Chapitre 50

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Je rejoins comme convenu Bénédict au bord du lac et je découvre nos chevalets en face de l'eau, prêt à accueillir nos toiles et nos pinceaux

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Je rejoins comme convenu Bénédict au bord du lac et je découvre nos chevalets en face de l'eau, prêt à accueillir nos toiles et nos pinceaux.

«Tu es en retard » dit-il en se tournant vers moi.

«Il ne me semble pas que nous avions convenu une horaire » dis-je en arrivant à ses côtés.

«C'est vrai » dit-il.

«Bien » dis-je en me mettant devant mon chevalet.

Dire que je ne suis pas stressé, serait totalement mentir, je n'ai presque pas dormi de la nuit et durant mon peu de sommeil, je rêvais de lui, encore et toujours.

«Très beau tableau » dit-il alors que je tourne ma tête en fronçant les sourcils vers lui.

«Hier, j'ai retrouvé une toile vierge accompagnée seulement d'un trait vert » dit-il amusé.

«J'étais énervé » dis-je en prenant mes pinceaux avec la même peinture qu'hier et cette fois-ci ça glisse comme je veux sur la toile.

«Pourquoi donc ? » dit-il.

«Manque d'inspiration » dis-je.

Il est hors de question que je lui dise que je ne pense qu'à lui matin, midi soir et même la nuit.

Je continue mes coups de pinceau et j'alterne mon regard entre ma toile et le paysage ce qui n'est pas le cas de mon voisin.

«Tu peux arrêter de me regarder » dis-je.

Je tourne ma tête vers Bénédict qui me sourit discrètement et attaque son tableau.
C'est donc pendant cinq heures non-stop que nous avons peint dans le silence qui fut seulement coupé par le chant des oiseaux ainsi que nos coups de pinceaux sur le papier.

Je vais au bord de l'eau pour nettoyer mes pinceaux quand je reçois de l'eau sur mon visage.

«Mais ? » dis-je en regardant Bénédict.

«Désolé je n'ai pas fait exprès » dit-il.

«Tu crois que je vais te croire » dis-je en lui balançant à mon tour de l'eau «Je te connais assez pour savoir que c'est faux » dis-je en lui souriant.

«Allez viens, j'ai ramené en goûter » dit-il en s'essuyant le visage.

Je secoue la tête et je secoue une dernière fois mes pinceaux et je les laisse au soleil pour qu'ils sèchent.

Je me mets alors à regarder Bénédict, il sort une couverture de la pochette arrière de la selle de son cheval ainsi qu'un petit panier accroché de l'autre côté.

Et dire que ça aurait pu être ça notre vie, aller camper dans un endroit peindre, se chamailler, rire et s'aimer tout simplement.

Je le regarde installer la nappe et me faire signe de me poser dessus alors qu'il sort des muffins aux pépites de chocolat ainsi qu'une bouteille en verre de jus de pomme je dirais.

«Ça te convient » me demande-t-il.

«C'est parfait » dis-je.

«Je me rends compte que j'ai oublié les verres » dit-il.

«Ça ne fait rien » dis-je en prenant la bouteille pour boire directement une gorgée au goulot.

Il me regarde faire et je lui passe la bouteille alors qu'il me donne un muffin en échange.

Il me regarde et vient boire à la bouteille en buvant plusieurs gorgées alors que je baisse la tête et commence à manger mon gâteau.

Il en prend un et en fait de même.

«C'était comment de retrouver l'Égypte ? » dit-il.

«C'était tout ce que j'espérais » dis-je en souriant «Mes grands-parents étaient ravies et ils ont été géniaux avec moi, comme toujours. J'ai revu mes cousines et elles avancent à grand pas dans la vie, mais elles sont toujours aussi folles et amusantes » dis-je en souriant «Et toi, mise à part ton mariage et ta rencontré avec... ta femme ? » dis-je.

«Pas grand chose » dit-il en se raclant la gorge «Je n'ai pas cessé de peindre et puis Kate et Anthony ont accueilli un petit garçon, Edmund » dit-il en souriant.

«Ça sera peut-être bientôt ton tour » dis-je alors que rien de l'imaginer père me rend malade.

«Oh non ça ne risque pas » dit-il en riant alors que je le regarde interrogé.

«Tu ne souhaites pas d'enfants ? » dis-je.

«Et toi ? » me dit-il.

«Il faut d'abord que je rencontre le père, mais pourquoi pas un ou deux » dis-je «J'ai aimé être seule, mais j'adore être en présence de mes cousines que je considère comme mes sœurs ».

«Oui je vois » dit-il.

«Si tu t'inquiètes par rapport à ta paternité, je suis persuadé que tu feras un bon père et vos enfants auront beaucoup de chance de vous avoir » dis-je.

Je viens récupère la bouteille de jus de pomme pour en reboire quelques gorgées après avoir fini mon muffin.

Je me secoue les mains et me lève afin de ranger mon matériel.

Bénédict finit par se lever et m'imiter et c'est comme ça que notre campement et notre première journée ensemble touche à sa fin.

«Tu veux faire quoi demain ? » me dit-il.

«Je ne sais pas, tu as une idée ? » dis-je.

«Oui, mais on partirait sur deux jours » dit-il.

«Mais ta... » dis-je alors qu'il me coupe.

«Ne t'inquiète de rien » me dit-il «Alors ? ».

«Oui, je te suis » dis-je me sentant mal pour son épouse.

«Dans ce cas tu me rejoins demain matin vers 10 heures à la sortie nord-ouest » dit-il.

«Où irons-nous ? » dis-je.

«On va vérifier si tu es toujours aussi forte au Pall Mall» dit-il.

«Hambry Hall? » dis-je.

«C'est ça » dit-il «Ça te vas ? ».

«Oui, mais tu verras que ce n'est pas qu'une histoire de chance » dis-je.

«On parie ? » dit-il en me tendant sa main.

«On parie » dis-je en serrant sa main alors que des frissons traversent mon corps et j'ai bien peur qu'il l'ait senti.

«Dans ce cas, à demain » dit-il.

«À demain » dis-je en récupérant mon matériel pour partir de mon côté.

Je me retourne vers lui et je le vois en train de me regarder partir, je me retourne et je secoue la tête.

Si mon cœur est apaisé depuis hier, quand sera-t-il la semaine prochaine...

Voilà le chapitre 50, j'espère qu'il vous a plu ? J'attends vos retours avec impatience :)

Maïa Davies et Bénédict Bridgerton Où les histoires vivent. Découvrez maintenant