Le miroir de l'âme

Chapitre 7

-Pourquoi est-ce que tu es toujours en colère? demanda Winnie en roulant les yeux.

-Je fais ce que je veux.

Drago était encore une fois en colère dans la salle sur demande et Winnie s'ennuyait. Pour une fois, elle aimerait qu'ils aient une véritable conversation. Elle aimerait que, pour une fois, leur conversation ne tourne pas non plus autour d'Harry Potter.

-Drago?

-Quoi? il demanda rageusement.

-J'aimerais que tu arrêtes de me parler d'Harry Potter. Je ne le connais pas, moi, celui que je connais, c'est toi. Et si tu me parlais de toi?

-Tu... Tu veux que je te parle de moi? il demanda, sa colère soudainement retombée.

-Oui. Nous nous connaissons depuis un moment et je n'en sais que très peu sur toi. Parle-moi de tes rêves, tes peurs... Ou même, si tu souhaites parler de quelque chose de léger, parle-moi de ton livre préféré ou encore de ce que tu aimerais faire plus tard, dans un monde idéal évidemment.

-Roméo et Juliet.

-Quoi?

-Je... Une fois, je ne savais pas quoi faire et j'ai trouvé ce livre moldu. Je me suis dit que si personne ne me voyait le lire, je pourrais lui donner un essai... Ou le brûler.

-Drago!

-Je l'ai lu et je l'ai aimé, continua-t-il. Deux personnes que tout oppose qui s'aiment, j'ai aimé le concept. Je n'ai pas tout compris, mais c'était bien.

-J'ai aussi adoré ce livre, lui avoua-t-elle. Cette pièce est très populaire chez les moldu, ils l'étudient dans leur cours.

-Quoi? Ils n'étudient pas que des livres de leçons?

-Non, ils analysent des histoires, ils voient beaucoup de choses qui sont complètement différentes de nous.

-Comment tu le sais? Tu es une sang-pur, tu n'as pas grandi dans ce monde-là.

-Je parle souvent avec les fantômes, mais j'ai déjà parlé avec les enseignants aussi. Et puis, j'avais beaucoup d'amis vivant dans le monde moldu.

-Tu...

-Oui?

-Tu aimerais que... Enfin, que je te lise un livre, peut-être? Pas maintenant, mais une prochaine fois? Ça pourrait faire changement d'un simple livre ensorcelé. Et puis, j'ai une belle voix, non?

-Tu... Tu voudrais? elle lui demanda, passant outre son dernier commentaire.

-Enfin, tu dois trouver le temps long, ici. Cela pourrait te divertir. Et... Et je dois t'avouer que je... parfois, je pourrais bien prendre une pause... Une courte pause, mais une pause pour... Tu sais, faire descendre le stress et la colère que mes problèmes me donnent pour être meilleur ensuite.

-Oui, j'aimerais, lui répondit-elle.

Si Winnifred avait pu rougir, elle était certaine que ses joues auraient été aussi rouge que la bannière de Gryffondor.

Il y eut un moment de silence avant que la jeune femme ne reprenne.

-Parle-moi encore de toi.

-Qu'est-ce que tu veux savoir.

-Tout, Drago. Parle-moi de ce que tu veux. Je te l'ai dit, je ne veux pas savoir que Potter fait si ou ça, je m'en moque de lui. Je ne lui parlerai jamais. Pour le moment, c'est à toi que je parle, c'est toi que je souhaite apprendre à connaitre.

Drago sembla réfléchir. Jamais on ne lui demandait ce que lui aimait, ce que lui souhaitait. Souvent, on lui imposait des choix qu'il n'appréciait pas toujours et maintenant, on lui disait de faire ce qu'il souhaitait. Qu'avait-il réellement envie de lui dire? Que voulait-il qu'elle sache?

-Je... Je... J'aime bien dessiner, avoua-t-il, les joues rougissantes.

-Vraiment? sourit-elle.

-Oui. Je... Des fois, lorsque je m'ennuie en cours, je dessine ce que je vois.

-Est-ce que tu m'as déjà dessiné? demanda-t-elle.

-Quoi? Non, non, je... Je ne dessine pas les gens, rougit-il.

Il n'allait tout de même pas lui dire qu'il n'arrivait plus à penser correctement parce qu'elle envahissait son esprit et qu'il l'avait déjà dessiné lorsqu'il s'ennuyait en cours. Il préférerait mourir que de lui dire.

En plus, elle était horrible à dessiner parce qu'il ne la trouvait absolument pas jolie. Et comme il ne la voyait pas très bien, ses dessins n'étaient pas très beaux.

-Et toi, se reprit-il, as-tu un talent caché?

-J'adorais faire des couronnes de fleurs, sourit-elle. Souvent, j'allais près de la forêt interdite parce qu'il y avait les plus belles fleurs et j'en faisais plusieurs.

-Tu es vraiment une poufsouffle, ricana-t-il.

-À ce qu'on dit, chaque serpentard à son poufsouffle, répliqua la jeune femme.

Winnie aurait tant aimé être en vie.

-Dit, Winnie... Est-ce que tu souhaiterais que je fasse apparaitre une fenêtre pour toi? proposa le blond.

-Pourquoi?

-Ehm... Ça t'occuperait lorsque je ne suis pas là, et comme parfois je pense plusieurs jours sans venir... Et puis, la neige commence à tomber et cela pourrait t'intéresser. Alors?

Pour la première fois depuis longtemps, Winnie sentit son cœur battre.