Love & friendship

Chapitre 48

- Charles -

Jeudi 25 août 2022 (SPA, Belgique)

Les vacances sont déjà terminées et même si j'ai hâte comme toujours de reprendre ma place derrière le volant, cette année pour une fois je n'aurais pas été contre quelques jours de plus. Nous avons passé tout notre temps ensemble avec Charlène pourtant l'idée de ne plus pouvoir être collé à elle, l'embrasser, lui faire l'amour ou simplement la regarder toute la journée me déprime au plus haut point. Peut être que c'est le fait que nous ayons passé la dernière semaine après notre retour de Grèce à établir nos critères et nos envies avant de contacter une agence immobilière pour se lancer dans notre nouveau projet qui est la suite logique des choses : acheter une maison ensemble.

Nos appartements sont biens beaux, pratiques et assez spacieux on ne va pas se mentir mais ce n'est pas pareil que d'avoir notre chez nous incluant un immense jardin pour y voir courir dans un futur proche ce petit mini-nous qui ne cesse de grandir chaque jour. Cette idée ou plutôt cette envie de vivre quotidiennement avec Charlène se faisait de plus en plus grande dans mon esprit mais je craignais de la braquer en l'évoquant trop tôt. Autant dire que j'ai été plus que ravi et assez ému lorsque c'est elle qui a finalement proposé que nous passions ce cap. Mais aujourd'hui l'impatience de voir cette étape se concrétiser m'empêche d'être complètement concentré surtout lorsque nous nous retrouvons une nouvelle fois sous le même toit, même si ce n'est pas encore le nôtre.
Bientôt ce sera le cas j'espère.

Pour le moment c'est donc une grande maison proche du circuit que nous partageons temporairement avec Arthur et Lorenzo pour le week-end et j'apprécie d'y être enfin de retour après une longue journée médiatique chargée en briefings. Se remettre dans le bain est toujours particulier mais affronter les journalistes pendant des heures n'est jamais ma manière préférée de replonger. Surtout que sans surprise je n'ai pas échappé aux nombreuses questions sur ma relation avec Charlène, certains semblent parfois oublier que nous sommes ici pour piloter et que nos vies privées ne devraient même pas être mentionnées dans ces interviews. Enfin c'est le revers de la médaille : être un pilote dans la catégorie reine veut dire devenir une personnalité publique et dire adieu à une véritable vie privée.

Mais pour l'heure, ce n'est pas le moment de penser à ça : une soirée de détente entouré de mes frères et de la femme que j'aime m'attend alors les émotions négatives ne sont clairement pas les bienvenues. C'est la dernière soirée réellement tranquille du week-end avant que tout ne s'emballe à partir de demain or je compte bien en profiter sauf que pour cela il faudrait que j'arrive à trouver Charlène. Vu le temps pluvieux et la température assez basse elle est rentrée la première, rien ne servait de rester s'engeler dans l'hospitalité elle était aussi bien au chaud et confortablement installée ici pour attendre que j'en ai enfin terminé avec mes obligations du jour. Surtout dans son état, Charlène a beau me répéter qu'elle n'est pas en sucre, il n'empêche qu'elle doit faire bien plus attention. Je dois faire plus attention à elle, enfin à eux.

C'est dingue comme cette simple évocation de notre enfant à venir est capable de faire apparaître ce sourire ridicule sur mes lèvres. On m'aurait dit il y a quelques mois que je serais la personne la plus heureuse de la terre à l'idée d'être papa d'ici le début de l'année suivante, je n'y aurais pas cru. Fonder une famille a toujours fait parti de mes projets mais clairement pas aussi tôt, pourtant maintenant que ça arrive je n'ai aucun doute sur ma joie infinie. Désormais cela me semble au contraire simplement logique, évident et naturel. Que ce soit Charlène et moi, ou le fait que nous attendions le plus heureux des événements. En fait, j'en suis convaincu : il n'aurait jamais pu en être autrement, notre histoire était écrite à l'avance. C'est certain.

« Tu as vu Charlène ? J'interroge Lorenzo que je découvre seul dans la grande pièce de vie.

- Dans la cuisine, avec Arthur, ajoute-t-il l'air désespéré. Sûrement en train de s'entretuer ou de mettre le feu à la maison va savoir.