Chapitre 12

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Je suis en train de jouer avec l'eau de mon bain quand la discussion avec mon père me revient en tête.

Comme si j'avais fait exprès de le mettre en mauvaise posture concernant mon travail, ma passion.

Je souffle en posant ma tête sur le bord de la baignoire et je viens repenser au jour où tout ça à commencer.

~Flashback de 2 ans ~

Je suis en train de peindre sur le toit de la maison face à la baie d'Alexandrie quand j'entends quelqu'un venir s'asseoir à mes côtés.

Je me tourne vers ma mère alors que je peste.

«Tu devrais rester dans ton lit maman » dis-je.

«Je préfère être ici avec toi » dit-elle en rabattant mes cheveux derrière mon oreille «À te regarder peindre ».

«Et moi je préfère te savoir dans ta chambre en train de te reposer » dis-je.

«On dirait ta grand-mère » dit-elle en riant alors qu'elle se met à tousser tandis que je la regarde inquiète.

«Je vais bien Maïa » dit-elle alors que je pose mon pinceau.

«Tu dis ça depuis des semaines » dis-je «Tu ne vas pas bien maman ».

«Je vais bien mon trésor » dit-elle «Alors qu'est-ce que tu nous peins » dit-elle en regardant mon tableau.

«Les pyramides » dis-je en voyant celle-ci au loin pour mon plus grand plaisir.

«Tu as de l'or entre les mains Maïa » dit-elle «C'est magnifique, tu pourrais devenir une artiste ».

«Tu sais bien que les femmes ne peuvent pas avoir de métier » dis-je.

«Ici oui, mais en Europe ce n'est pas le cas » dit-elle.

«Je n'irai jamais là-bas » dis-je «Ma vie est ici avec toi Baba et Mima».

«Et moi je suis certaine qu'un avenir meilleur t'attends quelque part »dit-elle.

«Tu seras là plus grande des peintres et peut-être la première femme reconnue pour ses œuvres » dit-elle «Tu seras invité dans les plus grandes villes de l'Europe, Paris, Rome, Londres, Madrid et j'en passe » dit-elle en souriant ce qui me fait sourire aussi.

«Tu es faite pour briller ma fille et tout le monde s'arrachera tes œuvres, car ton talent n'a aucune limite » dit-elle en me lançant un clin d'œil tout en me laissant seule.

Je reprends ma peinture quand j'entends ma mère tomber dans mon dos.

Je lâche mon pinceau et je cours vers ma mère.

«Maman » dis-je en la secouant.

«BABA MIMA » dis-je en criant au secours mes grands-parents qui ne tardent pas à arriver accompagnés de mon père alors que je suis en larmes.

«Va chercher le médecin » s'exclame Baba à Mima qui court en bas.

«Esmé» s'exclame Baba en tapotant les joues de sa fille.

Je vois ma mère ouvrir et fermer les yeux, tandis que mon père la prend dans ses bras pour l'amener dans sa chambre.

Je descends avec eux et au même moment Mima revient avec le médecin du coin.

Ils montent au premier étage et le médecin part s'enfermer avec ma mère seule, nous laissant tout les quatre sur le pallier remplis de question.

Mais grand-mère vient immédiatement me prendre dans ses bras tandis que je lâche des larmes.

«Ça va aller habibi » dit-elle.

Je vois mon grand-père ruminer dans son coin alors que dans les yeux de mon corps je vois une étincelle que je ne saurais décrire.

Une dizaine de minutes plus tard le médecin sort de sa chambre pour nous regarder avec un air que je n'aime pas.

«L'état d'Esmé s'aggrave au fur et à mesure » dit-il alors que je sers la main de ma grand-mère.

«Je ne connais pas le nom du mal qui la ronge, mais tout ce que je sais, c'est qu'elle souffre et il va lui falloir des médicaments venu d'Europe » dit-il.

«Combien ça coûte ? » demande mon père.

«1000 franc à savoir 33 875 livre égyptienne » dit-il.

«Mon Dieu » s'exclame mon grand-père alors que la demande d'argent me foudroie le corps.

«C'est trop élevé, nous n'avons pas cette somme » s'exclame Baba.

«Je peux lui prescrire l'arôme de plante, mais à ce stade de souffrance, ça ne changera pas grand chose pour elle » dit-il.

Mon grand-père sort de quoi le payer, mais ce dernier refuse et quitte la maison dans un silence à faire pâlir n'importe qui.

Baba et Mima se dirige dans la chambre de ma mère et je reste seule avec mon père qui fixe le parquet.

«Je vais demander de l'argent à mes parents » dit-il.

«Ça ne sera jamais suffisant » dis-je déboussolé.

«Ça sera déjà ça » dit-il.

«Il y'a forcément un moyen » dis-je.

«Je ne sais pas » dit-il.

Dire qu'il n'y a même pas 20 minutes tout aller plus ou moins bien, j'étais sur le toit en train de peindre avec ma mère à mes côtés et...

«Je pourrais... je pourrais vendre mes tableaux » dis-je en me retournant vers mon père qui lève sa tête vers moi.

«On sait jamais même si je le vends pas cher ça pourrait contribuer non ? » dis-je.

«Ça ne sera pas possible Maïa, tu es une fille et tu n'es pas connu, si tu gagnes ne serais-ce que 2 livre égyptienne ça serait déjà beaucoup » dit-il.

«On doit essayer » dis-je «Toi, tu peux les vendre » dis-je «À Dini, je suis certaine qu'il pourrait les acheter » dis-je en parlant du marchand du coin.

«Maïa » dit-il.

«S'il te plaît » dis-je.

«D'accord » dit-il «Je vais le faire ».

~~~~~

Et tout ça à marché, des médicaments venant de l'Europe ont soulagé ma mère pendant 2 ans tandis que mon père se faisait un nom grâce où à cause de moi.

La célébrité lui a monté à la tête et maintenant il est décrit comme le peintre d'orient.

J'ai fait tout ça pour ma mère et aujourd'hui une partie de moi regrette d'avoir eu cette idée parce qu'il me vole mon talent, malgré ça je ne regrette pas d'avoir pu aider ma mère, mais à quel prix ?

Voilà le chapitre 12, j'espère qu'il vous a plu ?
J'attends vos retours avec impatience :)

Maïa Davies et Bénédict Bridgerton Où les histoires vivent. Découvrez maintenant