Love & friendship

Chapitre 20

- Charlène -

Mercredi 13 avril 2022

Dormir la moitié du vol n'était peut être pas une idée très pertinente. Me voilà encore plus perturbée qu'à mon arrivée en Australie. J'imagine que mes nuits agitées depuis quelques jours n'aident pas non plus à ce que je sois dans les meilleures conditions pour essayer de retrouver un rythme normal.

Moralité depuis notre arrivée dans la principauté lundi en toute fin de journée je n'ai pas quitté mon lit. Enfin si hier, vers 16 heures pour aller ouvrir au livreur de pizza mais pour être honnête j'ai passé la majorité de mon temps à dormir ou au moins à végéter dans mon lit n'arrivant pas à retrouver mes marques.

Il est deux heures du matin la première fois que j'émerge - en même quand on s'endort à dix-huit heures, j'imagine qu'il ne faut pas s'étonner. Comme je le fais depuis que nous avons atterri en Europe, la première chose que je fais c'est consulter mon portable obstinément vide de notifications de la part de Charles.

Certes c'est moi qui lui ai dit de partir et qui l'ignore depuis des jours, il n'empêche qu'une part de moi espérait qu'il reviendrait, qu'il aurait une bonne excuse et qu'on pourrait tout arranger.
Mais visiblement je faisais erreur.

Des messages m'attendent bien sur mon portable, mais aucun de ceux que j'aimerais voir. Pire j'ai presque envie de dire que ceux qui s'affichent n'augurent rien de bon.

Arthur : Depuis quand vous vous disputez avec mon frère ? 🤨

Carla : Je ne sais pas ce qu'il s'est passé avec Charles, mais si tu as besoin de parler n'hésite pas 😘

Ils sont adorables, vraiment. Mais si leur sollicitude me touche, elle m'indique surtout que Charles leur a parlé de ce qui est arrivé. Et c'est tout. Comme si notre situation était un état de fait, et qu'il ne comptait rien faire pour l'arranger.

Peut être que ça l'arrange finalement.
Désormais il a tout l'espace qu'il voulait.
Au moins je ne l'étouffe plus.

Alors que des larmes commencent à perler à nouveau sur mes joues, j'enfonce mon visage dans l'oreiller et en essayant de repousser toutes ces images, toutes ces réflexions et tous ces souvenirs qui tentent de se frayer un chemin dans mon esprit j'attends simplement que le sommeil m'emporte à nouveau et m'offre une délivrance temporaire.

Le réveil affiche près de dix heures lorsque je suis tirée des mes rêves agités pour la seconde fois. Une sensation de picotement au niveau de mes yeux me rappelle que j'ai eu une nuit plus que compliquée, mais si je voudrais simplement rester dans mon lit le temps de de sortir pleinement et tranquillement du sommeil, la sonnette résonne une seconde fois dans l'appartement m'indiquant que je n'avais pas rêvé et que je n'ai pas vraiment le choix que de me lever.

C'est donc sans jeter un oeil au miroir que je me dirige tel un zombie dans l'entrée. Je porte un legging et un sweat trop grand ce qui veut dire que ma tenue est décente, pour ce qui est de ma coiffure tant pis si mes cheveux ne ressemblent à rien, c'est une conséquence à prévoir lorsque l'on me tire du sommeil.

Ça, et la mauvaise humeur.
Évidemment.

Sauf qu'au moment d'ouvrir la porte, c'est un flot très contrasté d'émotions qui me traverse.
Un soulagement et une joie immenses.
Un agacement et une colère tout aussi importants.

D'abord sans un mot, je me contente de faire demi-tour pour rentrer dans mon appartement laissant la porte ouverte invitant donc indirectement mon visiteur à entrer. Et ce n'est que lorsque je me laisse tomber dans mon canapé que je me décide à réellement relever les yeux vers lui tout en soupirant :