Love & friendship

Chapitre 49

- Charlène -

Vendredi 9 septembre 2022 (Monza, Italie)

J'ai longtemps vécu dans l'erreur de croire que se lever bien après le soleil sans alarme et entourée d'une couverture moelleuse était le meilleur réveil qui puisse exister. J'ignorais alors à quel point je pouvais être dans l'ignorance la plus totale de ce qu'était un réveil agréable ou même un réel moment de bonheur. Et si rien ne vaut la sensation du corps chaud de Charles à mes côtés chaque matin, les frissons provoqués tout le long de ma colonne vertébrale alors qu'il dépose une pluie de baisers humides sur la peau nue de mon dos en remontant jusque ma nuque me font découvrir une fois encore que chaque matin peut être encore plus magique que le précédent.

Moi qui était encore profondément endormie il y a quelques instants ou au moins bien décidée à prétendre l'être jusqu'à ce que mon réveil ne vienne ruiner mon sommeil et m'indique qu'il est l'heure maximale de se lever - moment critique que je n'atteins que très rarement dans les faits car l'horloge interne de Charles le lève toujours bien plus tôt - me voilà bien éveillée. C'est toujours la même chose, s'il est réveillé je ne tarde jamais à l'être de mon côté également puisque rester sagement allongé à mes côtés ne semble pas être dans ses capacités. Il faut toujours qu'il vienne laisser courir ses mains ou ses lèvres sur ma peau ce qui est loin de me déplaire mais empêche toute prolongation abusive de mon sommeil. Pourtant entre la grossesse et nos prouesses charnelles répétées, mon corps ne dirait pas non à un petit extra question repos.

« Charles ... je marmonne la tête encore calée dans l'oreiller.

- Oui ma princesse ? »

Son souffle se répercute dans mon cou me faisant frissonner juste avant qu'il n'embrasse ma peau déjà brûlante j'en suis certaine tant l'effet que sa voix et son toucher ont sur moi. C'est bien simple, il suffit que je sente sa présence et ma température corporelle augmente de plusieurs degrés. Il y a vraiment des jours où je me demande comment j'ai pu être hermétique à cette alchimie entre nous pendant si longtemps avant de me rendre compter que Charles était tout ce que je désirais et que ce que je ressentais pour lui dépassait de très loin la simple amitié. Les ravages que le déni peu causer sont insoupçonnés, heureusement pour nous un peu d'alcool mêlé d'une grande dose de jalousie peuvent parfois remettre les pendules du destin à l'heure.

Bon avec un peu de désordre certes cependant je ne regrette rien du tout, sauf peut être d'avoir perdu tant de temps sans vivre ce bonheur total d'aimer Charles. Et encore, ces deux ans nous ont permis d'avoir une relation assez solide pour qu'aucun de nous ne prenne la fuite lors de la découverte de cette petite surprise qui est venue s'inviter de façon aussi imprévue que réjouissante. Et en parlant de notre mini-nous ce dernier ne cesse de grandir et tandis que je me retourne complètement n'étant pas très à l'aise sur le côté maintenant que je suis réveillée si la vue de mon ventre désormais clairement arrondie fait sourire Charles à s'en décrocher la mâchoire comme s'il le découvrait pour la première fois, une pensée un peu plus sérieuse s'impose à moi.

« Charlie, je reprends en passant ma main dans ses cheveux. Il faudrait qu'on discute sérieusement.

- J'avais des plans un peu plus intéressants en te réveillant mon amour si tu vois ce que je veux dire. »

Ses prunelles brillantes de malice plongent dans les miennes et ne pas céder à ses avances me demande de faire appel à tout mon self-contrôle. Pourtant même si sa proposition est plus qu'alléchante d'autant qu'il use de techniques sournoises en laissant courir ses doigts sur ma peau de façon trop sensuelle pour que je puisse réfléchir correctement. Il le faudrait réellement, faire preuve d'un peu de sérieux car il doit rouler tout à l'heure et surtout nous devons vraiment parler du fait que cacher mon ventre devient presque impossible. Je crains néanmoins que mes bonnes intentions ne fassent pas le poids face à la détermination et au charme irrésistible de Charles dont je ne vois plus les yeux ni le visage. Et à mon envie insaisissable de lui évidemment.