Partie 2 - chapitre 5

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J'avais rarement été aussi silencieuse. Kylian et Achraf riaient avec les petits alors que j'observais la scène avec le sentiment de ne pas en faire parti. Mon corps était là, posé sur une chaise, mais mon esprit divaguait et c'était une torture. J'évitais souvent de lever les yeux vers le premier jeune homme, être dans cette pièce, face à lui, je ne l'avais pas prévu et je ne m'y étais aucunement préparée. J'avais eu le sentiment que ça n'arriverait plus jamais, que nous n'allions plus nous croiser, qu'il avait disparu de mon quotidien pour toujours. C'était naïf et stupide de penser ainsi, d'une façon ou d'une autre il serait toujours là, dans mon cœur, dans ma tête, sous mes yeux. J'aurais pu partir, prétexter que je devais rejoindre Elio. Sortir de l'appartement aurait été un moyen pour moi de pouvoir respirer à nouveau correctement sans avoir l'impression qu'on m'écrasait la cage thoracique mais j'étais encrée à ma chaise sans rien pouvoir y faire.

- Je peux prendre un verre d'eau ? avais-je demandé la gorge nouée.

Achraf m'avait répondu qu'évidemment je pouvais aller boire, que je pouvais faire comme chez moi. La question était stupide, en temps normale je me serais simplement levée et je serais allée à la cuisine mais j'avais eu besoin de son autorisation aujourd'hui pour me mouvoir en direction du frigo. Enfin cachée de tous les regards j'avais laissé tomber mon corps contre le plan de travail, mes mains étaient posées fermement dessus, m'empêchant de tomber à la renverse. J'avais tenté de contrôler ma respiration et ça avait pris du temps avant que mon corps semble fonctionner correctement. En réalité je n'avais pas soif, je n'avais même pas fait mine de sortir un verre. J'étais simplement restée là, paralysée par la situation en gagnant du temps avant de rejoindre le salon.

- Ça va Kaya ?

La voix du marocain m'avait fait sursauté. J'avais acquiescé en me tournant vers lui pour lui offrir un sourire malhonnête. Le plus naturellement du monde il m'avait tiré contre lui pour m'offrir une étreinte dont je ne pensais pas avoir besoin jusqu'à ce que ma tête entre en contact avec son torse et que ses bras m'enveloppent complètement.

-Je suis désolée, c'est un peu bizarre comme situation, m'étais je justifiée.

-Ne t'excuse pas. Je comprends. Tu peux partir si tu veux, ou je peux lui dire de partir. Il ne fait pas le fier non plus de son côté tu sais.

J'avais souris contre lui en secouant la tête.

-Tes fils sont tellement heureux de le voir, ne les en prive pas.

-Ils sont également très heureux de te voir.

-C'est pour ça que je reste.

Nous nous étions lâché, il avait posa sa main sur ma joue mais j'avais fait signe que tout allait bien alors on s'était dirigé vers le salon, je m'étais rassise à ma place et j'avais osé jeté un coup d'œil dans la direction de Kylian qui tenait un feutre entre ses mains. Curieuse, j'avais jeté un coup d'œil à la feuille qu'il avait sous les yeux. Si Amin regardait le dessin avec des étoiles sous les yeux je n'avais pu m'empêcher de rire en voyant le désastre réalisé par le jeune homme. Il avait levé les yeux en haussant les sourcils, probablement étonné d'entendre un rire de ma part alors j'avais mis ma main devant ma bouche pour me cacher tout en ripostant :

-Heureusement que tu fais du foot parce que mon Dieu, ton dessin est horrible. Tu n'aurais pas fait carrière là dedans.

En voyant ses lèvres s'étirer en un large sourire j'avais senti un poids s'envoler de mes épaules.

- Je serais curieux de te voir faire mieux.

Son ego avait été touché et ça m'avait fait rire davantage. J'avais secoué la tête de gauche à droite en refusant la proposition et du coin de l'œil j'avais vu le visage d'Achraf se détendre en voyant la situation se débloquer.

KylianOù les histoires vivent. Découvrez maintenant