17 | Bataille de sentiments

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Ryker,

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Ryker,

– Il est hors de question que je me balade à poil dans une piscine avec un morceau de tissu aussi petit.

Allongé sur le lit, je rigole en voyant Raven se disputer avec sa meilleure amie qui est à l'autre bout du fil. Si ma colocataire de chambre est une adepte du "si jamais", sa meilleure amie, elle, est plus du genre "hors de question de te voir avec un maillot de bain une pièce, t'imagine si tu dois aller aux toilettes ?". Alors voilà, je suis étendu sur les draps, le regard suivant les allées et venues de ma partenaire dans la pièce qui tente de savoir ce qu'elle compte porter.

Ses pas martèlent le sol bien plus violemment qu'elle ne doit le réaliser, tandis que je joue avec l'un des plaids qu'elle a été achetée à l'accueil.

– Tu sais que tu peux juste porter un short, un sweat et ton maillot en dessous et enlever ton sweat une fois là-bas ? lui suggéré-je en souriant.

– C'est ce que je compte faire Ryk, mais l'idée que Cameron touche à mes affaires m'énerve, avoue-t-elle en s'écroulant à côté de moi après avoir raccroché.

Je l'observe, les yeux fixés sur notre plafond blanc immaculé tandis que je détaille son profil comme s'il s'agissait de la première fois que je le voyais. Ses pommettes sont légèrement rosées à cause de la chaleur et de l'énervement. Son petit nez en trompette parfaitement lisse, sa peau douce et couverte à certains endroits de grain de beauté. Et ses petites fossettes qui creusent ses joues lorsque son sourire atteint ses yeux. J'aime me perdre et juste, passer mon temps à la regarder pour marquer cet instant à jamais dans ma mémoire.

– Tu me fixes ? me demande-t-elle alors que ses iris sont toujours dirigés vers un point au-dessus de nous.

– Il semblerait.

Elle sourit et tourne son visage vers le mien. Lorsque nous étions petits et que l'un de nous venait dormir à la maison et faisait un cauchemar, on s'allongeait dans le lit de l'autre et on se regardait. Inconsciemment, c'était une manière de nous rassurer, de se détendre tout en maintenant un contact visuel. La majeure partie de notre temps était donc vouée à se raconter des histoires jusqu'à ce que nos rêves prennent possession de notre sommeil.

Dans d'autres cas, je veillais à ce qu'elle soit bien allongée et je lui expliquais comment serait notre avenir. Car s'il y a bien un point sur lequel nous étions d'accord, c'était que l'on grandirait ensemble, qu'on habiterait toujours l'un à côté de l'autre et que nous aurions des chats qui porteraient le nom de la lune et du soleil. Et quand ses yeux finissaient par se fermer, je remontais la couette jusqu'au niveau de son nez pour éviter que le monstre ne vienne l'attraper avant de m'éclipser.

Aujourd'hui, tous nos projets, sont loin de s'être réalisés. Je vis dans une colocation avec des mecs, et notre appartement est aussi proche du campus qu'il est éloigné d'elle. Je me concentre sur mon rêve, tandis qu'elle continue de faire ses études tout en me soutenant — malgré tout ce que je lui ai fait. Et je n'aborderai pas le sujet des chats, encore un des points qui n'a pas abouti. Pourtant, je sais qu'elle rêve d'en avoir un, un roux, plein de poil, pour lui donner de l'amour, le gaver de croquette et lui acheter des jouets toujours plus bruyants que le précèdent.

The Milky Way [All Star Series #1]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant