Le miroir de l'âme

Chapitre 32

Lorsque Drago ouvrit les yeux, il ressentit une énorme douleur dans sa poitrine. Ça allait le chercher au plus profond de lui, comme si on lui avait littéralement transpercé le cœur. Évidemment, c'était impossible, sinon, il ne serait pas en vie.

-Qu'est-ce qu'on fait de lui?

-On le laisse là, pourquoi est-ce qu'on l'aiderait alors qu'il n'a jamais été gentil?

-Ronald, voyons!

-Il nous a sauvés, il m'a donné la baguette.

-Monsieur Malfoy a aussi appelé Dobby pour sauver Harry Potter.

Soudain, il se sentit voler, comme si quelqu'un le déplaçait à l'aide d'un sort.

Quelques instants plus tard, ce fut le trou noir.

[...]

Lorsque Drago ouvrit les yeux pour la seconde fois, la douleur était encore présente, mais bien moins que dans ses souvenirs. La première chose qu'il remarqua en se réveillant était qu'il ne reconnaissait pas l'odeur de la pièce, tout sentait si frais et bon.

-Tu vas bien?

Il sursauta: devant le lit sur lequel il était se trouvait Hermione Granger. Elle avait un livre à la main et sur son bras, il y avait un grand bandage.

-Tu es presque mort, tu sais. Nous pensions vraiment que tu allais mourir.

-Où est-ce que je suis? il demanda, la voix rauque.

-La maison du frère de Ron. Tu es resté endormi pendant près d'une semaine.

-Qu'est-ce qu'elle a fait?

Hermione comprit qu'il parlait de son bras. Doucement, elle enleva le bandage: "Sang-de-bourbe" y était marqué et ce, de manière permanente. Le jeune homme vit une larme couler le long de la joue de la jeune Gryffondor.

-C'est horrible...Je suis désolé, il lui dit en murmurant.

-Quoi? s'étonna Hermione.

-Tu... Enfin... Merde, ne me fais pas répéter. Tu ne mérites pas ce qui s'est passé, c'est tout.

-Je...

Hermione n'eut pas le temps de terminer, Harry et Ron firent irruption dans la chambre. Le voyant réveiller, Ron pointa aussitôt sa baguette sur Drago.

-Tout doux, tout doux. Ce n'est pas loyal comme combat: je suis blessé et je n'ai pas de baguette.

-Pourquoi as-tu fait cela? demanda férocement le rouquin.

-Fais quoi? Prendre un couteau de ma tante? Un passe-temps, tu sais? Un couteau par-ci, un sort par-là...

-Malfoy, tu es méchant, cruel, tu n'as aucune pitié et tu te moques des autres, alors pourquoi nous as-tu sauvé? demanda Harry. Tu es de son côté, du côté de Tu-Sais-Qui, alors pourquoi...

-On s'en fou du pourquoi. Ce n'est pas que je n'aime pas votre compagnie, mais je dois partir.

-Malefoy, ne fais pas le con, tu es encore blessé, reste au lit, lui indiqua Hermione.

-Granger, je ne vais pas dire où vous êtes, je dois retourner à Poudlard, c'est tout.

-Pourquoi? Pour faire le mal? demanda Ron, qui n'avait pas baissé sa baguette. T'es qu'un connard de mangemort, Malefoy, on ne va pas te laisser partir.

-Ça suffit! s'écria Hermione. Malefoy, tu te rassois. Ron, tu baisses ta baguette. Si tu n'es pas civilisé, tu quittes la pièce. Harry...

-Je n'ai rien fait! lui dit le brun en levant les mains. Moi, je n'ai qu'une question: pourquoi est-ce que tu nous a envoyé Dobby? Pourquoi nous as-tu aidés?

-À cause d'elle! s'énerva le blond. Depuis que je l'ai rencontré, je ne sais plus ce que je veux! Je ne sais pas ce que je deviens, je ne sais plus ce qui est bien, je... Bon sang, je veux qu'elle soit heureuse et ça m'énerve parce que je n'ai jamais été comme ça! Et maintenant, je m'en fais pour elle, pour ce qu'elle pourrait penser de moi de... tout ce que je veux, c'est la voir enfin heureuse, et si pour ça tu dois gagner et que c'est réellement la bonne chose à faire...

-Tu parles de Winnifred, n'est-ce pas? compris Hermione.

-Quoi? Comment une fille comme elle pourrait être amie avec quelqu'un comme toi?

-Ronald, voyons! scanda Hermione.

-Il a raison... Même quand j'étais méchant, même quand je ne voulais rien savoir d'elle, je... Elle souriait. Je sais que je n'ai jamais été gentil avec vous et je ne vous aime pas, vraiment, surtout toi, Weasmoche. Toi, tu me répugnes...

-Malfoy, lui dit Hermione d'un ton menaçant.

-Mais... Mais je sais que c'est votre côté qui a raison, je sais que les né-moldu valent quelque chose, même plus que les sorciers sur plusieurs points. Je... Je sais que mes parents n'ont jamais eu raison.

-Alors, pourquoi avoir agi comme un idiot tout ce temps, avoir été aussi... Aussi Serpentard? demanda Harry.

-Parce que tu penses que j'ai grandi avec quel genre de personne? Le genre à prendre le thé à tous les après-midi et aller au parc? Je n'ai connu que cela, ce jugement et... Et je pense que je peux vous aider à trouver ce que vous cherchez. Je ne sais pas ce que c'est, mais je sais qu'il y a quelque chose de précieux dans le coffre de ma tante et je peux vous aider à y accéder.

-Pourquoi tu ferais ça, c'est un piège? demanda Ron, méfiant.

-Il est amoureux et il veut qu'elle soit heureuse, alors, il le fera, dit Hermione. S'il nous aide, ce sera sous nos conditions et il devra les respecter, sinon, il ne passera pas un bon moment. C'est d'accord? elle demanda, dirigeant son regard vers Drago.

-Oui.

En voyant le regard confiant de Granger, Drago sut que ce n'était pas gagné, mais qu'il avait surement fait le bon choix.