Chapitre LXXIII

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Quand Walter raccrocha, il observa Deevyah qui la regardait interloquée.

— Walter, qu'est-ce qu'il vient de se passer ?
— Je crois que tu le sais. Tu commences doucement à percuter ce qu'il se passe et à comprendre que ta chère et tendre n'est pas vraiment la personne que tu crois, mais bon...
— Si tu le dis, mais je ne veux rien savoir. Peu importe ce que tu as à m'apprendre sur Elisabeth que ce soit vrai ou pas, je ne veux pas en entendre parler.
— Ah bon ? Donc tu ne veux même pas savoir ce qui est arrivée à la petite Sofia ? Tu n'as aucune curiosité par rapport à elle ? Pourtant, je croyais que tu étais une personne juste, qui aimait la vérité. Uhmpf, à croire que lorsqu'il s'agit d'Elisabeth, tous tes beaux principes ne sont que de belles paroles. Serais-tu un peu politicienne, toi aussi ? Enfin à toi de voir et de choisir : soit on reste tous les deux ici et je te raconte tout ce que je sais sur Elisabeth, dit-il en tapotant de nouveau la boîte dans ses mains, soit on n'a plus rien à se dire et je te laisse à nos invités pour que tu leur fasses ton petit show. Et ne crois pas, continua Walter en voyant une étincelle dans le regard de Deevyah, qu'ils en auront quelque chose à faire si tu leur dis que tu as été kidnappée et emmenée ici de force, car franchement, ils s'en foutent et au contraire ça les excitera encore plus. Alors, que décides-tu ? La vérité sur ta copine ou faire tes débuts dans son ancienne vie professionnelle. Enfin plus vraiment tes débuts, car tu l'as un peu fait au club d'après ce que j'ai appris et tu es plutôt très douée d'après tous les messages qu'on m'a envoyé après ta prestation. Hey oui, tu croyais vraiment que je ne savais rien, ajouta t'il en riant. J'attends ta décision.

Deevyah ne parlait pas, elle regardait Walter en se disant que c'était vraiment un choix très difficile. Elle pensait que, vu comme Elisabeth s'était mise à supplier Walter de ne rien dire sur cette fille dont il avait juste évoqué le nom, elle devait vraiment avoir quelque chose à se reprocher, mais Deevyah n'arrivais pas à décider si elle voulait le savoir ou non. Elle cogita plusieurs minutes sans dire un mot.

— Ok, bon, je vois que ton choix est fait, dit-il en se levant et en se dirigeant vers la porte.
— Attends, Walter...

Ce dernier se retourna un sourire sur les lèvres.

— Qu'est-ce que tu as à me raconter sur Elisabeth ?
— Bravo, bonne résolution, Deevyah, répondit Walter d'un ton condescendant en ouvrant sa boîte.

Elisabeth, de son côté, était complétement effondrée dans la cuisine. Elle pleurait tellement en regardant son téléphone éteint, allongée sur le sol qu'elle ressemblait plus à une énorme flaque visqueuse qu'à un être humain. Elle resta ainsi pendant quelques minutes avant que Clarke ne décide d'y mettre un terme.

— Elisabeth, dit-elle en posant une main protectrice sur son amie. Elisabeth, qu'est-ce qu'il s'est passé ? Qu'est-ce qu'il t'a dit pour que tu sois dans cet état ?

Elisabeth était prostrée, les larmes coulant sans discontinuer, elle en avait même du mal à respirer tant sa tristesse sortait par tous les pores de sa peau.

— Elisabeth, s'il te plaît, dis-moi. Qu'est-ce qu'il se passe ? Qu'est-ce que tu as ?
— Il ne peut pas faire ça... Clarke... Je l'ai perdu... J'ai perdu Deevyah.
— Quoi ? demanda Clarke en panique. Il l'a tué ? Il t'a dit qu'il allait la tuer ? Parle, Elisabeth, il faut qu'on appelle la police si c'est ça.
— Je ne pense pas qu'il va la tuer, intervint Lexa d'une voix sans vie qui fit se retourner Clarke sur elle tant elle ne l'avait pas reconnu. Et je ne pense pas qu'Elisabeth parle de la mort de Deevyah. Elle parle juste de la fin définitive de leur relation. Elles n'auront pas de happy end.

Clarke ne comprenait pas, elle se releva en tentant d'emmener Elisabeth dans son sillage, mais elle ne réussit qu'à la faire s'asseoir sur le sol de la cuisine. Elle regardait alternativement les deux meilleures amies.

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