Chapitre 39

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- On that lonely night (lonely night)
Said it wouldn't be love
But we felt the rush (fell in love) -

- Charlène -

Jeudi 23 juin 2022 (Monaco)

« Il ne risque pas de s'arrondir si tu clignes des yeux tu sais. »

Confortablement installée sur le lit de la chambre son appartement, je passe distraitement ma main dans ses cheveux  alors que la tête de Charles repose sur moi et qu'il observe religieusement mon ventre découvert - car laisser mon t-shirt en place semblait trop lui demander. Mes commentaires ne sont que du cinéma, il le sait. Même si je suis moins euphorique que lui - il faut dire que un tel niveau d'excitation relèverait à coup sûr de la psychiatrie - le voir si heureux et impliqué fait toujours apparaitre ce même sourire stupide sur mon visage.

«  Quand est-ce qu'on retourne le voir ? demande-t-il avec un regard suppliant presque enfantin.

- Tu dis ça comme s'il se trouvait ailleurs et qu'on allait lui rendre visite, je ris doucement.

- C'est ça moque-toi, bougonne-t-il.

- La semaine prochaine, je mets fin à sa torture, juste avant de partir en Angleterre. »

Le soulagement et la joie qui nait en lui illumine son visage déjà radieux en même temps qu'ils font s'accélérer mon rythme cardiaque. Être aussi parfait ne devrait pas être permis.

« Tu crois qu'on pourrait acheter le matériel pour faire une échographie à la maison ? Lance-t-il soudainement.

- Pardon ? J'éclate de rire complètement décontenancée par sa proposition. Non, enfin ... non.

- Rhoo, boude-t-il. Je veux voir notre mini-nous plus que deux ou trois fois cinq minutes moi ... c'est pas juste. »

Tout en râlant de la sorte, ayant visiblement abandonné l'idée de voir mon ventre s'arrondir dans la seconde, Charles se redresse et vient planter ses deux émeraudes suppliantes devant moi. J'ignore s'il essaie sérieusement me convaincre de la possibilité de cet achat ou non mais sa petite moue boudeuse est tout simplement trop craquante et adorable. Aussi je décide d'ignorer cette fantaisie, et à la place de céder à cette envie incontrôlable de venir plaquer mes lèvres sur les siennes. 

L'atmosphère change en un instant, et après la légèreté c'est une tension nouvelle qui s'anime dans la pièce. Celle de nos lèvres qui se cherchent et se caressent. Celle de nos langues que se provoquent et se taquinent. Celle de nos corps qui s'appellent et se frôlent. Une tension à laquelle nous tentons de résister depuis des semaines et qui devient de plus en plus difficile à garder sous contrôle.

Pourtant malgré ses mains ancrées fermement sur mes hanches, malgré la bosse proéminente que je peux sentir contre mon bas-ventre alors qu'il se tient au dessus de moi, malgré ses yeux brûlants de désir, Charles ne tente rien. Attendre est mon choix, et il le respecte, aussi même s'il adore me provoquer il ne tentera rien qui pourrait donner l'impression de me forcer la main. Si nous devons à nouveau franchir cette étape du sexe, ça sera à moi de faire le premier pas j'en suis consciente.

« Je vais prendre une douche, halète-t-il en se détachant soudainement. On va être en retard sinon. »

Me laissant là, pantelante et le souffle court, Charles se recule alors et quitte le lit pour rejoindre la salle de bain attenante à sa chambre. Comme si ce n'était pas déjà assez cruel et comme je le disais il adore me provoquer pour tenter de me faire craquer. Et c'est précisément ce qu'il fait. En effet, alors qu'il se dirige d'un pas nonchalant vers l'autre pièce, il commence à enlever ses vêtements qu'il laisse tomber sur le sol en chemin. Traitre.

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