Une fois dehors, je viens me poser contre la balustrade en pierre.
Je déteste qu'on parle de ma mère, c'est encore trop frais pour que ça ne m'atteigne pas et je déteste quand il s'amuse à parler d'elle.«Est-ce que tout va bien ? » s'exclame la voix de Bénédict derrière moi qui finit par arriver à mes côtés.
«Oui » dis-je en baissant la tête «Je n'aime pas qu'on parle de ma mère et encore moins quand c'est lui ».
Je sens le regard de Bénédict sur ma personne et je lève la tête vers lui.
«Je suis le fruit d'une seule nuit, il venait d'arriver à Alexandrie et ma mère était sortie en secret » dis-je «Quelque semaines plus tard, le bilan était là, j'étais là. Mon grand-père a fouillé la ville pour le retrouver et la forcer à épouser ma mère, aucun des deux ne voulait ce mariage, la culture est différente d'ici » dis-je «Alors pendant 24 ans il est resté là-bas vivant en collocation avec ma mère et moi. Il n'a jamais aimé ma mère et pareil pour elle alors ça m'a énervé quand il a dit ses mots à table » dis-je.
«Je vois » dit-il.
«D'autant plus que c'est un égoïste, il ne parle que de lui, que de ses œuvres et.. » dis-je en ne finissant pas ma phrase tellement je suis fatigué de tout ça.
«Je dois être horrible si je vous dis que j'aurais préféré que mon père parte à la place de ma mère » dis-je «Tout aurait été plus simple».
«Non, vous êtes juste blessé » dit-il «Et je pense que ce n'est pas parce que vous avez le même sang que vous êtes obligé d'apprécier ceux qui ont le même que vous » dit-il alors que je le regarde et je lui souris.
«Vous êtes quelqu'un de bien Bénédict » dis-je alors qu'il me sourit.
«Oh j'essaie, ce n'est pas simple » dit-il en riant tandis que je souris.
«Ça se voit que vous êtes bienveillant » dis-je.
«Arrête vous aller me faire rougir » dit-il alors que je rigole.
«Vous êtes fiancé ? » dis-je.
«Oh non » dit-il en riant «Pourquoi je vous intéresse ? » dit-il alors que c'est à mon tour de rire.
«Non loin de là » dis-je «Je m'intéresse seulement à un ami ? » dis-je n'étant pas sûr de ce mot.
«Et bien votre ami n'est pas marié, ni même fiancé » dit-il.
«Vous trouverez quelqu'un de bien j'en suis sûr » dis-je.
«Vous aussi » dit-il.
«Oh tout ce que je souhaite moi c'est de retrouver mon havre de paix » dis-je.
«Alexandrie? » dit-il.
«Oui» dis-je en souriant «Tout est plus simple là-bas et tout me manque d'ailleurs, même la chaleur dès le matin » dis-je en souriant.
Bénédict me sourit et me tend son bras alors que je l'interroge du regard.
«Venez, je vais vous montrer mon havre de paix à moi » dit-il alors que je saisis son bras tandis que nous traversons le jardin.
«Il y a celui-là» dit-il en me désignant une balançoire «Et je le partage avec ma sœur Éloïse, et petit secret au passage, on fume des cigarettes de temps en temps » dit-il alors que je lâche un rictus amusé.
Il m'emmène vers une petite cabane et une fois que nous sommes devant, il vient me lâcher pour allumer une bougie et finit par y rentrer dedans.
«Un atelier » dis-je en souriant.
«Oui, j'en ai un ici et l'autre et dans mon appartement » dit-il.
Il allume d'autres bougies qui éclairent plus la pièce et je souris en voyant des pinceaux et de la peinture partout, on pourrait se croire dans mon atelier.
«C'est un endroit charmant » dis-je en admirant les lieux.
Je me rapproche de certaines toiles et je souris en voyant ses œuvres.
«Ne faites pas attention, ce n'est pas.. » dit-il alors que je le coupe.
«C'est magnifique » dis-je «Je peux ? » dis-je en voulant saisir une toile.
Il s'agit d'un paysage en arrière-plan alors que plusieurs personnes sont présentes au loin.
«C'est votre famille » dis-je.
«Oui » dit-il.
«La technique est fabuleuse et les coups de pinceaux sont si proportionnés, vous avez un talent incroyable et votre sœur à raison vous êtes trop injuste avec vous-même » dis-je «Vous avez un sacré talent Bénédict et je suis sûr que l'académie royale l'a bien vu avant moi » dis-je.
«Vous croyez ? » dit-il.
«J'en suis certaine » dis-je.
«Dans tout les cas, ce n'est pas à la hauteur de ce que fait votre père » dit-il alors que je baisse les yeux.
«D'ailleurs je suis loin d'être comme lui et d'exposé mes œuvres dans un musée par recommandation de la Reine » dit-il.
«C'est la Reine qui a ordonné ça ? » dis-je estomaquée.
«Bien sûr, la Reine voulait faire découvrir une culture proche de la sienne à ses sujets et elle admire énormément le travail de votre père » dit-il alors que je souris.
«Et bien je n'aurais jamais cru » dis-je en souriant.
«Je vous le dis, votre père est un génie de l'art » dit-il «Il a amené avec lui une partie de l'orient en occident avec une telle émotion qui nous fait tout de suite voyager » dit-il.
«Merci » dis-je «Enfin, merci pour lui » dis-je alors qu'il rigole.
«On rentre ? » dit-il alors que je hoche la tête.
Nous sortons de sa petite cabane et retournons rapidement à l'intérieur pour rejoindre la salle à manger ou mon père me fixe en entrant.
«Pardonnez-moi » dis-je «La mort de ma mère est encore un peu sensible pour moi » dis-je.
«Ce n'est rien » me dit Lady Violet en souriant.
Je reprends ma place et Hyacinthe me sourit tandis que j'en fais de même, bien au contraire de mon père qui me lâche un regard sombre.
À mon avis il n'a pas aimé l'interrogatoire qu'on du lui faire passer les autres pendant que j'étais dehors avec Bénédict.
Malgré cet incident, j'ai passé une excellente soirée, Éloïse et Hyacinthe sont deux jeunes filles avec beaucoup de caractère et de panache qui m'ont bien fait rire.
Voilà le chapitre 14, j'espère qu'il vous a plu ? J'attends vos retours avec impatience :)
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Maïa Davies et Bénédict Bridgerton
FanfictionQuitter son pays pour suivre son père peintre, qui rejoint son pays d'origine l'Angleterre, ce n'étais pas dans les plans de Maïa. Dire au revoir à Alexandrie, c'est dire au revoir à la chaleur, au soleil, à ses grands-parents maternelle et au doux...