Chapitre XXXIII

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Ce soir-là quand Elisabeth rentra chez elle, elle était à la fois impatiente et stressée. Elle avait envie de le dire à William, mais elle avait une crainte qui s’était logée au creux de son ventre. Et si une fois qu’elle en parlait avec lui, son cauchemar recommençait. Comme il n’était pas à la maison, elle prit le temps de se poser et de réfléchir quelques minutes, puis elle alla préparer le repas et finit par prendre la décision d’attendre un peu avant de lui en parler. En rentrant, la famille était déjà attablée, car Elisabeth avait entendu la voiture de William dans l’allée et avait tout mis en place pour qu’il ait juste à mettre les pieds sous la table. En mangeant, William s’inquiéta du comportement de sa femme et lui demanda si elle allait bien. Afin de le rassurer, elle prétexta de la fatigue, ce qui fit plus que le rassurer et lui colla un sourire sur le visage pendant tout le reste de la soirée, car, pour lui, c’était un signe supplémentaire de la grossesse de sa femme. Les enfants remarquèrent aussi que leur maman n’était pas très en forme et semblait un peu triste, mais ils n’osèrent rien dire et se contentèrent de l’excuse de la fatigue. Une fois qu’ils finirent de manger, ils débarassèrent et montèrent dans leur chambre pour faire leur devoir. Elisabeth alla s’allonger un peu dans sa chambre. Les enfants allèrent se laver une fois leurs devoirs faits. Pendant ce temps, William était dans son bureau a tenté de finir le discours qu’il ferait lors du meeting où
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randon l’avait invité. Une fois que les enfants furent propres, ils prirent un livre et allèrent frapper tout doucement à la porte de la chambre parentale en demandant à leur mère s’ils pouvaient rentrer. Elle leur dit d’entrer tout en effaçant les larmes qui coulaient le long de ses joues sans même qu’elle ne sache pourquoi ni n’arrive à les calmer.

— Comment vous allez mes chéris ?
— On va bien, maman et toi ?
— Ça va.
— Tu n’as pas beaucoup parlé aujourd’hui à table, on a fait une bêtise ?
— T’es fâchée contre nous ?
— Nooon, voyons, dit Elisabeth toute triste d’avoir pu faire penser ça à ses enfants. Pourquoi vous pensez ça ?
— On sait pas trop, tu n’as pas beaucoup parlé depuis qu’on est rentré de l’école.
— Qu’est-ce qu’on a fait de mal ?
— Approchez, mes amours, leur dit Elisabeth, car les enfants étaient restés près de la porte depuis le début de la discussion. Vous n’avez rien fait du tout, reprit-elle une fois que les jumeaux s’assirent auprès d’elle dans le lit. Maman ne se sent juste pas très bien aujourd’hui. Vous savez il y a des périodes comme ça pendant quelques jours où maman est un peu malade et déconnectée, mais ça n’a rien à voir avec vous. Rien du tout du tout, vous êtes des anges. Je n’ai rien à vous reprocher, donc je ne peux pas être fâchée.
— Tu vois Lovy, je te l’avais dit que maman était peut-être juste fatiguée.
— C’est exactement ça, je suis simplement fatiguée, ça arrive quand on fait beaucoup de choses à la fois, mais rassurez-vous, vous n’avez rien fait de mal.
— T’es sûre ?
— Oui mes chéris, j’en suis certaine. Allez maintenant faîtes-moi un gros câlin.

Les enfants ne se firent pas prier et lui firent le plus énorme des câlins.

— Donc maintenant qu’on sait que tu n’es pas fâchée, on peut rester auprès de toi et te lire une histoire.
— J’allais justement venir près de vous pour vous souhaiter bonne nuit et vous border.
— Non, non, non, on voulait juste lire cette histoire pour toi vu que tu te sens pas bien.
— Et après on ira se coucher, toi tu dois te reposer si tu es fatiguée.
— Oh vous êtes trop choux, merci mes bébés. Je vous écoute.
— Tu lis, Liv ?
— Evidemment, j’ai une meilleure vue que toi.
— Mais bien sûr.

Les enfants se mirent à lire à tour de rôle. C’était leur livre préféré. Ils l’avaient acheté lors de précédentes vacances, la couverture avait attiré toute la famille et le livre était à la fois relaxant et joyeux, Elisabeth le lisait souvent aux enfants quand ils se sentaient mal, alors comme aujourd’hui c’était leur maman qui n’était pas bien, ils avaient décidé de lui remonter le moral avec cette lecture. Elisabeth fût extrêmement touchée quand elle remarqua le livre qu’ils avaient choisi de lui lire. Elle se mit à les serrer très fort.

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