Chapitre 21

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- Charles -

Vendredi 15 avril 2022

Habituellement conduire m'aide à réfléchir, à faire le tri dans mon esprit. Et dieu sait qu'en ce moment au vu bazar régnant dans ma vie j'en aurais bien besoin. Les cinq heures de route séparant la principauté de Maranello semblaient ainsi toute désignées pour me permettre ce temps de réflexion, seul, au calme et dont j'ai tant besoin.

Mais ça c'était sans compter la présence de mon cher frère comme passager. Avec lui on peut oublier le calme et la sérénité. Surtout qu'il semble avoir une idée bien ancrée dans son esprit, et qu'il se montre plutôt ... obstiné.

« On ne peut pas parler d'autre chose ? Je soupire sans quitter la route des yeux.

- Pourquoi tu veux qu'on parle d'autre chose s'il n'y a rien de particulier à dire ? Je te demande simplement pourquoi tu n'as pas parlé de ta rupture, si on peut vraiment parler de rupture, avec Juliana à Charlène ?

- Comment ça 'si on peut parler de rupture' ? Tout est absolument terminé, et au cas où ça n'avait pas été clair la deuxième fois, notre conversation pour le moins houleuse de mercredi a fini de calmer ses éventuels espoirs. »

Je sens mes mains se serrer sur le volant en repensant à elle. L'idée qu'elle ait essayé de se mettre entre Charlène et moi me met déjà hors de moi, mais savoir que ses manigances ont fait souffrir Charlène, cela me révulse.

D'autant que lorsque j'ai débarqué chez elle mercredi, elle a d'abord cru que j'avais changé d'avis et s'est montrée très enthousiaste voire entreprenante. Ensuite, elle a tenté de jouer la corde sensible en prétendant que c'est Charlène qui avait mal interprété les choses terminant par sous-entendre que c'était elle la victime. Un grand cinéma ridicule qui ne m'a nullement attendri.

« Je faisais plutôt référence au fait que pour parler de rupture il faudrait qu'il y ait une vraie relation, ce qui n'était pas vraiment votre cas. Je veux dire on ne parle pas de rupture avec son plan de cul. »

Je n'apprécie pas vraiment cette dénomination, mais j'imagine qu'il n'a pas tort au final ni sur la forme ni sur le fond. Cependant je sais surtout que ce n'est pas le vrai sujet dont il veut parler. Ça serait trop facile.

« Donc, pourquoi tu n'as rien dit à Charlène ? Reprend-t-il sans surprise.

- J'en sais rien moi parce qu'on ne parle pas de nos relations, et que l'occasion d'en parler ne s'est pas présentée.

- Donc vous ne parlez pas de vos relations mais tu lui reproches de ne pas te parler du fait qu'elle ait couché avec Pierre ? Ça manque de logique.

- Pardon ? Attends, comment tu sais tout ça toi déjà ? C'est elle qui te l'a dit ? »

Je sais que Charlène s'entend très bien avec Arthur, et aussi harmonieux que puisse être le trio infernal qu'ils forment souvent avec Carla, je n'ai jamais ressenti la moindre jalousie vis à vis de leur relation. Je sais qu'elle n'a rien à voir avec celle que nous pouvons avoir.

Toutefois, je n'apprécie pas vraiment l'idée qu'elle puisse s'être confiée à lui et pas à moi.

« Non relax, elle ne me parle pas plus qu'à toi, garde ta jalousie. Elle en a parlé à Carla mercredi, et il se pourrait que j'ai entendu une partie de la conversation.

- Tu as entendu ou tu as espionné ? Je demande dubitatif.

- J'ai entendu par hasard, et vu qu'elles s'en sont rendu compte j'ai simplement fini de participer à la conversation.

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