Une nuit dans les bras du sultan

Chapitre 33

Cela faisait des heures que Farid attendait dans le couloir sombre de cet hôpital. L'inquiétude qui se lisait sur son visage n'était rien devant l'immense colère qui l'habitait.

Il arpentait le sol avec une folle envie de décapiter chaque tête qui se présentait à lui.

- V...votre altesse, vous devriez...

- Non! Siffla t'il dune voix terrifiante. Hors de question ! Je reste ici !

Son conseiller recula lentement devant l'inquiétante mine qu'il affichait. Personne n'osait venir lui parler. Karim, son autre ami qui était en voyage était venu le soutenir, sans pour autant risquer lui adresser un quelconque mot. Volodyr était lui aussi positionner dans un coin de la salle avec une mine pensante, l'esprit en pleine réflexion.

Sa récente femme et son jeune fils étaient tous deux victimes d'un attentat surprise au coeur de son antre. Il se souvenait avec précision la façon dont ils étaient projetés avec brutalité, le feu complètement éparpillé autour d'eux.

Farid serra les points si fort que ses phalanges devinrent blanches. Ses yeux n'étaient plus qu'un brasier infernal et sa mâchoire tressautait. Un rictus amer s'était formé au coin de ses lèvres.

Blessée gravement à la jambe et à la tête, son fils avait été vite prise en charge dès leur arrivée. Quand à sa femme, elle avait perdu connaissance tout suite après l'explosion et ses oreilles ne répondaient plus correctement. Quant à sa vue, on en espérait pas grand chose.

Une forte douleur s'empara de ses sens. Farid se laissait intérieurement punir pour son imprudence. Le pire dans tout ce raffut de malheur est que le responsable de cette perpétuelle souffrance errait encore dans la nature.

Farid serra de plus en plus la mâchoires jusqu'à les faire craqué. Il avait envie de tuer quelqu'un,  là tout de suite !

- Votre majesté ...

Un homme d'une soixantaine d'années avança vers lui, le visage blême.

- J'espère que vous avez de bonnes nouvelles docteur Yamed!

Le docteur baissa les yeux en se raclant la gorge , essuyant nerveusement les filets de sueurs qui coulaient le long de son visage, dont les couleurs s'évaporèrent lentement.

- Je suis au regret de vous dire que...les n...nouvelles sont beaucoup plus compliquées que cela.

Farid invita l'homme à poursuivre en se sentant au bord de l'explosion.

- Pour commencer , le cas de votre femme est moins compliqué. Elle a perdu la vue pour un temps non déterminé, mais passif. Quand à son ouïe,  cela ne prendra pas trop de temps; une semaine ou moins.

Bien sûr ! Songeait Farid rictus aux lèvres. Mais il savait que la suite n'allait pas lui plaire.

- Quand à votre fils... je... et bien...

- Quoi?! Qu'à t'il !

Après un long moment de silence dans lequel le médecin cherchait les bon mots, il déclara;

- Il est plongé dans un coma qui durera je ne sais combien de temps ... son cœur est faible,  une partie de sa jambe droite a été brûlée et son visage... C'est un véritable enfer...

Farid ferma furtivement les yeux. Son conseiller était gagné par l'horreur après chaque récit évoqué par le médecin.

Volodyr et Karim affichait une mine bien plus sombre encore.

- Nous ignorons s'il survivra...

Farid se retourna brusquement vers le médecin qui adoptait une mine désolé.

- Je suis extrêmement navré votre altesse ! Le choc a été très brutale pour lui, voir trop même. Et je me demande par quel miracle il est encore...

- Cela suffit !! Cria Farid les nerfs tendus , le visage déformé par la colère en se retenant encore pour ne pas étranglé le médecin.

- Je veux le voir tout de suite ! Rajouta t'il d'une voix à peine maîtrisée.

Le médecin ne mis pas de temps avant de le conduire à la salle où reposait son fils.

Lorsqu'il pénétra l'intérieur, son cœur cessa de battre pendant un instant.

Branché à de multiples appareils, le visage bandé entièrement dont les trous du nez restaient libre, son fils se reposait sur le lit. Toutes ses machines donnaient le tournis à Farid. Lui qui s'était promis de protéger sa famille quoi qu'il arrive,  le voilà servit !

Il s'approcha lentement , jusqu'à atteindre l'enfant. Il pouvait aussi voir son pied droit enroulé dans divers couche. Plusieurs fils reliés à un appareil était placé sur sa poitrine.

Une émotion très forte gagna le cœur du cheick à ce moment.  Il s'empara de la petite main qui reposait sur la poitrine du gamin en la serrant légèrement.

- Je te promet de te venger, fils... murmura til avec conviction, tout en laissant une larme couler librement le long de son visage.

Il embrassa son front bandé,  prêt à aller soutenir sa femme dans cette situation chaotique.

~

Sadia était à présent réveillée depuis deux bonnes heures. Elle était plongée dans un immense vide douloureux auquel bien sûr elle n'était du tout pas préparée.

Une larme vint s'échouer sur son visage zèbré de quelques cicatrices. Elle était dans un noir profond et ses oreilles ne lui envoyaient plus les sons de façons normale. Des flash incessantes revenaient perturber de temps en temps son esprit creusé par la douleur.

Elle osait à peine bouger le corps. Brouillé par divers bruits qui persécutaient ses tympans, Sadia avala sa salive lentement. La douleur lui déchirait le cœur car elle ne voyait et n'entendait plus rien.

Elle sentit tout à coup des mains s'emparées des siennes et les baisers. Elle reconnu instinctivement son mari et son odeur naturellement virile vint chatouiller ses narines qui avaient tant respiré le souffre d'une bombe.

Ce dernier l'embrassa tendrement le front et caressant ses cheveux. Sadia aurait voulu tout donner afin d'écouter ne serait ce sa voix pendant quelques secondes. Elle fondit en larmes lorsque le désespoir la gagna.

Elle ne savait même pas comment son fils se portait.

Son fils ! Dieu!

Se pourrait t'il qu'il soit mort?

Elle balaya cette perspective amère de sa tête car elle ne pourrait pas le supporter.

La chaleur réconfortante de son mari l'aida à retrouver un semblant de calme, mais sans pour autant être libérer de ses craintes.

Qu'allait telle devenir en étant dans cette situation ?

Elle se laissa sombrer dans un petit sommeil car elle se sentait épuisé après avoir déverser toutes les larmes de son corps. Elle priait aussi intérieurement qu'un miracle se produise , car elle ne savait pas si elle aura la force d'encaisser tout ce choc auquel la vie la confrontait.