Chapitre XIII

131 12 0
                                    

Elisabeth avait roulé jusqu’à chez Lexa, son appartement se situait presque en centre-ville, entre le tribunal et le cabinet d’avocat où elle exerçait. Une fois sur place, elle retrouva facilement le double des clés. Quand elle entra dans l’appartement, elle apprécia de retrouver la sérénité habituelle que lui faisait ressentir le lieu, même si cela faisait plus d’un an qu’elle n’était pas venue. Elle regarda autour d’elle et sourit, rien n’avait bougé. Tout était à sa place si ce n’est que Lexa avait enfin retiré toutes les photos de son ex et il y avait du coup un peu plus de photos de Lovy et Livya. Elle se dirigea rapidement vers la salle de bain, se déshabilla et se regarda dans le grand miroir. Quand il vit les différentes marques sur son corps, elle se rappela de ce que Lexa lui avait dit. En effet, à force, cette marque sur le bras était devenu comme un tatouage. Elle ne s’était plus regardé aussi longtemps et elle ne s’était jamais vu aussi clairement dans un miroir que ce soir. Son regard s’attarda plusieurs minutes sur la rougeur de sa joue qui la brûlait intensément. Elle vit l’empreinte des doigts de William et ne put s’empêcher de pleurer à chaudes larmes. Pourquoi continuait-il de lui faire subir ce genre de choses alors qu’il promettait chaque jour d’arrêter ? Pourquoi arrivait-elle à chaque fois à trouver la force de lui pardonner l’impardonnable ? Était-elle faible à ce point ? Elle effaça une larme tout en se disant qu’elle n’avait pas le choix, qu’il y avait les enfants et son passé et que c’était beaucoup trop difficile pour elle de faire machine arrière, trop de choses était en jeu aujourd’hui. Elle n’avait plus qu’à espérer que William finisse vraiment par changer. En se regardant dans le miroir, elle était passée de la haine envers son mari à de la haine envers son beau-père, puis elle s’en voulut à elle. Elle se dit qu’après tout Walter avait peut-être raison et que les gens commençaient à parler. Elle aurait vraiment dû faire plus attention à ça. Et en même temps, elle se disait que les gens devaient vraiment être idiots de penser qu’elle puisse être infidèle à William vu comme elle l’aimait, et surtout, même si elle voulait l’être, jamais elle n’aurait fait ça en public et encore moins devant tout le gratin de L.A. Décidément elle qui était si heureuse d’avoir pu trouver quelqu’un avec qui parler de tout et de rien, avait fini par vive une soirée vraiment merdique. Peut-être que William avait raison, qu’elle n’aurait pas dû lui parler comme ça. Tout était tellement flou dans sa tête qu’elle la secoua, fit couler l’eau de la douche, se brossa les dents le temps qu’elle chauffe et alla se laver. En sortant de la douche, elle se sécha, se mit un peu de crème apaisante sur les marques de sa joue. Elle espérait vraiment que celle-ci aurait un peu disparu quand elle retrouverait les enfants le lendemain. Elle prit aussi un anti-douleur à base de tramadol, elle aurait aimé trouver quelque chose de plus fort afin de dormir rapidement, mais vu leur passé commun, elle comprenait que tout comme elle Lexa n’ait pas ce genre de cachets. Elle hésita entre prendre la chambre d’ami ou dormir dans le lit de Lexa, mais elle avait tellement l’habitude de dormir avec sa meilleure amie qu’elle se serait sentie étrangère si elle avait dormi ailleurs que dans son lit. Elle s’endormit assez rapidement en pensant à ses enfants paisiblement endormis chez les cousines. Elle sourit en se rappelant les livres qui se trouvaient sur les tables de chevet des enfants : Liv avait pris un livre qui parlait de médecine ; et Lov en avait un sur les animaux. Peut-être était-ce les seuls qu’ils avaient trouvé à leur goût. Elle devait vraiment penser à remercier les filles comme il se devait, car elles lui avaient ôté une belle épine du pied en les gardant encore une journée. Elle qui n’avait pas d’amie hormis Lexa était heureuse d’avoir trouvé de nouveaux amis. Elle s’endormit sur ce constat.

Elle fût réveillée vers onze heures du matin par son téléphone qui n’arrêtait pas de sonner. Elle vit qu’elle avait énormément d’appels manqués et de messages. Le dernier appel en absence venait de Lexa et au moment où Elisabeth allait la rappeler, son téléphone sonna à nouveau.

Appels d'urgence☎Où les histoires vivent. Découvrez maintenant