Chapitre 4

2.5K 153 2
                                    


Pov Jessie

"La connaissance des langues est la porte de la sagesse" Roger Bacon

Deux jours sont passés, je dois encore travailler cette nuit, puis je pourrais enfin prendre ses vacances tant méritées. Ne me comprenais pas mal, j'adorais mon travail mais parfois quelques jours de congé faisaient le plus grand bien. On revenait avec les idées plus clair, plus motivé, et surtout avec le sourire aux lèvres.

Je m'assois sur mon lit en baillant, m'étire les muscles du dos, et regarde mon réveil. Il est déjà 15h? Je me lève d'un bond et cherche désespérément mes vêtements. Une culotte... puis un soutien-gorge... Pourquoi c'est toujours quand on est pressé qu'on ne trouve pas ces affaires? Je finis par trouver mon jean taille haute sur ma commode, et enfile le premier t-shirt qui me vient dans les mains. Il est plutôt bien: Vert foret avec son slogan « les Aliens vont sauver le monde ». Je me prépare vite fait dans la salle de bain en me rinçant le visage, et mets une petite touche de maquillage effet naturel. Dans le couloir près de l'entrée, j'enfile mes chaussures de courses, et fonce vert la sortie, emportant avec moi un croissant trouvé dans la cuisine. Après 10 min de marche, je me retrouve devant l'immeuble où je donne des cours de langues bénévoles. Je fonce vers la réceptionniste et demande à celle-ci mon emploi du temps pour la journée. Elle me sourit et me tend mon planning. J'aurais 2 cours d'anglais d'une heure chacune, avec respectivement 4 et 6 élèves dans chaque classe. Je me dirige vers la première salle et commence à préparer mon cours, qui commence dans seulement 5 min. Pour être honnête j'avais toujours eu un problème avec la ponctualité. Pas que je prenne longtemps à me préparer, mais je calculais souvent mal mon temps, et finissent souvent tout juste à l'heure à mes rendez-vous. Les mauvaises habitudes ont du mal à se changer, me direz-vous...

La plupart de mes élèves se trouvaient déjà dans la salle. Je leur lance un « Bonjour à tous », et ils me répondent de même: « Bonjour Madame Goodwill ». Je déteste ce nom, j'aurais voulu le changer et ne plus porter le même nom que mon géniteur, mais malheureusement la loi me permet difficilement de le changer en un claquement de doigt. Une raison pour me marier? Sans doute, mais je refuse de perdre ma liberté au détriment d'un homme qui me verrait comme une mère porteuse pour ses enfants ou alors une domestique, que bonne pour les tâches ménagères.

Je ne crois plus depuis longtemps au prince charmant. A cette pensée, mon coeur se serre dans la poitrine. Je ressens comme un drôle de picotement au bout des doigts. Qu'est-ce qui m'arrive ces derniers temps? Je deviens folle, je crois. Mais il faut que j'arrête de me voiler la face, même si ma tête savait qu'aucun homme ne pourrait jamais me combler, mon coeur n'était pas du même avis et attendait je ne sais trop quoi.

En soupirant, je commence donc mon cours sur les verbes irréguliers en anglais.

J'avais toujours eu une prédisposition pour les langues. Mon père avait été très strict par rapport à mon éducation. J'avais eu une ribambelle de professeur, mais les seules cours où je me sentais vraiment à l'aise, étaient ceux sur l'anatomie et les cours de langues. J'avais appris le français, l'allemand, l'italien, l'anglais, le mandarin ainsi que quelques mots d'arabe et d'espagnol. Je trouvais donc ses cours comme une bonne opportunité de pouvoir transmettre mon savoir à d'autres. Je donnais essentiellement des cours en anglais, même si je donnais parfois un cours en italien au débutant.

Après mes 2 heures de cours, je repars direction de mon appartement. Il était presque 18h et le soleil commençait à se coucher. De plus une odeur de pluie commence à se faire sentir dans l'air, je dois me dépêcher si je ne veux pas être trempé. Je m'arrête en chemin pour prendre du pain et des croissants au chocolat pour ma nuit de travail. Après environ 10 min de marche, je m'arrête sur le trottoir, et je sens un fourmillement dans mon dos, comme un choc électrique. Je me retourne, mais ne vois rien de spéciale, personne à l'horizon. Je dois me faire des films, pendant un instant j'avais cru sentir un regard sur moi. Les voitures défilaient à ma gauche sans s'arrêter et cette impression commence à disparaitre au fil des secondes qui passent. Je continue de marcher droit devant moi et arrive après quelques mètres à mon appartement. La pluie commence à tomber. Je me faufile dans l'immeuble, et expire bruyamment. Je me rend compte que j'avais retenu mon souffle depuis que j'avais senti cette sensation sur mon dos. Derrière la porte, j'entends la pluie tomber par averse, et je suis heureuse d'être rentré chez moi juste à temps.

J'entre dans mon appartement, enfile une tenue légère de sport et fais quelques exercices d'étirement. J'aurais aimé pouvoir sortir dehors pour me défouler un peu. Peut-être courir ou alors pratiquer mes exercices de self-défense. Comme la pluie avait rendu cette tâche impossible, j'enfonce mes écouteurs dans les oreilles et fait quelques échauffements pour détendre mes muscles. Puis je travaille sur une série de coups de pied que m'a appris mon instructeur, il y a quelques années. Il me manquait tellement. Ne voulant plus penser à lui, ni au passé, je laisse mon corps bouger tous seul, frappant sans m'en rendre compte une cible imaginaire devant moi. Les minutes passent rapidement. Une fois éreinté, je passe sous la douche, puis m'affale sur mon canapé avec un chocolat chaud entre les mains, et regarde par la fenêtre. Qu'est-ce qui a bien pu se passer plutôt? Cette sensation n'était pas désagréable, mais je ne saurais l'expliquer, elle m'intrigue. Je dois me reprendre, ce n'était sans doute qu'un coup de vent. Je regarde par la fenêtre et laisse mon esprit vagabonder dans un silence entre coupés par les gouttes tombant sur la vitre. 

Meute Rainblood: La légende des bêtasOù les histoires vivent. Découvrez maintenant