Pov Jessie
« En amour, la seule victoire, c'est la fuite » Napoléon Bonaparte
Au final je n'ai pas eu besoin d'élaborer en grand plan d'évasion. Après mon petit déjeuner, les deux hommes m'ont donné des habits propres, à ma taille, et m'ont montré la salle de bain. Je ne voulais vraiment pas savoir d'où pouvaient provenir ces vêtements, n'est-ce pas? En les reniflants, je constate qu'ils sentent le neuf. Ils avaient dû être achetés et jamais portés. Cela doit me rassurer ou non?
Les frères m'ont dit qu'ils devaient partir quelques minutes pour parler avec leur ami et qu'ils reviendraient ensuite terminer notre discussion. Comme si j'allais attendre comme un gentil chien.
Entendant la porte se refermaient derrière eux, je me précipite dans la salle de bain pour me changer sans prendre de douche, cela aurait été trop long. Qui sait combien de temps j'ai devant moi avant que l'un d'eux ne reviennent. Je me regarde dans le miroir, et me retrouve devant une pâle copie de moi-même. J'avais les cheveux en bataille qui avait perdu de leur couleur dorée, des éraflures sur tout le corps, et je pouvais sentir une odeur de sang sur ma peau.
Ne pouvant pas me trimballer dans les rues comme ça, je finis par faire une rapide toilette à l'aide d'une serviette trouver dans l'armoire. Mes cheveux sont vite fait attaché en une tresse, qui me retombe jusqu'en bas du dos. Je m'habille des vêtements apportés par mes bourreaux-sauveteurs et récupère les quelques affaires que j'avais eu sur moi lors de l'agression: mon téléphone, ainsi que mon petit sac à dos contenant, entre autres, mon portefeuille.
Je cours vers la porte de la chambre, pour me rendre compte qu'elle était fermée à clé. Je ne savais même pas que cela était possible dans un hôtel, et zut... Regardant autour de moi, je ne trouve aucune autre échappatoire, sauf peut-être... le balcon du salon. Je me précipite sur le balcon et regarde en bas. Il devait y avoir au moins trois voire quatre étages, donc aucune chance de pouvoir descendre, sans me fracturer la plupart des os.
Mes méninges tournent à plein régime pour tenter de me sortir de ce pétrin, quand mon regard est attiré par un autre balcon se situant quelques mètres plus bas: Ma porte de sortie. Prenant mon courage à deux mains, je me hisse sur la balustrade, sans regarder en bas. Pas que j'avais le vertige, mais je ne souhaitais pas rendre l'âme aujourd'hui. En fait, je retire ce que j'ai dit, une chute de cet étage et c'est la mort assurée.
Une fois en équilibre précaire sur la balustrade, je pose mon pied de l'autre côté. L'espace est juste assez large pour me permettre d'y poser le pied. Je pense qu'il doit y avoir 2, ou trois mètres entre les deux balcons. Heureusement pour moi, celui du dessous était un peu décalé, et si je me laisse tomber dessus, je pourrais m'en sortir sans trop de mal. Enfin je l'espère. Par contre mes blessures actuelles allaient en prendre un coup à l'atterrissage. La citation « il faut souffrir pour être belle » me revient en mémoire. Dans mon cas, je dirais plutôt « il faut souffrir pour survivre ». Mais bon, j'ai déjà vécu à bien pire, alors mon corps allait sans remettre.
Sur ceux, je pose mon deuxième pied à côté du premier, puis je m'accroupis le plus possible avant de sauter dans le vide vers le balcon du dessous. J'atterris sur les genoux et je les sens s'érafler. Puis je culbute en avant, jusqu'à me retrouver sur les fesses. Au point où j'en suis, un bleu de plus ou de moins, je m'en fiche. Mon corps ne remportera de toute façon jamais un prix de beauté. Je me relève difficilement, teste mais différents muscles, et me rends compte que je n'ai rien de cassé ou de foulés. Je prie pour que la fenêtre du balcon ne soit pas verrouillée. J'empoigne la poignée et la glisse sans difficulté. Ouf elle n'était pas fermée à clef. Je m'aventure dans la chambre, pas de valise ou de linge sale aux alentours. Par contre les draps étaient défaits, donc les visiteurs de la chambre avaient dû partir il y a peu. Sans m'épancher davantage dans la chambre luxuriante, je cours jusqu'à la porte d'entrer. Pour une fois j'ai de la chance, le salon semble également vide, les femmes de ménage ne sont pas encore passées par là. La porte se laisse facilement ouvrir. Je me mets à marcher rapidement, sans courir pour ne pas attirer l'attention, mais en étant à l'affût du moindre son suspect. Ce serait bête de se faire prendre maintenant. J'arrive jusque devant l'ascenseur, quand j'entends des bruits de pas venant dans ma direction. Des voix se rapprochent, et je me rends compte que ce sont mes deux kidnappeurs. J'appuie avec frénésie sur le bouton de l'ascenseur, certaines que je ne m'en sortirais pas cette fois. Pourquoi ils se retrouvent exactement à cet étage-ci? Finalement quelques secondes avant que ma présence ne soit révélée, les portes s'ouvrent et j'appuie plusieurs fois sur le bouton 0 du rez-de-chaussée. Une fois en bas, je me mets à courir comme une folle dans la rue. Tant pis pour la discrétion.
