LXXIX

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Elisabeth resta bloquée sans comprendre ce qu'il se passait, ni même les mots qui sortaient de la bouche de Deevyah. Elle regardait sa compagne sans réussir à lui répondre tellement elle ne s'était pas attendue à une telle éventualité.

— Vous êtes mon médecin ? Pourquoi vous ne portez pas de blouse ? Qui êtes-vous ?
— Deevyah... Tu... Tu.. Te souviens pas de moi ? Tu... ne sais vraiment pas... qui je suis ? questionna difficilement Elisabeth des sanglots dans la voix.

C'en fût trop pour Deevyah qui se mit à sourire.

— Pourquoi est-ce que..., commença Elisabeth.
— Lise, bien sûr que je me souviens de toi. Je... Je suis désolée, je voulais juste te faire une blague.
— Quoi ?? Mais... T'es folle ? Tu te réveilles du coma après plus de trois mois. Et là tu es juste désolée.
— Pardon, pardon, pardon, Elisabeth. J'aurais pu oublier tout le monde, mais pas toi.

Elisabeth s'assit sous le coup de l'émotion. Elle pleurait sans s'arrêter.

— Lise, je suis désolée.
— Non, lâche moi.
— Je viens à peine de me réveiller pourtant. Et si j'ai bien entendu, tu étais en train de me jurer amour et fidélité, alors tu ne peux pas me demander de te laisser.

Elisabeth se mit à sourire, vaincue par les arguments de sa bien-aimée.

— T'es bête. Pourquoi t'as fait ça ?
— J'en sais rien. Je voulais juste briser la glace après des mois d'absence, parce que, comme tu viens de le dire, ça fait trois mois, n'est-ce pas ?

Elisabeth regarda Deevyah les larmes aux yeux.

— Deevyah, tu es revenue...

Elles commencèrent à s'embrasser.

— Oui, mon cœur, je suis revenue, mais j'ai vraiment mal partout.
— Ok, je vais appeler Kaycee.
— Qui est Kaycee ?
— Deevyaaah...
— Ok, mais ça te dirait pas qu'on le fasse ?
— Quoi donc ? demanda Elisabeth quelque peu désorientée par cette proposition qu'elle croyait indécente.
— Qu'on leur fasse une frayeur à tout un chacun.
— Qu'est ce qui s'est passé ? Je pense que tu es revenue différente.
— Mais noooon, t'inquiète pas.
— Et bien sûr que ça me tente, parce que je veux pas être la seule avoir eu peur que tu ne te souviennes pas de moi.
— Ok, allons-y alors, sourit Deevyah en lui envoyant un baiser volant avant de reprendre un air étrange.

Elisabeth appuya donc sur le bouton pour appeler le médecin. Quand Kaycee vit que c'était le bouton de la chambre de Deevyah, elle se leva en sursaut et courut vers la chambre.

— Elisabeth, ça va Elisabeth ?
— J'en sais rien, dit Elisabeth en feignant les sanglots. Elle s'est réveillée et ...

Elisabeth ne put en dire plus, Kaycee se précipita directement sur le lit de Deevyah.

— Ohhh, Deevyah, t'es réveillée ? Merci. Merci mon Dieu. Merci.
— Vous êtes mon médecin ? Demanda Deevyah d'une petite voix faible.

Kaycee se mit à regarder Elisabeth en mode « Euh... Qu'est-ce qu'elle raconte ? » et Elisabeth lui renvoya un regard disant « Je suis tout aussi surprise que toi. ».

— Deevyah... Tu... Tu ne sais pas qui je suis ?

Deevyah la regarda comme pour lui dire « Je devrais savoir ? ». Kaycee eut soudain les larmes qui emplirent ses yeux.

— Non, tu vas pas pleurer quand même, Kaycee. Quand je pense que quand je t'appelle cousine froussade, tu te plains.
— C'est pas gentil, Deevyah, s'exclama sa cousine en la frappant légèrement sur le bras
— Ahoooo, se plaignit Deevyah.
— Et là aussi tu fais semblant ?
— Ben non, tu m'as fait mal.
— Bien fait pour toi, pourquoi est-ce que tu m'as fait peur comme ça ? Et toi pourquoi est-ce que tu as joué le jeu ? demanda t-elle à Elisabeth.
— Parce qu'elle vient de me faire cette même peur. Elle ouvre les yeux et me demande « Qui êtes-vous ? ».
— Je n'ose même pas imaginer comme tu as dû avoir peur.
— Bah oui, j'ai failli faire une crise cardiaque avec ses bêtises.
— Je suis vraiment désolée, dit de nouveau Deevyah. Ça me tentait vraiment trop.
— Tu es machiavélique. Comment tu peux te réveiller avec un tel sadisme ?
— Je sais pas, j'ai juste eu envie d'être la méchante pour une fois.
— T'es vraiment folle !
— Et tu m'as vraiment fait super peur, j'ai le cœur qui bat à deux mille, dit Kaycee en posant ses doigts sur sa jugulaire.
— Je suis vraiment désolée, mais c'est vrai aussi qu'Elisabeth y est pour quelque chose. Comme je lui avais fait peur, elle a voulu se venger en te faisant subir le même sort.
— Même pas vrai. Elle m'a proposé et j'ai accepté.
— Vous êtes folles, toute les deux, dit Kaycee en souriant. Je pense que vous vous êtes bien trouvées.

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