Maïa Davies et Bénédict Bridgerton

Chapitre 15

Je suis en train de manger ma viande quand Zoé arrive dans la salle à manger non pas accompagné d'un plat, mais d'une lettre.

«Excusez-moi de vous déranger en plein repas, mais Monsieur Marius à reçu une lettre de la part du directeur académique royale» dit-elle.

«Et bien va lui donner petite sote au lieu de rester sur place » s'exclame Peter.

Zoé se dirige vers mon père tandis que je lui fais un sourire discret.

Je continue de manger tandis que tout le monde attend ce que contient la lettre qu'est en train de lire par mon paternel.

«Je suis invité à faire une conférence à l'académie » dit-il.

«Mais c'est génial ça » s'exclame Florence tandis que je rigole intérieurement.

«Je ne vais pas y aller » dit-il.

«Es-tu donc fou mon fils, cette conférence est une très bonne chose pour toi, pour montrer ton talent au monde entier et surtout aux futurs talents anglais » dit Peter.

«Je regrette » dit-il.

«Tu iras Marius » dit Peter «C'est très mal vu de refuser une invitation, tu l'as toi-même dit quand tu es allé dîner chez les Bridgerton il y a deux jours » dit-il alors que je sens le regard de mon père sur moi.

«Maïa va m'accompagner » dit-il.

«Elle reste ici, une femme n'a pas sa place à l'école et encore moins dans une académie » dit Peter.

Je me contiens pour éviter de lui dire ce que je pense, mais je suis à deux doigts d'exploser.

«Elle vient avec moi et c'est non négociable » dit-il «Maïa va te préparer nous partons dans une heure» dit-il.

«Je peux finir de manger où.. » dis-je la fourchette suspendue devant mes lèvres.

Pour seule réponse j'obtiens un grognement de Peter tandis que mon père le fait signe de manger.

Je ne vois pas en quoi je lui serais utile alors qu'il sera debout à parler devant une assemblée et que moi je ne serais je ne sais où.

D'autant plus qu'il connaît parfaitement ce qu'il doit dire.
En même temps le mensonge dur depuis deux ans et durant nos 5 mois de navigation pour venir ici, il a noté tout ce que je lui disais sur mes œuvres exposées au musée.

Je pense qu'il a plus ou moins peur des questions qu'on pourrait lui poser, comme l'autre soir chez les Bridgerton.

Une fois mon repas terminé, je monte vers mon étage et je me fais une brève toilette avant de redescendre en bas en attendant mon père quand Émile se pose en face de moi et me fixe.

J'ai toujours trouvé cet homme étrange, mais là ça dépasse plus ou moins tout.

«Oui ? » dis-je alors qu'il continue de me fixer.

«Je sais » dit-il.

«Tu sais quoi ? » dis-je.

Il va pour répondre mais mon père descend vêtu de son plus beau costume.

«On peut y aller » dit-il alors que je me lève en adressant un dernier regard vers Émile qui me regarde avec un sourire en coin.

Nous sortons dehors et prenons le chemin à pied puisque l'académie se trouve à quelques rues d'ici.

«Ça va aller » dis-je en voyant son état anxieux.

«On verra bien » dit-il.

«Tu connais tout par cœur » dis-je en levant les yeux au ciel.

«Bien sûr, comme chez les Bridgerton » dit-il d'un ton sec.

«Pzsse ta colère ailleurs, il me semble que ce n'est guère de ma faute » dis-je alors qu'il peste dans son coin.

Nous faisons le reste du chemin en silence pour être accueilli devant l'académie par son directeur, Lord Bennet.

«Monsieur Davies, je suis enchanté de faire votre connaissance » dit-il.

«Enchanté également, je vous présente ma fille Maïa » dit-il.

«Enchanté » me dit le directeur alors que je lui souris «Veuillez me suivre, nous attendons plus que vous ».

Nous le suivons à travers les couloirs de la prestigieuse école pour arriver devant un amphithéâtre où se trouve au moins une cinquantaine de personnes et notamment quelqu'un que je commence à connaître.

J'en déduis que cette invitation, est certainement à cause de Bénédict.

Le directeur monte sur l'estrade et prend la parole quelques minutes pour présenter mon père et enfin lui laisser place.

Le directeur me fait signe de rejoindre les gradins sous l'œil inquiet de mon père, mais je n'ai pas le choix que d'aller m'assoir en face de lui et non à ses côtés.

N'ayant pas envie de m'assoir à côté d'un homme que je ne connais pas je monte plus haut et je vais m'asseoir à côté de mon ami.

«Je parie que c'est à cause de vous qu'il se trouve ici » dis-je.

«Peut-être bien » dit-il alors que je secoue la tête «J'ai tendance à obtenir d'une certaine manière tout ce que je veux » dit-il alors que je tourne ma tête vers lui amusé tandis qu'il me lance un clin d'œil.

Je reporte mon attention vers mon père qui commence son discours.
Qui commence toujours par le même commencement, qu'il savait tenir un pinceau avant un crayon.
Enfin ça c'est mon histoire, mais personne ne le sera jamais.

Je vois littéralement toutes les personnes autour de moi boire ses paroles, même Bénédict qui ne cesse d'écrire les paroles de mon père.

Le temps passe et il finit sa présentation sous les applaudissements de l'assemblée sauf les miens bien évidemment.

«J'aurais adoré rester avec vous pour échanger, mais malheureusement j'ai un de mes futurs projets qui m'attendent et je suis impatient de le retrouver pour vous le présenter au plus vite » dit-il alors que tout le monde sourit, pas le moindre dessus souhaitant voir de nouvelles œuvres de Marius Davies.

Très beau mensonge mon cher père...

Mon père part de l'amphithéâtre accompagne du directeur n'ayant aucun regard pour ma personne, peut-être a-t-il oublié que j'étais ici.

«Il a l'air bien pressé » s'exclame Bénédict.

«Vous l'avez entendu, l'art n'attend pas » dis-je alors qu'il rigole.

«Je vous fais visiter ? » me dit-il.

«Avec plaisir » dis-je en me levant.

Voilà le chapitre 15, j'espère qu'il vous a plu ?
J'attends vos retours avec impatience :)