Chapitre 4

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- Charlène -

Samedi 26 février 2022 (Monaco)

« Ce culot ! Mais en quoi ça le concerne ? Surtout qu'aux dernières nouvelles ces deux dernières années il n'en avait pas grand chose à faire de ce que tu faisais. Franchement ce mec ne manque pas d'air, moi je te le dis. À croire qu'il est jaloux. Ridicule.  »

Je soupire amusée en entendant ma meilleure amie s'énerver de la sorte, tout en n'oubliant pas de mettre ponctuellement des M&M's dans sa bouche ce qui fait en réalité tout le charme de sa petite tirade. Après avoir rempli à nouveau le bol de munitions, je reprends donc place à ses côtés dans le canapé de mon appartement qui est devenu pour l'après-midi notre QG.

Il faut dire que les ragots et les discussions entre filles : c'est du sérieux.

« J'en sais rien, je t'avoue que je n'ai pas fait durer la conversation assez longtemps pour le savoir.

- Je t'imagine tellement en train de lui claquer la porte au nez, s'amuse-t-elle en plongeant sa main dans le bol. J'aurais payé cher pour voir sa tête quand c'est arrivé. Le choc mêlé à l'indignation. »

Elle rit à gorge déployée en penchant sa tête en arrière si bien qu'elle manque de s'étouffer avec l'une des cacahuètes enrobées de chocolat qu'elle venait de mettre dans sa bouche. Et cette fois c'est à mon tour de rire.

« En tout cas ce qui est sûr, je reprends entre deux bouchées, c'est que toi qui avait peur de voir se raviver la flamme comme tu dis entre nous, à part les brasiers de la colère, il n'y a rien d'autre qui brûlait entre Pierre et moi à Barcelone. »

Comme si c'était un élément à célébrer, je tends mon verre de jus d'orange vers elle avant de terminer mon petit discours :

« Notre histoire est comme je te l'avais dit : morte, éteinte et enterrée.

- Alléluia ! »

Nous trinquons à cette grande nouvelle, qui franchement au bout de deux ans de séparation n'en est pas une mais en même temps quand je me revois à cette période je comprends son soulagement. Après notre rupture, les choses ont été assez compliquées et Emmy n'a rien raté de ma descente aux enfers. Or, quand on sait dans quel état j'étais, on comprend mieux que le fait de savoir que je ne risque pas de céder à nouveau à ses yeux bleus hypnotisants est une victoire, même encore maintenant.

« Et Charles ?

- Comment ça Charles ? On est amis je vais devoir te le répéter combien de fois ? Je soupire nous revoyant déjà avoir la même sempiternelle conversation.

- Eh je n'ai rien dit ! Se défend-t-elle en levant les mains en l'air. Je voulais juste savoir ce qu'il pensait du comportement de Pierre, et aussi comment ça s'est passé entre eux maintenant qu'il sait que vous êtes toujours en contact ?

- Il a dit que c'était Pierre et qu'il ne fallait pas chercher à comprendre, même lui ne saurait sûrement pas l'expliquer. Et pour répondre à ton autre question, quand Charles lui a dit il s'est barré et depuis c'est le silence radio.

- Il est vraiment chelou ce type. Sérieusement ça fait des années. Tu pourrais m'annoncer que tu couches avec Thibault j'en aurais rien à faire sérieux. Je te dirais juste que tu perds ton temps et que même au lit ça ne vaut pas spécialement le détour à part si tu aimes le sexe planplan et sans saveur mais ... eh ! »

L'oreiller que je viens de lancer sur elle atteint sa cible, et nous éclatons de rire à deux en même temps. Cette propension qu'elle a de tout ramener au sexe me sidère toujours autant.

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