𝐂𝐡𝐚𝐩𝐢𝐭𝐫𝐞 𝟖 - 𝐓.𝟐

98 3 3
                                    

Londres, Angleterre.

10:05







PDV SHAYLEEN










Aujourd'hui, la joie n'est pas au beau fixe.

Aujourd'hui est un jour noir.

Un jour qui nous rappelle qu'il devrait être présent avec nous, et non ici. Le cœur meurtri, mes yeux fixent cette pierre gravée par ses initiales. Madame Cooper est près de moi, et elle me tient la main si fermement comme si elle avait peur que je le rejoigne. Mais pas maintenant...

Nous sommes le dix-neuf mai. Une date importante pour cette femme qui a perdu ses deux enfants. Ses deux enfants qui sont nés le même jour. Jasia est morte le dix neuf mai. Monsieur Cooper a fermé les yeux le dix neuf mai. Serait-ce...un jour maudit...?

Cette question restera sans réponse. L'air a du mal à rentrer dans mes poumons mais j'essaie de cacher au mieux mes émotions. Les larmes menacent de couler mais je les retiens. Je les retiens car je n'ai pas le droit de ressentir une plus grosse peine que cette maman qui n'a plus ses deux enfants. Elle a besoin d'une aide. Elle a besoin d'une épaule. Elle aussi.

Alors même si je sens mes tremblements m'assaillir, j'entoure mon bras au sien comme signe de consolation. Je fais du mieux que je peux pour lui faire comprendre que je suis là.

J'entends ses reniflements ainsi que la lourdeur dans sa voix.

Mon regard se porte sur Penny et ses enfants, puis sur Liam. Nous sommes tous habillés de noir. En ce jour de deuil. En ce jour d'anniversaire. Emilio et Cataleya tiennent dans leur main une rose blanche. Marissa n'est qu'un bébé, mais son calme me fait comprendre qu'elle prend effet de la situation et ça m'impressionne plus que ça m'effraie.

La main de Penny pousse son aînée et son cadet. Les deux enfants marchent main dans la main, et déposent leur rose sur la pierre marbrée. Et ce simple geste me fait trembler de la lèvre. Ne pleure pas, Shayleen.

Emilio a la tête baissée et sa petite main essuie avec difficulté ses joues roses. Le voir dans cet état me coupe le souffle. Je n'ai qu'une seule envie, le prendre dans mes bras et lui assurer que tio rey est mieux là où se trouve. Mais encore une fois, je me retiens.

C'est au tour de madame Cooper d'aller voir son fils. Elle pleure chaudement pendant quelques minutes. Ses sanglots se font de plus en plus fort mais personne ne bouge. Personne n'ose faire quelque chose. Car nous savons que même si ça fait trois ans qu'il nous a quittés, la blessure est toujours présente et elle ne partira pas de sitôt.

Le ciel est gris. Tout comme nos cœurs qui s'unissent près de cette tombe où repose cet homme.

Et sans m'en rendre compte, une larme s'échappe de ma paupière. Je l'efface aussi vite qu'elle est venue. Je ne dois pas pleurer.

Mais c'est dur. Tellement dur de se retenir quand la douleur inflige bien plus qu'elle ne devrait. Tant bien que mal, j'enfouis mes émotions. Le temps que ce ciel gris se dissipe. Le temps que cette cérémonie se termine.

Shayleen Davis ( EN COURS )Où les histoires vivent. Découvrez maintenant