- Charlène -
Dimanche 10 juillet 2022 (Spielberg, Autriche)
Cela fait plusieurs minutes que Charles m'écoute parler dans le vide, enfin pas dans le vide, mais clairement mon petit speech de motivation avant la course n'est ni de grande qualité ni très utile. Il sait déjà tout ce qu'il a à faire et à en juger par son petit sourire en coin, je dirais que s'il me regarde avec attention, il n'entend rien de ce que je lui raconte. Pas attentivement en tout cas.
« Désolée, je me stoppe en plein milieu. Je parle trop quand je stresse. »
Tout en soupirant je m'arrête devant lui consciente de ne pas vraiment aider. Un peu honteuse, je baisse la tête en jouant avec mes doigts cependant ceux de Charles viennent rapidement s'y mêler et je me laisse faire lorsqu'il me ramène vers lui. Il est assis sur sa table de massage dans sa driver room et je me retrouve rapidement entre ses jambes, c'est à dire presque collée à lui.
« Cha', commence-t-il doucement en souriant, regarde-moi. »
Ses doigts se posent doucement sur mon menton alors qu'il m'invite à relever les yeux vers lui. Sa main droite caresse ensuite ma joue alors que son regard plonge dans le mien faisant disparaître en un instant toutes mes peurs.
« Tu sais que tu es mignonne quand tu stresses et que tu essaies de me motiver ? »
Sourire de la sorte devrait être interdit par une loi, il est bien trop craquant que c'en est criminel. En tout cas, à défaut d'être convainquant, mon discours aura au moins détendu l'atmosphère malgré tout.
« Ta maman s'inquiète beaucoup trop, murmure-t-il en posant cette fois ses mains sur mon ventre. Si tu veux un secret, je pense qu'elle va encore massacrer le bras de tonton Arthur pendant toute la course.
- Eh ! Je m'exclame en feignant d'être offusquée. Ton papa n'a qu'à doubler Max dès le départ et rester sagement en tête pendant toute la course, comme ça maman ne sera pas stressée. »
Alors que je ris toute seule de ma remarque m'attendant à ce que Charles me réponde un truc du genre « comme si c'était facile » ou « Si c'était si simple je le ferais à chaque fois » ce n'est pas le cas. En fait, il ne répond rien du tout et ça ne lui ressemble pas. Surprise je relève la tête vers lui mais Charles fixe toujours mon ventre. Pour lui faire comprendre ma question silencieuse je passe mes doigts dans ses cheveux, et lorsqu'il relève ses yeux vers moi ils sont brillants d'émotions ce qui me déstabilise encore plus.
« Qu ... quoi ? Pourquoi tu me regardes comme ça ? »
Inquiète d'avoir dit quelque chose de mal malgré le regard doux et plein de tendresse qu'il pose sur moi qui me confirme pourtant le contraire, je ne peux m'empêcher de douter.
« Rien. C'est juste la première fois que je t'entends lui parler en disant papa, c'est tout. »
Cette fois, c'est à mon tour de rester interdite face à sa réponse. Il a raison, et je ne m'étais même pas rendu compte que j'avais par réflexe employé les mots que lui, ou plutôt leurs pendants. Sauf qu'au lieu de me figer, je ne peux faire autrement que de sourire sincèrement à Charles émue à mon tour. Mais c'est vrai c'est qu'il le sera bientôt : papa. Le papa de notre enfant.
Ses lèvres se posent tendrement sur mon ventre à travers mon t-shirt, et nous sentant tous les deux bien trop attendris et touchés par ce petit moment de douceur, je balaye d'un revers de main la larme solitaire qui m'échappe avant de reprendre la parole.
« Bon, et si on arrêtait d'essayer de se faire pleurer et que tu allais nous chercher cette victoire Charles ?
- À vos ordres princesse, souffle-t-il en se relevant. Garde tes larmes pour le moment où je soulèverais ce trophée tout à l'heure.
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Love & friendship
FanfikceUne arrivée remarquée sur les paddocks, ou plutôt un retour qui ne passe pas inaperçu. Plus de deux ans après sa rupture avec l'un des pilotes de la grille, elle fait son retour auprès d'un autre pilote avec lequel elle va travailler. Les choses s...