Chapitre 10

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Potentiels sujets sensibles ‼️

- Charlène -

Mardi 15 mars 2022

Après ma rupture avec Pierre j'ai d'une certaine manière perdu le contrôle de moi-même. Je souffrais de la distance entre nous et c'est une des raisons qui ont motivé notre séparation, cependant ce n'était rien par rapport au vide immense qui a pris possession de moi lorsque nous avons rompu. J'avais la sensation que ma vie était un échec et surtout l'impression de ne plus rien ressentir.

Je n'étais plus rien.
Une simple coquille vide.

Pour compenser, j'ai commencé à sortir avec une bande d'amis de la Fac ce que je m'interdisais de faire lorsque nous étions ensemble préférant passer mes soirées de libre en visio avec Pierre qui était souvent à l'autre bout du monde ou bien avec lui si j'avais la chance de pouvoir le voir entre deux Grand Prix.

Sauf que les choses ont rapidement dérapé.

D'abord nous ne sortions que le week-end et nos soirées étaient plutôt calmes. Ensuite sortir et danser a commencé à ne plus être suffisant pour me sortir Pierre et notre rupture de l'esprit, alors j'ai noyé mes pensées négatives dans l'alcool. Un remède efficace qui m'embrumait assez l'esprit pour oublier au moins le temps de quelques heures ma peine.

De fil en aiguille, notre petit groupe s'est restreint à mesure que nous avons commencé à prêter de moins en moins d'importance à nos cours, et que les soirées se sont multipliées si bien que nous sortions même en semaine. J'ai même fini par prendre mes distances avec Emmy durant cette période car je refusais d'entendre son discours m'expliquant que je faisais n'importe quoi.

Si j'avais su comment tout cela finirait ...

Mais trop obnubilée par cette volonté d'oublier ce vide dans ma poitrine j'ai préféré continuer de m'enfoncer dans cette spirale si bien que j'ai fini par devenir dépendante. Nous n'étions plus que trois, et avec Bianca et Enzo nous sortions désormais presque tous les soirs. J'ignore quelles étaient leurs motivations, mais le fait que nous partagions ce besoin d'oublier.

La nuit c'était club, alcool à flots et flirts sans lendemain.
La journée gueule de bois, inactivité et déprime.

Mon appartement était devenu notre QG et ce rythme endiablé a duré plusieurs semaines.

Jusqu'à ce que la situation ne dérape.
Au sens propre comme au figuré.

Un samedi soir nous nous sommes rendus dans le même club qu'à l'accoutumée. Nous avons enchaîné les verres et nous nous sommes déhanchés jusqu'au bout de la nuit. Le jour pointait déjà le bout de son nez lorsque nous avons mis les pieds dehors. Et il pleuvait. Il pleuvait des cordes. Hors de question de rentrer à pieds en talons et robe ultra courte. Bianca était formelle sur ce point.

Ce n'était pas la première fois que nous rentrions en voiture de nos virées nocturnes. Bianca a pris le volant, Enzo le siège passager et de mon côté je me suis installée à l'arrière. L'alcool coulait dans nos veines, et aucun de nous n'a réalisé à quel point ce combo ne faisait pas bon ménage.

Le jour n'était pas encore levé, des nuages gris recouvraient le ciel et empêchaient les premiers rayons du soleil de percer nous plongeant encore dans l'obscurité. La musique bourdonnait à fond dans l'habitacle. Il n'y avait que quelques kilomètres à faire. Une route que nous connaissions par coeur. Et insouciants nous chantions à tue-tête.

Bianca a vu le cycliste juste à temps. Elle a donné un coup de volant pour l'éviter tout en écrasant la pédale de freins, c'est là qu'elle a perdu le contrôle de la voiture.
Un simple écart par temps sec avec un conducteur à l'affut.
Un drame pour un conducteur alcoolisé un jour de pluie.

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