Chapitre XXXVIII

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Elle retrouva un William très serviable juste en face de chez les filles. Il courut vers elle afin de lui prendre les valises des mains et les mettre dans le coffre. Comme elle ne voulait pas s’asseoir près de lui à l’avant du véhicule, elle ouvrit la portière arrière et s’installa. Il lui dit qu’elle pouvait s’asseoir devant, mais Elisabeth n’ouvrit pas la bouche et ferma juste les yeux en guise de réponse. William comprit qu’elle ne répondrait pas et qu’elle ne changerait pas de place non plus. Ça l’agaçait prodigieusement, mais il savait qu’il devait faire profil bas alors il démarra pour ramener Elisabeth à la maison. Du côté des cousines, Deevyah se prenait un savon par Kaycee.

— Tu vois, ce n’était pas pour rien que je te disais de lui en parler depuis tout ce temps. Encore ce matin, je t’ai dit de le faire. Tu m’as dit que tu attendais qu’elle se sente bien et voilà maintenant elle a tout découvert et a préféré rentrer avec lui.
— Oui, je sais, mais je ne voulais pas l’accabler encore davantage après tout ça.
— Je te comprends, mais au final voilà ce qui arrive.
— Ne t’inquiète pas, je vais arranger ça.
— J’espère bien. Tu as intérêt en tout cas.

Deevyah était vraiment attristée de cette situation. Pile au moment où les choses commençaient à bien évoluer pour elles, il fallait qu’Elisabeth découvre ce qu'elle lui cachait. Elle ne savait pas ce qui était pire au final qu’Elisabeth aurait de nouveau fait marche arrière après leur baiser ou ça ? Elle se dit qu’au moins dans le premier cas, elle n’aurait pas été fautive et Elisabeth n’aurait peut-être pas été aussi froide, voire même glaciale. Après quelques minutes de discussion, Deevyah alla dans sa chambre et se mit à pleurer toutes les larmes de son corps. Elle était vraiment triste et s’en voulait beaucoup d’avoir gâché ce début d’intimité qui les liait. Kaycee était à la fois triste pour Deevyah et aussi énervée contre elle. Elle avait aussi très peur pour Elisabeth maintenant que celle-ci rentrait chez elle, tout pouvait encore arriver et elle n’était pas sûre de réussir à la sauver la prochaine fois tant les coups de William avaient failli lui ôter la vie cette fois-ci.
Elisabeth ne dit pas un mot pendant tout le trajet. Une fois arrivée à la maison, la première chose qu’elle vit fût la voiture de Walter garée au beau milieu de son allée. Cela ne l’enchantait guère, mais elle ne dit mot. Elle sortit de la voiture, William prit les bagages et ils rentrèrent tout deux dans la maison. Walter se leva d’un bond en les voyant. Si Elisabeth n’avait pas été aussi lasse et agacée de sa présence, elle aurait pu en rire tant il avait paru ridicule en se relevant ainsi, on aurait dit qu’une guêpe lui avait piqué les fesses.

— Ah voilà ! Ça y est enfin, elle décide de rentrer chez elle, c’est pas trop tôt !
— Papa, s’il te plaît, ce n’est pas le moment ! Intervint William.
— Bah quoi ? Je dis la vérité, il me semble, non ?
— Papa, je t’en prie !
— Ok, d’accord, je me tais !

Elisabeth ne dit pas un mot et n’eut aucune réaction, elle voulait juste qu’il parte de chez elle. Elle se dirigea vers les escaliers pour monter à l’étage, mais elle fût prise de tremblements incontrôlables en voyant l’endroit où elle avait agonisé quelques jours plus tôt. Elle mit instinctivement la main sur son ventre et ferma les yeux. Elle revit toute la scène derrière ses paupières closes et quand elle les rouvrit la colère avait pris place dans son regard, elle serra encore plus son ventre.

— Et où sont mes petits enfants ? Attaqua de nouveau Walter en voyant William ressortir pour prendre quelque chose dans la voiture. Quand vas-tu aller les chercher ? Et tu ne pouvais pas rentrer directement ici après l’hôpital ? évidemment Il fallait à tout prix que tu ailles chez des « amis », comme si tu en avais, ricana t’il. Et peut-on savoir ce que tu as bien pu aller leur raconter ?
— Papa, je t’ai d…
— Oh, toi, lâche-moi les baskets ! Si tu n’es pas en mesure de parler, laisse-moi gérer ça.
— Je ne vais même pas chercher à vous répondre, Walter, dit Elisabeth tout en se tournant vers lui. Ce soir, je n’ai ni la force, ni l’énergie et encore moins l’envie de vous répondre, alors, William, s’il te plaît, tu rentres avec ton père ce soir, je ne veux plus vous voir ici.
— Quoi ?
— Pardon ?
— Oui, oui, vous m’avez bien entendu.
— Non, mais de quoi est-ce que tu parles ? Demanda William.
— Mais elle raconte quoi encore cette folle ?
— Et oui, Walter, je suis une folle, effectivement. Je suis une grande folle même. Mais écoutez-moi bien attentivement, je ne veux plus jamais vous voir ici, sauf si je vous y invite, ce qui n’arrivera jamais. Je monte, je vais prendre une douche et lorque je redescendrais, vous ne serez plus là ni l’un ni l’autre. William, tu vas rester chez ton père. Je demande le divorce. Les enfants vont bientôt rentrer et je ne veux pas qu’ils te trouvent ici et pensent qu’une fois de plus, j’ai laissé passer ce que tu m’as fait subir et qu’on va reprendre une vie normale. Prends tes affaires et va t’en.
— Quoi ? Mais t’es folle ? Qu’est-ce qui te prend encore, Elisabeth ? Tu vois, tu recommences ! Tu recommences encore à me pousser à bout pour ensuite dire que c’est de ma faute.
— Comme je viens de le dire à ton père, je n’ai ni la force, ni l’énergie, ni même l’envie de me battre, mais voilà ce que je veux, c’est simple ! Tu prends tes affaires et tu vas chez ton père. Tu recevras les papiers du divorce très bientôt par mon avocate.
— Ton avocate ? Tu parles de cette trainée de Lexa ? Dit Walter en haussant le ton.

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