonner notre hymne national, et encore moins lorsque je le rejoins dans sa driver room avant de nous rendre au carré médiatique.

J'y arrive quelques minutes avant lui, et sans comprendre pourquoi, une sorte de pression monte en moi. Ça n'a aucun sens, c'est Charles qui revient après sa course, comme toujours. J'essaie de mettre mon état sur le compte de sa victoire mais la vérité c'est que j'ai la sensation que les choses ont été différentes toute la semaine. Chacun de ses regards semblait plus intense, c'est comme si une information m'échappait sans que j'arrive en identifier la nature ou l'origine.

« Eh mais c'est mon champion ! »

Dès qu'il franchit la porte, je chasse ses réflexions de mon esprit et je me précipite dans ses bras. Tant pis si sa combinaison est noyée de champagne, c'est le charme de la victoire. La tête enfouie dans son cou, je souris alors que je sens sa prise autour de moi de resserrer. Puis je me recule juste assez pour pouvoir relever mon regard vers lui avant de reprendre :

« Oh mon dieu Charles c'était magique ! Tu es été juste incroyable, j'ai bien cru que j'allais broyer le bras d'Arthur avant la fin. Mais bon j'avais tellement peur qu'il se passe quelque chose alors que tu la méritais tellement et ...

- Charlène, respire. »

Charles m'arrête en posant ses deux mains en coupe autour de mon visage, et je réalise en fixant son sourire amusé que je me suis mise à parler dans tous les sens. Mais alors que je m'apprête à ajouter une dernière remarque, mon regard plonge dans celui de Charles et je suis comme hypnotisée. Soudainement j'ai conscience de sa proximité, je sens son souffle chaud caresser ma peau de même que son pouce qui effleure ma joue ...
Alors n'y a plus que lui et moi.

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