Chapitre 11

2.3K 162 5
                                    


Pov Damian

« Vis comme si tu devais mourir demain. Apprends comme si tu devais vivre toujours » Ghandi

J'avais cru devenir fou quand j'ai vu ces types frappait mon âme-soeur. Comment osaient-ils s'en prendre à elle? Ils allaient le regretter. De loin, je ne les avais pas reconnu, en me rapprochant je remarque toutefois que ce sont des loups, comme moi, mais ils appartiennent à une autre meute. J'étais prêt à parier qu'il s'agissait de loup de la meute « Deathnight » de l'alpha Kaiden. Ces ordures sont tous tarés.

Je vois devant mes yeux mon âme-soeur se défendre comme une tigresse, puis se faire rattraper et ruer de coup. Le temps que j'arrive à les rejoindre, elle se trouve à terre, en boule. Je vois les coupures, sent l'odeur de son sang, mon loup est à moitié fou en moi. Il veut se battre, prendre le contrôle. N'étant pas sûr de pouvoir me contrôler cette fois-ci, je prie pour que mon frère soit dans les parages, et qu'il me rejoigne. Je cours jusqu'au lieu de l'agression et finis par terrasser mes ennemis assez rapidement, mais je ne peux pas me retourner pour LA regarder. J'ai peur de ce que je risque de lui faire. Mon frère arrive en quelques secondes, je me doutais qu'il n'était pas loin. Il avait dû ressentir ma colère, à travers notre lien. Mon frère et moi, nous partagions un lien spécial. Nous ne pouvions pas communiquer sur une trop grande distance par la pensée, mais nous ressentions les émotions de l'autre sur plusieurs dizaines de kilomètres, ce que nous ne pouvions pas faire avec les autres membres de la meute. Il avait dû se mettre en route, quand il avait senti la colère monter en moi.

Comprenant la situation en un coup d'oeil, il s'avance vers moi, pose sa main sur mon épaule pour me calmer, et me dit:

- Je me charge d'elle. On la ramène avec nous.

Je le vois partir en direction de notre moitié, et la prendre dans ses bras. Beaucoup pourraient penser que je ressentirai de la jalousie, voyant mon propre frère la tenir contre lui. Mais la réalité était toute autre. Je me sentais apaisé, sachant très bien qu'il la protégerait de sa propre vie.

Mon frère prend les devants et pars en direction de ma voiture que j'avais laissée non loin de là. Nous avions mis en place un roulement pour l'avoir toujours à l'oeil. Chacun d'entre nous la surveillerait de loin, en essayant de trouver une opportunité pour nous présenter à elle. Malheureusement nous avions pitoyablement échoué. A plusieurs reprises au cours de la journée, je me suis retrouvé près d'elle, mais je ne savais pas comment l'aborder. A cause de cette erreur, elle a dû subir ce traumatisme, et me voir dans mon pire moment, au bord de la transformation.

Arrivé près de la voiture, je me glisse sur le siège passager, notre âme-soeur à l'arrière, et laisse mon frère prendre le volant. Je sentais sa colère froide, prête à exploser, il se contenait à peine. Il arrive tout de même à garder le contrôle jusqu'à notre hôtel, et dépose notre moitié sur son lit. Nous avions réservé le même appartement avec des chambres séparées, mais peu m'importe sur quel lit elle se repose, il fallait la soigner au plus vite. Je contacte notre alpha via notre lien, pour lui expliquer la situation. Il me rassure en me disant qu'il va venir avec un médecin de la meute suprême. Le lien de meute nous permet d'entrer en contact, de parler à travers ce canal sur une courte distance, mais nous ne ressentions pas les émotions de l'autre. Ça c'est notre spécificité à mon jumeau et à moi.

Je sens mon loup tiré de plus en plus, voulant se transformer et s'allonger auprès d'elle. Ne pouvant plus retenir mon loup, j'entame ma transformation, déchirant mes habits au passage. Je saute sur le lit à côté d'elle et repose ma tête contre sa jambe. J'entends mon frère gronder:

- Attention tu vas la blesser davantage. Il faut faire soigner ses blessures au plus vite. Je vais...

A cet instant notre alpha rentre dans la pièce avec un jeune homme d'une petite vingtaine d'années. Il paraît tellement fragile, avec son t-shirt trop grand pour lui, ses yeux bleu clair et son teint pâle. Je comprends vite que cela doit être le médecin, mais je n'avais pas prévu la réaction de mon loup face à mon alpha. Il se met au garde-à-vous, les poils hérissés, les crocs sortis, protégeant notre âme-soeur. Mon frère se déplace devant nous sous forme humaine, et a la même réaction que moi. Nous ne tolérions pas qu'un autre mâle dominant soit dans la même pièce avec notre moitié blessée sur le lit. Nos loups n'arrivaient plus à se contrôler et nous étions prêts à attaquer n'importe quelle menace.

