Appels d'urgence☎

Chapitre XXXXI

Une heure plus tard, Elisabeth se réveilla avant Deevyah et en profita pour se relever un peu et regarder sa compagne dormir. La tête lovée dans la paume de sa main, elle la regardait attendrie. Elle ne pouvait s’empêcher de sourire. Beaucoup d’idées lui passaient par la tête à cet instant et elle riait intérieurement de tout ce qu’elle pouvait imaginer. Elle préféra laisser dormir Deevyah, mais elle ne pouvait s’empêcher de la regarder, elle était vraiment très belle. Son visage était paisible et un léger sourire ne quittait pas ses lèvres ce qui fit sourire encore plus Elisabeth. Elle la regarda ainsi pendant quelques minutes avant que Deevyah ne se décide à ouvrir un œil. Deevyah vit Elisabeth tout sourire ce qui la fit sourire aussi.

— Qu’est-ce qu’il y a ?
— Rien, je suis contente.
— Contente de quoi pour sourire à ce point ?
— Je me rends compte que ça fait trois fois que j’ai dit à haute voix mon plus grand secret. Je n’en fais pas une fierté certes, mais, finalement, j’ai l’impression qu’avoir osé l’exprimer ne m’a apporté que du bon jusqu’à maintenant.

Deevyah sourit, prit la même position qu’Elisabeth en lui lançant un regard signifiant « Je t’écoute ».

— Oui, à mon entretien d’embauche avec Mia.
— Je n’aime pas quand tu l’appelles comme ça par son prénom, dit Deevyah le regard à la fois triste et contrarié. Vous ne travaillez même pas encore ensemble et on dirait que vous êtes déjà en mode « meilleure amie ».
— Ok, ok, d’accord, j’arrête. Du coup, quand j’ai eu mon entretien avec Mme Bétancourt. C’est mieux comme ça ?
— Je peux faire avec.
— D’accord. Donc, après mon entretien, je lui ai tout dit, car je sais bien que c’est facile quand on veut une info de l’obtenir et j’arrêtais pas de me dire que là où les entretiens avaient fonctionné, je n’avais pas eu de réponses à cause de ça. Et donc avant de partir, je ne sais pas pourquoi j’ai ressenti le besoin de lui dire. J’ai même regretté quelques minutes après être sortie de là, car je me suis dit que peut-être cette fois, ce serait mon honnêteté qui me ferait perdre ce travail. Pourtant, quand elle m’a appelé, elle m’a dit que mon audace avait, au contraire, eut un effet positif sur sa décision et son envie de convaincre les autres membres du conseil. Et tout à l’heure, quand je l’ai dit devant les avocats lors de l’introduction du divorce, c’est comme si j’avais un énorme poids en moins sur les épaules. C’est comme si j’assumais enfin cette partie de moi, comme si j’étais enfin en accord avec moi-même et ça m’a vraiment fait du bien. Et puis enfin quand je suis venue te l’annoncer, voilà où on se retrouve, alors j’ai vraiment vraiment l’impression que le fait de dire et d’assumer qui j'étais ne m’apporte pas de malheur mais au contraire que du bonheur.

Le sourire de Deevyah s’agrandit et ses yeux se mirent à pétiller.

— Maintenant, à toi de me dire pourquoi tu souris ainsi, la taquina Elisabeth.
— Parce que je ne t’avais jamais vu comme ça.
— Comment ?
— Toi-même, je veux dire réellement toi. C’est vrai qu’il y a toujours cette ombre noire qui voile tes yeux, même quand ils brillent comme maintenant, mais je suis contente de voir cette Elisabeth-là.
— Pourquoi ?
— Parce qu’au fond de mon coeur, je ressens que c’est elle, la véritable Elisabeth et pas cette personne effacée que j’ai connu au début.
— Alors comme ça, cette Elisabeth te plaît à ce point, dit Elisabeth en se rapprochant de Deevyah.
— Oh oui bien sûr.
— Et à quel point ? Demanda t’elle en se rapprochant encore plus du corps de sa compagne.
— Je ne sais pas.
— Humm, ok, mais alors peut-être que tu peux lui montrer ?
— Euh…
— Mais quoi ? Ça fait des mois qu’on se tourne autour et maintenant qu’on a conclu, ne crois pas que tu vas m’échapper aussi vite.
— Je ne compte pas fuir, mais j’aime beaucoup la tournure que prennent les événements, car je pense vraiment que je veux rester alors savoir que tu as toujours envie de moi me rend heureuse.
— Pour ça, pas d’inquiétude, car je pensse que j’aurais toujours toujours envie de toi.
— Hummm, ça tombe bien, car moi…