Meute Rainblood: La légende des bêtas

Chapitre 6

Pov Tyler

« Je t'aime parce que tout l'univers a conspiré à me faire arriver jusqu'à toi » Paulo Coelho

Au fond de la salle, je vois notre Alpha parlait avec certains membres de la meute de l'alpha Aiden. Ils avaient l'air d'être en plein débat, je suppose qu'ils parlaient de la façon de mettre en oeuvre la demande de l'alpha suprême. Je ne rejoignis pas la conversation, préférant observer et analyser. J'étais connu pour être distant, je regardais davantage ce qui m'entourait. Cette distance m'avait valu le rôle de traqueur. Je n'avais pas vraiment d'attache avec les autres membres de ma meute. Ils me parlaient, mais savaient que je pouvais être leur pire cauchemar.

Quand un membre de la meute partait sur le mauvais chemin et qu'aucune discussion ou compromis n'étaient plus possibles, alors notre chef m'envoyait pour le traquer et parfois même l'éliminer. Ce rôle était impitoyable, mais me convenait. Pourtant avec le temps, je m'étais tellement renfermé sur moi-même que je ne parlais plus avec personne, en dehors de mon frère et de mon alpha. Je partais des jours dans les bois à la recherche d'un sentiment d'appartenance. Je sais parfaitement ce qui m'a toujours manqué: Mon âme-soeur, ou plus tôt, la nôtre. J'étais convaincu que mon frère et moi partagerions la même, une sorte d'instinct me poussait à penser ainsi. Pour ma part, cela m'était bien égal que nous partagerions la même. Elle était faites pour nous, elle saurait nous gérer et nous comprendre. Tout de même la tâche allait s'avérer difficile pour cette mystérieuse jeune femme, mais j'avais hâte de la rencontrer. Mon loup devenait de plus en plus sauvage au fil des années qui passait, ne comprenant pas pourquoi la déesse ne nous accordait pas le bonheur de la trouver.

Avec un profond soupir, je me mets encore davantage dans l'ombre, perdu dans mes pensées. Soudain je sens mon frère m'appeler à travers notre lien:

« Tyler, mon frère, il faut que tu viennes immédiatement. Je pense que je l'ai trouvée, notre âme-soeur. J'ai senti son odeur, mais la pluie l'a fait disparaître. Mon loup devient fou. »

En entendant cela, mon loup sort de suite de son état de léthargie où il se retrouvait depuis des mois. Fonçant vers la sortie sans un regard vers mon alpha qui avait vu mon départ précipité et qui tenta de me retenir, je demande à mon frère par le lien « où est-elle? Je m'y rends de ce pas ». Mon frère ne prend pas longtemps pour me répondre « Retrouve-moi en bas dans 10 secondes ». Je me mets à courir comme un fou dans les couloirs, comme si ma vie en dépendait. C'était peut-être le cas d'ailleurs. Je sentais mon loup vouloir prendre le contrôle. Pourtant je l'en empêchais, comprenant qu'une transformation en plein milieu de la ville ne pourrait pas être bénéfique en ce moment.

A peine quelques secondes plus tard, je me retrouve en bas de l'immeuble, attendant mon frère, sous une pluie battante. Celui-ci arrive à côté de moi dans sa voiture de sport, il l'arrête en dérapant à quelques millimètres du trottoir. Sans grande parole, je saute dans la voiture, et mon frère démarre en trombe.

La nuit était quasiment tombé, le trafic était encore important à cette heure, mais nous dépassions les voitures à vive allure, sans respect pour les limitations de vitesse ou les risques encourus. Notre âme-soeur était plus importante qu'une amande, je m'inquiéterais des conséquences plus tard. Je sentais la tension dans les gestes de mon jumeau. Il était au bord de la métamorphose, tout comme moi. Son loup appelait le mien, ils nous faillaient toute notre concentration pour les empêcher de se manifester dans la voiture. J'essayais de rassurer mon loup, de lui faire comprendre que bientôt il pourrait la voir, la toucher, qu'elle serait à nous.

Avec ces belles paroles, je le sens se calmer, jusqu'à ce que mon frère arrête brusquement sa voiture, dans une petite rue, à quelques minutes de notre hôtel. Cela doit être ici qu'il a perdu sa trace. Mon frère a toujours été le meilleur guerrier, tant sous sa forme de loup que d'homme. Il manie l'épée ainsi que bien d'autres armes avec perfection, n'ayant même pas besoin de se transformer pour vaincre un adverse. Mais j'avais toujours été le meilleur dans la traque. Mon odorat avait toujours été surdéveloppé, même pour un loup. J'étais certain que je pouvais retrouver la trace de n'importe quelle odeur.