Comprenant la situation en un instant, notre alpha essaie sur un ton relativement calme:

- Tyler, Damian, vois-ci le médecin de la meute suprême, il va prendre soin de la jeune femme.

Notre grognement ne se fait que plus fort, et je sens mon loup se rapprocher de notre alpha, prêt à combattre.

- ASSEZ! Vous vous calmez!

Mon alpha avait utilisé toute sa puissance de chef. Son aura est tel que mon loup tombe à ses pieds en montrant sa gorge. Il arrive tout de même à le regarder dans les yeux quelques secondes avant de détourner le regard, ce qui est un exploit au vu de la supériorité de son alpha. Mon frère pose un genou au sol, baisse la tête, et prend une profonde inspiration, avant de dire d'un faible gémissement:

- Nous ne nous maitrisons pas suffisamment pour que tu restes aussi près d'elle.

Notre Alpha gronde sa désapprobation, mais finit par consentir à notre demande muette:

- Je n'ai pas l'intention de m'approcher davantage, je resterai dans le coin au fond, au cas où vos loups auraient décidé de commettre une folie et d'attaquer quelqu'un.

Tout en disant cela, il s'écarte le plus possible de nous, et vient s'appuyer contre le mur du fond, ses bras tatoués croisés, essayant de se faire le moins dangereux possible. Peine perdue, mais il pouvait toujours essayer.

Le médecin s'avance alors doucement sous notre regard. Je vois mon frère s'écarter lentement du lit, je sens sa main sur ma tête, il essaye de me faire comprendre que je dois également bouger. Ne faisant pas confiance au médecin, je me remets sur le lit à côté de mon âme-soeur, suivant chacun de ses gestes. Mon frère s'assoit sur le rebord du lit, à côté de la tête de la jeune femme, il lui enlève délicatement son manteau et le pose par terre. Le médecin commence par prendre ses paramètres vitaux, l'ausculte, analyse les plaies de son visage et de ses bras, pour finalement dire:

- Il faut que je soulève son t-shirt pour regarder ses plaies au niveau du ventre.

Je vois sa main descendre pour agripper le bas de son haut, et me mets à grogner encore plus fort. Mes canines s'allongent une nouvelle fois, et mes yeux doivent sûrement prendre une teinte plus foncée. Le médecin stoppe net son mouvement et nous regarde tous les deux. Mon frère s'était également tendu à côté de moi. Mon alpha avance d'un pas, et je sens son aura se répandre sur nous, me faisant rabaisser la tête sur le lit.

Le médecin demande alors à mon frère de soulever lui-même le t-shirt sans dépasser la poitrine, ce qu'il s'empresse de faire. Devant nous commence à se dessiner plusieurs hématomes sur son abdomen, mais pas que. On voyait une grosse cicatrice sur le bas de son ventre, partant de sous son jean remontant jusqu'au-dessus de son nombril. Elle avait l'air d'avoir quelques années. Je sens la fureur revenir en moi. Qui avait osé lui faire du mal? Il va me le payer, je vais le faire souffrir. Mon loup voit rouge, mon contrôle ne tient qu'à un fil. Je tente de le calmer par tous les moyens, même si pour être honnête je n'en avais pas envie. Je voulais qu'il se déchaine, qu'il détruise la personne qui a fait du mal à ma compagne, à ce qui m'appartient. Est-ce la bonne solution? Non. D'abord je devais gagner la confiance de mon âme-soeur, et quand je saurai celui qui lui fait cette cicatrice... Mon loup se lèche les babines d'avance.

Le médecin finit son auscultation, avant de dire:

- De ce que je peux voir, aucune de ses plaies ne laissera de cicatrice. Elle aura surtout besoin de repos. Je vais quand même désinfecter ses plaies au visage et aux mains, avant de mettre un bandage sur la main droite. Changer le pansement dans quelques jours et tout ira bien.

Il avait délibérément fais abstraction de la cicatrice sur son ventre, je lui en étant reconnaissant pour cela. Le médecin finit son travail, puis part sans un autre mot. Notre alpha nous regarde à tour de rôle dans les yeux, nous faisons comprendre de régler cette histoire, puis il part également.

Nous nous retrouvions seuls avec notre âme-soeur, et cette désagréable impression que rien ne sera simple à son réveil. 

Meute Rainblood: La légende des bêtasOù les histoires vivent. Découvrez maintenant