Chapitre VIII

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La fin de journée de Kaycee fût un peu plus mouvementée que celle d’Elisabeth. L’un de ses patients avait fait un infarctus alors qu’elle devait lui faire passer des examens. Heureusement, comme il était sur place, tout se passa bien, mais elle n’aimait vraiment pas ce genre de coup de chaud. Le lundi était le jour où elle partait le plus tôt et aujourd’hui, elle en avait grandement besoin, ses collègues lui souhaitèrent une bonne soirée. Elle passa rapidement faire quelques emplettes et elle arriva à l’appartement quelques minutes avant Deevyah. Les deux femmes se regardèrent et, d’un signe de tête, elles se comprirent et leur rituel du lundi put commencer. Elles allèrent donc prendre une bonne douche et se mirent en tenue de détente. Souvent le lundi, c’était soirée pâte ou frites, car le lundi était un jour de flemme culinaire après le week-end où elles avaient pris le temps de concocter de bons petits plats. Ce soir-là ne dérogea pas à la règle, Kaycee avait acheté tout ce qu’il fallait pour faire de délicieuses pâtes aux lardons. Pendant que Kaycee faisait la cuisine un verre de vin blanc à la main, Deevyah mettait la table et regardait un peu ce qu’il y avait de prévu à la télé.

— Ah, au fait, elle est venue, aujourd’hui.

Deevyah se retourna sur sa cousine en faisant mine de ne pas comprendre. Pour accentuer la chose, elle leva même un sourcil interrogateur, tant elle ne voulait pas montrer son enthousisasme.

— Oh, arrête, tu sais très bien de qui je parle.
— Euh, non.
— Ok, je vais donc rentrer dans ton jeu. Madame Fost… Oh pardon, Elisabeth est venue aujourd’hui au bureau.
— Ah bon ? Et comment ça s’est passé ? Ah, non, c’est vrai, ne dis rien, secret médical, dit Deevyah en levant les yeux au ciel.
— Pfff, arrête cousine. C’est pas que je n’ai pas envie de te dire, c’est juste que tu sais, c’est la loi et j’ai prêté serment.
— Je sais t’en fais pas.
— Mais j’ai tout de même quelque chose pour toi qui ne relève pas du secret médical.
— Ah bon ? Explique.
— On a discuté un peu quand elle est arrivée, puis on est partie faire les examens de suivi et puis, ne me demande pas comment c’est arrivé, car ce serait trop long à expliquer, mais figure-toi qu’elle s’est proposée pour venir travailler comme assistante.
— Assistante ? Demanda Deevyah abasourdie. Quoi ? J’ai bien entendu ?
— Oui. Pour t’expliquer rapidement, Alicya est venue me demander si elle devait mettre l’annonce pour ma recherche d’assistante, je lui ai dit d’attendre un peu encore et quand elle est sortie, Elisabeth s’est proposée.
— Sérieux ? Et pourquoi la femme du Sénateur voudrait devenir ton assistante ?
— Je ne sais pas trop, ça m’a surprise aussi. Mais apparemment elle a le diplôme de secrétaire médicale et je me dis qu’elle veut sûrement s’aérer la tête et ne pas être toujours chez elle.
— Oui possible. Donc tu l’as engagé ?
— Pas encore, elle m’a dit qu’elle devait en parler à son mari et que s’il était d’accord elle me ferait signe.
— C’est super, mais c’est étrange d’avoir besoin de la permission de son mari pour travailler, non ?
— Chaque couple est différent tu sais, certains peuvent être fusionnels à ce point, d’autres non. Là, dans son cas, je me dis que son mari n’est pas n’importe qui non plus. Avec les mettings et autres trucs, le fait que sa femme veuille travailler aura forcément un impact sur lui et leur famille vu comme ils sont scrutés par les médias.
— Pourtant, toi, tu fais ce que tu veux et tu es avec Brandon, qui est aussi politicien.
— Oui, mais c’est différent, car, de un, Brandon et moi ne sommes pas mariés ;  de deux, il est un peu moins sous les feux des projecteurs ; et de trois, il me protège énormément et il ne m’expose pas devant les caméras. Chose pour laquelle je lui dis régulièrement merci, car je n’ai pas à me cacher ou avoir peur des paparazzis. Certes, parfois, on le reconnaît, certaines personnes lui demandent des photos, mais…
— Attends, il existe des gens qui veulent se prendre en photo avec des hommes politiques ? Demanda Deevyah, surprise.
— Moi aussi, ça m’a étonné au début, je pensais que les seules photos qui valaient la peine d’être prises étaient celles avec la reine Riri.
— Je te signale que la queen, la vraie, c’est Beyoncé.
— Euh…. Pfff. Chacun ses goûts après tout, répondit Kaycee en regardant sa cousine de haut avant d’exploser de rire.
— Non, mais c’est vrai, moi aussi ma reine c’est Rihanna.
— Ahhh, tu vois, j’le savais. Mais plus sérieusement, oui, ça arrive vraiment très souvent et pourtant Brandon ne fait pas beaucoup d’émission ou d’apparition publique. Alors imagine pour elle et sa famille qui sont régulièrement mis en avant dans les meetings ou dans les magazines, tu as forcément vu la couverture de « Célébrités et politiques » de ce mois, du coup, c’est logique qu’elle en parle avec son mari. Quand on est aussi exposé médiatiquement, chaque chose qu’on fait est étudiée et dévoilée au public.
— Ouais, pas vraiment de vie quoi.
— Je dirais, une vie différente.

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