Love & friendship

Chapitre 35

- Charlène -

Jeudi 9 juin 2022

La chaleur ici à Baku est étouffante sans surprise, heureusement que nous avons des chambres climatisées sinon je ne sais pas comment je ferais pour survivre. Heureusement également que je ne suis enceinte que de deux mois, autant dire que j'ignore comment je vais bien pouvoir faire en fin de saison quand nous serons au Brésil ou à Abou Dabi. Enfin de toute façon à ce moment là la chaleur ne sera pas mon seul problème et surtout je ne serais plus capable de cacher ma grossesse.

Ce sera déjà pas mal si j'arrive à la cacher jusque la trêve estivale, et à notre retour ce ne sera clairement plus envisageable. Je serais au début de mon cinquième mois lorsque nous irons à SPA autant dire que cela sera déjà bien visible.

En effet, nous avons pu voir ma gynécologue en urgence avant de partir cette semaine et elle a confirmé la date de conception à fin avril pour mon plus grand soulagement. Ce n'est pas que j'avais vraiment des doutes, mais il n'empêche qu'avoir une vraie certitude me permet d'être plus sereine.

Évidement à ce stade si précoce l'échographie n'a pas permis de vraiment voir le bébé, enfin l'embryon car c'était tellement tôt que ce dernier n'a pas encore atteint le stade de foetus. De même il n'était pas possible d'entendre son coeur battre et pour être honnête sur les images j'avais plus l'impression d'apercevoir une petite cerise qu'un bébé. Il faut dire qu'avec une taille de quelques centimètres ce petit bébé garde encore une grande part de mystère autour de lui.

Cela dit tous ces éléments ne m'ont pas empêché de pleurer tout le long, élément que j'ai évidement mis sur le coup des hormones, ce que n'a pas pu faire Charles lorsque quelques larmes lui ont échappé également. Ne pas pouvoir voir clairement un enfant sur ces images floues n'a pas empêché ce moment d'être très émouvant. Je crois d'ailleurs que c'est là sur cette table inconfortable alors que ma main serrait un peu trop fort celle de Charles que j'ai enfin pleinement réalisé que j'étais enceinte.

Ce fut comme une révélation dont je n'avais pas encore pris pleinement conscience : Charles et moi allons avoir un bébé. Ensemble.

Un petit bébé en bonne santé, logé au bon endroit, avec des mesures idéales : tout pour nous rassurer.

Sur une note moins positive, avant même notre rendez-vous je pouvais au moins confirmer la grossesse puisque je peux désormais oublier les grasses matinées. Non le réveil se fait de façon tout sauf agréable lorsque mon corps décide de rejeter tout ce que j'ai ingurgité tous les matins. Et comme si cela n'était pas suffisant, les nausées ont tendance à se répéter au moins une autre fois dans la journée, de façon toujours aléatoire. Autant dire que sur le paddock j'ai intérêt d'avoir toujours une poubelle à proximité.

Enfin j'espère surtout qu'elles ne vont pas trop se manifester car sinon cela risque de précipiter nos plans de garder l'information pour nous jusque la trêve. Cela dit alors que nous déambulons dans le paddock pour aller jusque la zone de presse et que je sens toutes les odeurs des stands de nourriture se mélanger les unes aux autres, je sens une sensation désagréable venir.

« Cha' tout va bien ? S'inquiète immédiatement Charles alors que je pose une main sur ma poitrine.

- Oui, je le rassure. C'est juste ... toutes ces odeurs. Mon corps n'est pas fan. »

Alors qu'il passe son bras autour de moi dans mon dos et même si j'apprécie ce geste, je relève un regard interrogateur vers lui. Rapidement il s'écarte à nouveau en me lâchant sans oublier de soupirer se rappelant que nous avons décider de garder notre relation pour nous encore au moins ce week-end.