Je suis assise à une table en train d'admirer le gratin de Londres prendre le thé.
Je sens au loin le regard de Bénédict qui n'a pas cessé de me fixer depuis le début de la journée.
Au brunch ce matin et là pour le thé, il faut dire que je l'ignore depuis ce matin et je compte bien continuer comme ça.
Je n'aime pas qu'on décide pour moi, je déteste être confronté à quelque chose que je ne souhaite pas et par dessus tout je déteste qu'on me dise ce que je dois faire.
Ses frères et sœurs ont vite compris qu'il s'était passé quelque chose comme Lady Danbury et Lady Violet si je compte le nombre de regards sur ma personne pendant qu'elles sont en train d'échanger.
«Est-ce que je peux me joindre à vous ? » me dit un homme dont je ne connais pas l'existence.
«Bien sûr, mais à aucun ne parlez de mon père et de ses peintures » dis-je.
«Comme vous voudrez » dit-il en riant tout en venant s'asseoir en face de moi.
Je saisis ma tasse de thé et j'y bois une gorgée avec un soupçon de nostalgie en me rappelant de la boisson brune d'hier soir.
«L'Égypte est-il comment on le décrit ? » me dit-il.
Pour seule réponse, je fronce les sourcils.
«Brillant, magique, un pays remplie de richesse et de beauté » dit-il alors que je souris.
«Oui en effet, mais contrairement à l'Angleterre les flatteries sont plus subtiles» dis-je alors qu'il rigole.
«Je dois avouer que.. » dit-il alors que je le coupe.
«Vous êtes mauvais, certainement » dis-je.
«Ai-je oublié de mentionner des femmes au caractère aussi piquant que le venin d'un serpent » dit-il.
«Le serpent mord que lorsqu'il se sent menacé » dis-je.
«Est-ce le cas ? » dit-il.
«Je ne sais pas à vous de me le dire » dis-je alors qu'il sourit.
«Lord Charles Smith » dit-il.
« Il me semble que des présentations sont inutiles » dis-je alors que mon regard croise celui de Bénédict à quelques mètres et je soupire.
«En effet, Maïa » dit-il.
«Miss » dis-je «Nous ne sommes pas assez intime pour que vous puissiez m'appeler par mon prénom » dis-je.
«Je vois » dit-il en esquissant un sourire «Je vous laisse».
Je le regarde quitter ma table sans rien dire, je n'avais pas vraiment envie de discuter de toute façon.
Le fait que quelqu'un soit au courant de mon soit disant secret, me fou en rogne.
«Et bien j'ai l'impression que vous les faites fuir » dit Lady Danbury en venant s'asseoir à ma table «D'abord Bénédict et enfin ce pauvre Lord Smith » dit-elle.
«Ne suis-je pas une vipère du Nil ? » dis-je d'un ton rempli de sarcasme.
J'ai appris que depuis mon arrivé, c'est le surnom que m'ont adressé les londoniens.
«Les anglais ont beaucoup d'humour » dit-elle alors que je la regarde d'un air vraiment blasé.
«Qu'est-ce qu'il se passe Maïa ? Hier tu passais ton temps avec Bénédict et aujourd'hui tu sembles le fuir comme si il portait la peste » dit-elle.
«Peut-être qu'il l'a » dis-je.
«Maïa » dit-elle dans un gloussement qui me fait doucement sourire.
«J'attends » dit-elle.
«Rien de grave, seulement un désaccord » dis-je.
«Sur la nuit dernière » dit-elle.
«Ne vous méprenez pas, il ne sait rien passé d'intime ou autre » dis-je.
«Oh je le sais, sinon je t'aurais retrouvé dans un autre état ce matin » dit-elle alors que je la faussement choqué tandis qu'elle rigole.
«Il faut avouer que les hommes de cette famille ont tous du charme» dit-elle «N'est-ce pas ? ».
«Dire que Bénédict est affreux serait mentir » dis-je en regardant Bénédict discuter avec sa sœur et Simon.
«Qui a parlé de Bénédict » dit-elle dans un sourire espiègle.
«Humm » dis-je légèrement honteuse.
«Entre nous, je dois dire qu'il est mon préféré de tous » dit-elle en buvant une gorgée «C'est vrai, c'est un bel homme, intelligent, cultivé, drôle, ambitieux et un a un magnifique talent pour l'art et la peinture. C'est le mari idéal, sa future femme aura beaucoup de chance » dit-elle en me regardant en coin.
«Oui,certainement » dis-je.
«D'autant plus qu'à mon avis, il a bien d'autres talents » dit-elle.
«Lady Danbury ! » dis-je à vif.
«Sa femme sera comblée » dit-elle alors que je secoue la tête.
«Peut-être qu'il va la rencontrer bientôt » dis-je.
«Oui c'est possible » dit-elle «Mais entre vous et moi, je crois que c'est déjà fait ».
«Et bien je suis heureuse pour lui » dit-il «Il mérite quelqu'un de bien et de gentil de drôle et de brillant » dis-je en le regardant.
«Un peu comme vous » dit-elle.
«Quoi ? Non» dis-je «Vous savez je ne vais pas faire ma vie ici, je compte d'une manière ou d'une autre retourner à Alexandrie auprès de ma vraie famille » dis-je.
Vraie famille qui ne répond plus à mes lettres depuis quelques semaines et je me demande sérieusement si tout va bien là-bas.
«Êtes-vous sur de cela ? » dit-elle «Votre père ne laissera jamais sa petite artiste partir loin de lui » dit-elle alors que je jette mon plus beau regard noir à Bénédict au loin qui ne me regarde pas.
«Il ne m'a rien dit » dit-elle alors que je tourne ma tête vers elle «J'ai fini par le découvrir moi-même ».
Je ne réponds rien et me contente de la fixer.
«Qui d'autre qu'une femme pour peindre aussi bien la féminité à l'état pure. Aucun homme sur terre n'est capable de faire face à une telle douceur et une vénération envers nous et surtout pas face à un tableau » dit-elle.
«Et sans vouloir te vexer, cacher ton tableau sous la baignoire n'est pas une bonne idée » dit-elle alors que je souffle.
«Je ne dirais rien » dit-elle alors que je la regarde «Et les raisons du pourquoi du comment ne me regarde pas malgré que je serai curieuse de savoir, mais c'est à toi de prendre la décision de le dire au monde un jour ou l'autre » dit-elle en se levant.
«Soit tu brilles ou soit tu restes à jamais dans l'ombre Maïa » dit-elle avant de partir «Et je ne parle pas que de peinture ».
Je finis par poser mon regard sur Bénédict et encore une fois mon ventre se met à se tordre d'une douce manière.
Voilà le chapitre 24, j'espère qu'il vous a plu ?
J'attends vos retours avec impatience :)
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Maïa Davies et Bénédict Bridgerton
FanfictionQuitter son pays pour suivre son père peintre, qui rejoint son pays d'origine l'Angleterre, ce n'étais pas dans les plans de Maïa. Dire au revoir à Alexandrie, c'est dire au revoir à la chaleur, au soleil, à ses grands-parents maternelle et au doux...