Chapitre 3

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«ALLEZ HOP ON SE RÉVEILLE LÀ DEDANS » s'exclame la voix de Peter contre la porte avant de rentrer dans ma chambre alors que je me cache sous mes draps.

«Vous n'avez pas le droit de rentrer ici » dis-je alors qu'il se dirige vers les rideaux pour tirer un grand coup dessus pour laisser la lumière du jour entrer dans la pièce.

«Jusqu'à preuve du contraire, je suis chez moi ici, alors je rentre où je veux quand je veux » dit-il alors que je vois son fils adoptif dans le coin de la porte possédant un sourire narquois sur son visage.

«Mais enfin Peter, qu'est-ce que vous faites ici, veuillez sortir » s'exclame Florence «Ce sont les appartements d'une jeune femme ».

«Jeune femme qui est ma petite fille et qui se laisse un peu trop désirer, il est 8 heures du matin et elle n'est toujours pas levé » dit-il.

«Elle vient de faire un long voyage » dit-elle en poussent son mari hors de ma chambre «Zoé veuillez aider Maïa à se préparer je vous prie ».

Même pas 2 minutes plus tard, trois femmes rentrent dans ma chambre et j'ai l'impression que la pièce c'est transformé en moulin à vent.

Zoé finit par rentrer dans ma chambre et me sourit discrètement tandis que j'en fais de même.

Je sors de mon lit et je me dirige vers la salle de bain pour y voir qu'une grande bassine d'eau et des linges propres sont installés pour ma toilette.

Une robe et un drôle de sous-vêtements sont pendus à un paravent et je m'interroge dessus.

«Ça se nomme un corset » s'exclame Zoé.

«Et ça sert à quoi ? » dis-je.

«À vous donner une meilleure taille » dit-elle «Toutes les femmes de la bonne société en porte ».

«Forcément » dis-je en plongeant mes mains dans l'eau pour nettoyer mon visage.

Une petite quinzaine de minutes plus tard, je suis fraîchement lavé et Zoé vient serrer le corset.

«Mais c'est de la torture » dis-je en grimaçant tandis que je pose mes mains sur mes côtes.

«Je suis désolé de vous faire mal, mais sachez que je ne suis pas au maximum » dit-elle alors que je grimace.

Une porte au loin claqua et des talons contre le parquet se font entendre.

«Vous en n'êtes que là » s'exclame la voix de Florence «Nous t'attendons pour le petit-déjeuner depuis une demi-heure » dit-elle.

Du coin de l'œil je la vois pousser Zoé et prendre les lanières du corset pour les serrer au maximum, ce qui me coupe littéralement ma respiration.

«J'arrive.. pas... à respirer » dis-je avec difficulté.

«Tu vas finir par t'y habituer c'est normal» dit-elle alors qu'on vient me passer une longue robe droite verte en plus de ce corset.

Florence vient passer sa main dans mes cheveux bouclés et vient les relever rapidement en demandant des pinces à Zoé.

«Il va falloir que vous appreniez à aller plus vite » dit-elle à cette dernière.

«Ce n'est pas de sa faute » dis-je.

«Oui, je sais bien elle n'est pas habitué, mais tout de même » dit-elle en m'enfonçant ses pinces dans mon crâne.

«Allez ça fera l'affaire, allons manger » dit-elle alors que je me mets en route pour sortir de mon étage et me rendre en bas.

En arrivant dans la salle à manger, les regards se posent sur moi et mon père sourit en voyant ma toilette.

«Ce n'est pas trop tôt » s'exclame Peter alors qu'à l'intérieur je le maudis.

Je me dirige vers la même place qu'hier et je viens m'asseoir difficilement en sentant le corset me rentrer davantage dans le corps sous le rire de Peter et d'Émile.

Le début du repas commence et je suis incapable de manger quoi que ce soit ayant l'impression que ça ne pourra jamais passer en sachant mon corps comprimé.

«Cette après-midi, nous irons nous promener dans le jardin publique de Londres » s'exclame Florence.

«Je ne pourrais pas être là, je serais au musée » s'exclame mon père.

«Oh oui, je comprends » dit-elle tristement.

«Un autre jour mère » dit-il.

«Moi non plus je ne serais pas là » s'exclame Peter en me fixant tandis que je repose mon verre d'eau.

Il n'y a que le liquide qui passe.

«Et pourquoi donc ? » dit-elle.

«J'ai rendez-vous avec Lord Bayron » dit-il.

Je suis quasiment sûr qu'il ment, n'ayant pas envie d'être vu en ma compagnie.

«Et Émile vient avec moi » dit-il.

«Bien, nous irons que toutes les deux » me dit Florence «Comme ça, les anglais pourront déjà apercevoir ta beauté et peut-être que d'ici là fin de la saison tu seras fiancée ou même marié » dit-elle.

Crois-moi Florence, d'ici là fin de la saison d'une manière ou d'une autre, je serais certainement chez moi à Alexandrie dans la maison de mon enfance avec mes vrais grands-parents.

Le reste de la journée passa rapidement et nous voilà en train de marcher dans le parc public.

Je suis derrière Florence qui a été rejointe par une amie et je dois dire qu'elle a fini par oublier ma présence et je m'en réjouis, parce que je passe mon temps à grimacer et à chercher mon souffle à cause de ce satané corset.

Depuis notre arrivé, j'ai l'impression d'être une bête de foire puisque tout le monde pose son regard sur moi qu'il soit bienveillant ou non.

J'entends les ragots et les commérages de là sur ma personne et je dois dire que je commence à en avoir assez.

Me sentant de plus en plus mal, je décide de prendre un chemin boisé abrité des regards pour venir enlever ce qui me coupe le souffle.

Je viens m'appuyer contre un arbre le temps de reprendre mon souffle.

«Est-ce que tout va bien ? » s'exclame une voix féminine derrière moi tandis que je me retourne vers elle.

«Je... j'arrive pas.. . » dis-je en désignant mon ventre de ma main.

Elle se dirige vers moi et je lui fais signe d'enlever ma robe, ce qu'elle ne tarde pas à faire.

«Grand Dieu, c'est beaucoup trop serré » dit-elle en détachant le noeud tandis que ma cage thoracique se décontract.

«Merci » dis-je dans un souffle.

«Il ne faut pas le serrer comme ça » dit-elle.

«Croyez-moi je m'en serai bien passé » dis-je en soufflant.

«Première fois que vous portez un corset ? » dit-elle.

«Oui» dis-je.

«C'est bien pour ça que j'ai arrêté d'en mettre » dit-elle.

«Ça sera la première et la dernière fois » dis-je alors qu'elle me sourit.

«Je suis Kate, Kate Bridgerton » dit-elle.

«Maïa Davies » dis-je.

«L'égyptienne » dit-elle «Londres ne parle que de votre arrivé et celle de votre père».

«Vous ne m'apprenez rien » dis-je alors qu'elle m'aide à refermer ma robe en laissant le corset détaché.

«Maïa ? » s'exclame la voix de Florence.

«Je dois y aller, merci beaucoup » dis-je en retournant au pied de ma... grand-mère.

Elle s'interroge et finit par laisser tomber alors que son amie reprend sa conversation.

Voilà le chapitre 3, j'espère qu'il vous a plu ?
J'attends vos retours avec impatience :)

Maïa Davies et Bénédict Bridgerton Où les histoires vivent. Découvrez maintenant