Après plusieurs minutes, je me dis qu'il me faut un plan. Je ne peux plus aller chez moi. S'ils m'avaient suivi depuis 2 jours alors ils savaient où j'habitais. Je repense à la fois où je me trouvais sur le balcon et que j'avais cette impression d'être espionné. Un frisson me parcourt l'échine, je devrais être apeuré, et pas ressentir cette excitation en pensant aux deux hommes. Mais bon sang, qu'est-ce qui m'arrive? Je peux pas être tombé sous le charme de deux inconnus, qui en plus me retiennent contre mon gré, et qui sont sans l'ombre d'un doute des hommes envoyer par mon père pour me ramener à lui. J'avais réfléchi pendant que je prenais le petit déjeuner, et je ne voyais que cette hypothèse-là. Pourquoi sinon deux inconnus m'auraient ramené avec eux dans leur chambre d'hôtel, et voulaient ensuite avoir une « discussion » avec moi. Je n'avais pas franchement envie d'entendre ce qu'ils avaient à me dire. Beau gosse ou pas, je devais fuir.
À regret, je dois laisser mon appartement et toutes mes affaires derrière moi, dont mon « coffre spécial ». Mon instructeur serait peiné de savoir que j'allais laisser ses jouets derrière moi. Enfin bon, s'il était encore en vie, j'aurais pu me réfugier chez lui.
Après ma fuite loin de mon père, j'avais commencé une nouvelle vie, mais je sursautais à chaque bruit étrange. Un jour, j'ai fait une rencontre déterminante pour la suite de ma vie. Cet homme m'a pris sous son aile, et m'a redonné confiance en moi. Il m'a appris le self défense et le maniement de quelques armes, et m'a même légué certaines d'entre elles avant sa mort, surtout des couteaux ou de petites lames. J'avais refusé de prendre des fusils ou des revolvers, ne voulant pas être dans la clandestinité. Qu'est-ce qu'il pouvait me manquer parfois cette vielle brute. Dans cette situation, il m'aurait dit « Jessie, prépare un plan pour la suite, trouve de quoi te défendre, et met toi en lieu sûr pendant un temps. ». Cette vielle bourrique avait fait l'armée. En conséquence, il passait son temps à réfléchir de cette façon.
Prenant la direction de la gare, j'achète le premier billet de train disponible, et me presse vers mon siège. Je reprends mon souffle à ce moment-là. J'espère qu'ils n'arriveront pas à retrouver ma trace. Je n'ai absolument aucune envie de retourner auprès de mon père, de lui service d'esclave, ou bien pire. Je prends quelques instants pour réfléchir où je vais aller ensuite, et me rend compte que mon instinct avait décidé pour moi: le train allait en direction du nord. Mon frère habitait pas loin de l'un des arrêts. Je pourrais d'abord rester un ou deux jours chez lui. Je le mettais en danger, j'en avais conscience, mais il était ma seule porte de sortie pour le moment. Si les sbires de mon père venaient jusque chez lui, il pourrait faire comme s'il ne m'avait jamais vu, pendant que je me cacherais dans la grange par exemple. Mon demi-frère était propriétaire d'une ferme, en plein milieu des champs. Il s'occupait de ces vaches, produisait du blé, ainsi qu'une petite récolte de salades et de tomates. Il y avait assez d'endroits pour se cacher, si l'idée leur venait de me poursuivre.
Je pouvais m'en sortir. Je le devais, car aucune autre option n'était envisageable, sinon c'était la mort.
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Meute Rainblood: La légende des bêtas
WerewolfBienvenue dans un monde où, nous les créatures de cauchemar, nous nous cachons au fond des forêts, à l'abri des regards. Nous restons entre nous, dans nos meutes. Les humains ne savent pas que nous existons. Ils pensent que nous faisons partie du my...